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qui a étudié, approfondi, expérimenté et fait connaître tout ce qui est relatif à la vaccine, notre patrie peut réclamer sa part dans cette heureuse invention… dont l’idée mère et première a été donnée par un Français, et dont l’étude et la juste appréciation ont été, même de l’aveu de nos voisins d’outre-Manche, plus vigoureusement suivies parmi nous que parmi eux. »

Chaptal, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, y contribua tout particulièrement, et l’on ne saurait donner trop d’éloges à son zèle.

Il n’est pas inutile d’ajouter que Jenner, à l’honneur de l’Angleterre, fut magnifiquement récompensé. Le parlement, par deux fois, lui vota des remercîments publics et unanimes en lui accordant le 2 juin 1802, à titre de récompense nationale, une somme de dix mille livres sterling, et en 1807 une autre somme de vingt mille livres, auxquelles il faut ajouter cinq cents livres données par le roi (total, 762,500 fr.). Le chancelier d’Angleterre dit à cette occasion :

« La Chambre peut voter pour le docteur Jenner telle récompense qu’elle jugera convenable ; elle recevra l’approbation unanime, parce que cette récompense a pour objet la plus grande ou l’une des plus importantes découvertes que la société ait faites depuis la création du monde. »

De telles paroles font honneur à l’homme d’État qui les prononçait, comme à la haute assemblée qui savait les comprendre et s’y associer par l’unanimité de ses applaudissements.

D’ailleurs le dévouement et le zèle désintéressés de Jenner méritaient ces récompenses ; car après avoir