Page:Boulay-Paty - La Chute des empires, 1830.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(6)

Persépolis ! Ninive ! Ecbatane ! Palmyre !
Assis sur vos débris, le voyageur soupire…
Thèbes aux cent palais, aïeule des cités,
L’oubli sur ton enceinte étend son voile immense,
Le sable des déserts t’assiége, et le silence
Occupe tes murs dévastés !

Tyr ! tes jeunes beautés, dans tes salles d’albâtre,
Le front paré de fleurs, erraient d’un pas folâtre,
Et leur teint de ta pourpre avait l’éclat vermeil ;
Leurs beaux corps ne pressaient leurs couches odorantes
Que lorsque les clartés des lampes transparentes
Pâlissaient aux feux du soleil.

Comme toi, noble Tyr, tes filles étaient belles !
Comme elles tu vieillis, et tu mourus comme elles !
Leur charme et ta splendeur ne sont qu’un souvenir.
Ainsi, près de la fleur qui dans l’herbe succombe,
Le cèdre, roi des monts, miné par les ans, tombe,
Lui qui croyait ne pas finir !