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pris par les Romains dans l'Aquitaine 1re. Il suivit le sort de cette contrée et forma après Charlemagne un comté particulier; ce comté passa de bonne heure à une branche des comtes de Toulouse : celle-ci s'éteignit en 1066, et les comtes de Toulouse en héritèrent. Mais un de ces comtes, Alphonse I, ayant besoin d'argent pour aller à la 2e croisade, engagea d'abord et puis vendit à Richard, comte de Carlat et de Lodève, le comté de Rhodez, qui formait un tiers du Rouergue (1147). Celui-ci devint la souche d'une maison qui s'éteignit dans les mâles en 1302, et dont l'héritière (Cécile) épousa Bernard VI d'Armagnac. Le Rouergue fut réuni par Henri IV (1589).

ROUÉS (les), nom donné pendant la minorité de Louis XV aux courtisans débauchés du Régent, sans doute parce qu'ils eussent été dignes de la roue.

ROUFFACH, Aquas Rubeæ, v. d'Alsace-Lorraine, à 15 kil. S. de Colmar, sur la Lauche et l'Ombach; 3917 hab. Collége, station de chemin de fer. Tissus de coton, bonneterie. Patrie du maréchal Lefebvre. — Jadis ville impériale. Prise et pillée vers 1105 par l'emp. Henri V, contre lequel elle s'était révoltée; prise par les Impériaux en 1635 et par Turenne en 1675 ; perdue par la France en 1871.

ROUFIA, l'anc. Ladon, riv. de Grèce, descend du plateau central de la Morée, arrose l'Arcadie et l’Élide, et tombe dans le golfe d'Arcadie après un cours de 130 kil.

ROUGE (mer) ou GOLFE ARABIQUE, Mare Rubrum, Arabicus sinus, grand golfe situé entre l’Égypte et l'Abyssinie à l'O. et l'Arabie à l'E. et au N., est séparé de la Méditerranée par l'isthme de Suez, et s'unit, au S., par le détroit de Bab-el-Mandeb, à la mer des Indes. Vers l'extrémité N., il se partage en deux golfes, celui de Suez à l'O., celui d'Akaba à l'E. Longueur, 2600 kil. ; largeur moyenne, 240 k. Cette mer offre peu d'îles et ne reçoit aucun fleuve important. Ses principaux ports sont Djeddah et Moka sur la côte d'Arabie, Suez et Cosséir sur la côte d'Afrique. Elle tire son nom de la coloration de ses eaux, coloration qui s'explique par la présence d'une multitude d'algues et de zoophytes microscopiques de couleur rouge. — La mer Rouge fut, selon la Bible, passée à pied par les Israélites, conduits par Moïse et poursuivis par Pharaon. Cette mer fut, sous les Ptolémées et les Romains, la grande voie du commerce. Fort déchue depuis la découverte du cap de Bonne-Espérance, elle a repris une grande importance depuis qu'il est possible de traverser avec sécurité l'isthme de Suez; cette importance s'est fort accrue par la création du chemin de fer qui traverse l'isthme et du canal de jonction des deux mers.

ROUGE (RIVIÈRE-), grande riv. de l'Amérique du Nord, sort de la Sierra-del-Sacramento, dans le Nouveau-Mexique, coule au S. E., puis à l'E., au S. et au S.E., sépare l'Arkansas du Texas, reçoit la False-Washitta, la Bleue, la Petite-Rivière-du-Sud, la Cagamichi, entre dans la Louisiane, passe à Natchitoches, et tombe dans le Mississipi au-dessous de Natchez, non loin de son embouchure, après un cours de 2350 k. Navigation difficile.

ROUGÉ, ch.-l. de cant. (Loire-Inférieure), à 9 kil. N. O. de Châteaubriant ; 2705 hab. Mine de fer.

ROUGEMONT, ch.-l. de cant. (Doubs), à 13 kil. de Beaume-les-Dames; 2772 hab. Usine à fer.

ROUGET DE L'ISLE (Joseph), auteur de la Marseillaise, né en 1760 à Lons-le-Saulnier, m. en 1836, était officier du génie en 1789 et adopta avec enthousiasme les idées nouvelles. Se trouvant, en 1792, en garnison à Strasbourg, il composa en une seule nuit les paroles et la musique de l'hymne célèbre auquel il doit sa réputation. Ce chant de guerre, composé pour l'armée du Rhin dont l'auteur faisait partie, devint bientôt un chant national et fit le tour de la France. Les volontaires marseillais le répétaient en marchant contre les Tuileries à la journée du 10 août : c'est ce qui l'a fait appeler la Marseillaise. Rouget de l'Isle combattit sous Hoche en Vendée, et fut blessé à Quiberon. Napoléon ne fit rien pour lui; après la Révolution de juillet, il reçut du roi Louis-Philippe une pension. Outre la Marseillaise, on a de Rouget quelques pièces de vers (odes, idylles, essais), publiées en 1797, la musique de 50 Chants français (de divers auteurs), 1825, et une Relation du désastre de Quiberon.

ROUGRAVES. V. RAUGRAVES.

ROUILLAC, ch.-l. de cant. (Charente), près de la source de la Nouère, à 24 kil. N. O. d'Angoulême; 2327 h. Vins, eau-de-vie.

ROUILLÉ (Ant. Louis), comte de Jouy, né en 1689, m. en 1761, fut conseiller au parlement de Paris, intendant du commerce (1725), puis ministre de la marine (1749) et des affaires étrangères (1754). Il se fit remarquer par ses vues patriotiques et essaya de relever la marine. Il était membre honoraire de l'Académie des sciences. — Un de ses parents, Rouillé du Coudray (1652-1729), directeur des finances, protégea J. B. Rousseau, qui lui adressa une de ses odes. — Rouillé du Meslay, conseiller au parlement de Paris, laissa en mourant (1715) une somme de 125 000 livres à l'Académie des sciences, pour que le revenu en fût employé à récompenser des recherches mathématiques, notamment la recherche de la quadrature du cercle.

ROUJAN, ch.-l. de cant. (Hérault), à 19 k. N. E. de Béziers; 1900 h. Houille, huile de pétrole.

ROUJOUX (le baron Guill. de), né en 1779 à Landerneau, m. à Paris en 1836, servit d'abord avec distinction, devint en 1812 préfet du Ter (Catalogne), rentra dans la vie privée à la Restauration et fut un instant préfet du Lot en 1830. On lui doit la traduction de l’Histoire d'Angleterre de Lingard, 17 vol. in-8, 1825-29, et une Histoire des rois et ducs de Bretagne, 1828, 4 v. in-8. On a publié sous son nom un Dict. français-italien et ital.-français.

ROULANS-L'ÉGLISE, ch.-l. de cant. (Doubs), à 12 kil. S. O. de Beaume-les-Dames ; 554 hab.

ROULERS, en flamand Rousselaer, v. de Belgique (Flandre-Occid.), à 32 kil. S. S. O. de Bruges; 11 000 hab. Fabriques et commerce de cotonnades, dites de Courtray, et de toiles légères, dites rollés ou rollettes; teintureries, huileries, savonneries.

ROUM. V. KONIEH et SIVAS.

ROUMANIE ou pays des Roumains (V. ce nom). — Après l'expulsion du prince Couza, les Principautés de Valachie et de Moldavie ont proclamé Charles Ier de Hohenzollern prince de Roumanie (20 fév. 1866).

ROUMAINS, peuples parlant un idiome dérivé de l'ancienne langue des Romains (Valaques, Moldaves, habitants de la Transylvanie, de la Bessarabie, d'une partie de la Hongrie).

ROUMÉLIE ou ROMANIE, le Roum-Ily des Turcs (c.-à-d. pays des Romains), partie de la Turquie d'Europe comprise entre la Bulgarie et la. Servie au N., l'Albanie à l'O., la Thessalie, l'Archipel, le détroit des Dardanelles et la mer de Marmara au S., le canal de Constantinople et la mer Noire à l'E. ; env. 4 millions d'habitants. Elle correspond à la Thrace et à la Macédoine des anciens. Cette contrée s'appuie au N. sur les Balkans et est arrosée par la Maritza, la Tundja, le Kara-sou, le Vardar, qui en descendent. Au S., entre les golfes de Saloniki et d'Orfano, elle projette la presqu'île de Chalcidique, et, plus à l'E., entre le golfe de Saros et les Dardanelles, celle de Gallipoli. La Roumélie comprend les gouvts particuliers de Constantinople et de Philippoli, les pachaliks d'Andrinople, de Sérès, de Saloniki, de Monastir et d'Ouskoup ; on lui donne pour capitale, après Constantinople, Sophia ou Monastir.

ROUMOIS, Rotomagensis ager, anc. petit pays de France (Normandie), entre la Seine et la Rille, compris auj. dans les dép. de la Seine-Inf. et de l'Eure, tirait son nom de la ville de Rouen, qui pourtant n'en faisait point partie, et avait pour lieux principaux Quillebœuf, Bourgachard, Routot, Elbeuf.

ROUPEN, ROUPÉNIENS. V. RUPEN, etc.