Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ami. C’est le don que Dieu a fait aux hommes depuis le jour où il leur a tendu les mains du haut de la croix, le don de recevoir la vie d’une âme qui la possède avant nous et qui la verse dans la nôtre parce qu’elle nous aime. Dupuytren eut ce bonheur. Au terme d’une mémorable carrière, il connut qu’il y avait quelque chose de plus heureux que le succès et de plus grand que la gloire : la certitude d’avoir un Dieu pour père, une âme capable de le connaître et de l’aimer, un Rédempteur qui a donné son sang pour nous, et enfin la joie de mourir éternellement réconcilié avec la vérité, la justice et la paix. Messieurs, la Providence gouverne le monde, et son premier ministre vous venez de l’apprendre, c’est la vertu[1]. »

Dans un petit volume où vu son titre[2] comme la table des chapitres et aussi le nom de l’auteur, je ne m’attendais certes pas à rencontrer de telles pages, j’ai lu tout un récit ayant pour titre : La mort de Dupuytren. Là se trouvent les détails les plus curieux relatifs soit à la fameuse opération qui sauva la vie au bon curé, soit aux derniers moments du célèbre chirurgien. Ils offrent, par leur caractère de précision, un commentaire intéressant qui complète dans ce qu’il a d’un peu vague, vers la fin, l’admirable récit du père Lacordaire. Aussi quelques citations ne déplairont pas au lecteur. Voici d’abord ce qui a trait à l’opération :

« La maladie était un abcès de la glande sous-maxillaire compliqué d’un anévrisme de l’artère carotide. La

  1. Lacordaire : Conférence de Notre-Dame.
  2. Quand j’étais étudiant : in-18, par Nadar.