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II

J’ai ferré jusqu’en Avignon,
J’ai ferré la mule du pape.
Le pape était un maquignon
Qui se moquait de moi sous cape.
En guise de remerciement,
Il me bénissait, le saint homme !
Mais quand je voulus mon paiement,
Le pape était parti pour Rome.
    Ohé ! Ohé ! les maréchaux,
    Battons les fers tant qu’ils sont chauds !

III

Pour me venger, pour l’Empereur,
J’ai forgé l’acier de la gloire.
Mes fils morts, l’Europe en terreur,
Tel fut le prix d’une victoire.
Bientôt sous l’ennemi vainqueur
Je forgeai les fers de la honte.
Quand j’y songe, j’ai froid au cœur,
La rage à la face me monte.
    Ohé ! Ohé ! les maréchaux,
    Battons les fers tant qu’ils sont chauds !