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I

Je voudrais dire aux doigts-calleux,
Pour qui le chômage est un crime,
Que tout mon cœur est avec eux
Contre l’argent qui les opprime.
Je voudrais qu’on brisât l’impôt
Que le travail tout seul supporte.
J’entends le fourgon du dépôt :
Amis, fermez la porte !

II

Je voudrais dire aux meurt-de-faim.
Vieillards que la justice oublie :
« Tout homme infirme a droit au pain,
Sans que mendier l’humilie ! »
Riche, à quoi sert ton superflu ?
N’attends pas que la faim l’emporte !
Mille damnés pour un élu,
C’est trop. Fermez la porte !

III

Je voudrais dire aux sans-foyers,
Enfants martyrs sous camisole :
« Fuyez la trique, dévoyés,
Fuyez le mur qui vous isole ! »