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tes les contrées de l’Europe. M. Bertier sut apprécier Dombasle à sa valeur, et en homme éclairé, en véritable ami de l’agriculture, il proposa un bail à long terme, conçu sur les bases les plus larges, et qui, tout en assurant l’amélioration foncière, garantissait au fermier un intérêt convenable de ses avances et une juste rémunération de ses travaux. Il fournissait de plus pour l’exploitation une part importante du capital complété par d’autres actionnaires qui, réunis en assemblée générale, le 1er septembre, arrêtèrent la nouvelle destination de Roville et nommèrent directeur Mathieu de Dombasle. Celui-ci vint trois mois après, le 4 décembre, s’installer à la ferme, et il travailla dès lors sans relâche à lui acquérir cette célébrité européenne qui a tant contribué, pendant vingt ans, à appeler l’attention publique sur l’agriculture et à propager ses progrès. »

La ferme de Roville comptait environ 200 hectares. Malgré la médiocrité du sol, le nouveau fermier sut, au bout de peu d’années, en obtenir d’admirables récoltes, en céréales, maïs, pommes de terre, betteraves, carottes ; Mathieu Dombasle en outre améliora la fabrication des instruments aratoires, inventa une charrue qui porte son nom, et livra un grand nombre de ces instruments perfectionnés à l’agriculture. Mais ce qui surtout fit de Roville un établissement important c’est qu’il devint une excellente école d’agriculture où des jeunes gens, envoyés par leurs parents ou par les conseils généraux, se mettaient rapidement en état de diriger eux-mêmes une grande exploitation, grâce à l’habile enseignement du maître.

« La pratique du chef d’exploitation, disait souvent