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Mathieu de Dombasle, est tout intellectuelle quoiqu’elle ait pour objet la direction des opérations manuelles. Connaître et prévenir l’effet de ces opérations, les combiner entre elles et les modifier selon les circonstances, voilà en quoi elle consiste véritablement et voilà pourquoi il s’efforçait de placer les jeunes gens en contact aussi immédiat que possible avec toutes les opérations agricoles, de leur faire suivre en un mot un véritable cours de clinique agricole[1]. »

Sans nier, et bien au contraire l’utilité de l’instruction puisée dans les livres, Mathieu de Dombasle la déclarait, seule, tout à fait insuffisante. Il comparait avec raison le cultivateur riche seulement en connaissances puisées dans de bons ouvrages à l’homme qui aurait suivi d’excellentes études médicales dans les cours publics, mais qui n’aurait jamais fait sur le corps humain l’application de ces études, et il montrait l’embarras de l’un et de l’autre lorsque, pour la première fois, ils se trouvaient près du lit d’un malade et devant un champ à cultiver. »

En 1831, le roi Louis-Philippe, préoccupé de popularité, fit une visite à la ferme de Roville, et témoigna vivement de sa satisfaction au directeur. Dans la même année, l’illustre agronome fut nommé membre de la Légion-d’Honneur, en même temps que le ministre allouait à Roville une assez forte subvention annuelle pour la création de dix bourses de 300 francs chacune, et pour le traitement des professeurs. De ceux-ci Mathieu de Dombasle, pas n’est besoin de le dire, était le pre-

  1. Leclerc-Thouin. — Notice.