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débats commencèrent, ils durèrent pendant vingt heures consécutives.

« Il faut avoir été présent, dit Chauveau-Lagarde, à tous les détails de ce débat trop fameux pour avoir une juste idée du beau caractère que la Reine y a développé ; » « plus occupée des autres que d’elle-même, comme l’a écrit M. de Montjoie ; elle mit tous ses soins à ne compromettre aucune des personnes qui lui avaient été attachées. »

« … La Reine fut, dans son procès, comme elle l’avait toujours été durant le cours de sa vie, admirable de bonté. En voici d’ailleurs comme preuve quelques traits que j’ai recueillis dans ses réponses :

« On lui reproche d’avoir, avec le Roi, trompé le peuple :

Elle répond : « Que sans doute le peuple a été trompé ; qu’il l’a même été cruellement ; mais que ce n’est assurément ni par le Roi, ni par elle qui l’ont toujours également aimé.

On reprochait à la Reine d’avoir entretenu, avant la Révolution, des rapports politiques avec le roi de Bohème et de Hongrie (Joseph II).

Elle répond : « Qu’elle n’a jamais entretenu avec son frère que des rapports d’amitié et point de politique ; mais que si elle en avait eu de ce genre, ils auraient été tous à l’avantage de la France.

On l’accuse d’avoir constamment nourri avec le Roi le projet de détruire la liberté, en remontant sur le trône, à quelque prix que ce soit.

Elle répond : « Que le Roi et elle n’avaient pas besoin de remonter sur le trône, puisqu’ils y étaient