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Vosges, à 24 kil. S. O. de Strasbourg et à 30 k. N. de Schelestadt ; 3910 hab. Bonneterie, forges, eaux salines froides. Fondée au XIIe s.; jadis ville libre et impériale ; dévastée par un incendie en 1835.

ROSIÈRE (la). V. MÉDARD (S.) et SALENCY.

ROSIÈRES, ch.-l. de cant. (Somme), à 24 kil. N. E. de Montdidier ; 2390 hab. Station. Filatures.

ROSIÈRES-AUX-SALINES, bg de la Meurthe, à 20 kil. S. E. de Nancy, sur la r. g. de la Meurthe et le chemin de fer de Paris à Strasbourg ; 2179 hab. Haras fondé en 1703 ; anc. salines abandonnées depuis 1760.

ROSIERS, vge du dép. de la Corrèze, à 24 kil. N. O. de Brives. Patrie du pape Clément VI.

ROSIN (J.), Rosinus, antiquaire, né en 1551 à Eisenach, m. en 1626, d'abord professeur, puis prédicateur à la cathédrale de Naumbourg, a laissé Antiquitatum romanarum corpus, Bâle, 1583, in-f. (continué par Dempster), ouvrage longtemps estimé, mais aujourd'hui fort arriéré.

ROSKILD, Rothschild en allemand, v. de Danemark (Seeland), à 35 k. S. O. de Copenhague ; 2000 h. Château royal, belle église. Anc. résidence des rois de Danemark, anc. évêché. Un traité de paix y fut signé en 1658 entre le Danemark et la Suède, qui y acquit la Scanie, le Halland et la Blékingie.

ROSLIN, v. d’Écosse (Édimbourg), à 9 kil. S. O. d’Édimbourg. Chapelle gothique, bâtie en 1440 par W. Sinclair, roi des Orcades. Aux env., les Écossais battirent 3 fois les Anglais en un même jour, 1302.

ROSMINI (Carlo), biographe, né en 1758 à Roveredo, m. en 1827, était membre des académies de la Crusca et de Turin. On a de lui les Vies d'Ovide, de Sénèque, de Victorin de Feltre, de Philelphe, de Guarini, de J. J. Trivulce, et une Hist. de Milan jusqu'en 1735, publiée en 1820.

ROSMINI-SERBATI (l'abbé Antonio), philosophe, né en 1797 à Roveredo, m. en 1855, s'efforça de ramener les savants à la religion et les catholiques à la science, initia l'Italie aux principaux systèmes contemporains, et écrivit lui-même sur presque toutes les parties de la science des ouvrages que caractérise un éclectisme spiritualiste. Outre une Histoire comparée des systèmes, on a de lui des traités d’Anthropologie, de Psychologie, de Logique, de Morale, de Théodicée, qui forment plus de 30 volumes. Il fonda en 1828 à Domo d'Ossola l’Institut de charité, dont les membres devaient se vouer à tous les genres de bonnes œuvres, et qui admettait des laïques comme des prêtres. Il compléta cette œuvre par l'institution des Sœurs de la Providence. Nommé cardinal, il refusa cette dignité ; néanmoins, il entra comme ministre de l'instruction publique des États romains dans le ministère Rossi. Il fut l'adversaire de Gioberti et de Lamennais et l'ami de Manzoni.

ROSNY, vge de Seine-et-Oise, sur la r. g. de la Seine et sur le chemin de fer de Paris à Rouen, à 7 kil. O. de Mantes ; 800 hab. Beau château, où naquit Sully, acquis sous la Restauration parla duchesse de Berry, qui y fonda un hospice.

ROSNY-SOUS-BOIS (le), bourg du dép. de la Seine, entre Montreuil et Bondy, à 10 k. E. de Paris ; 2158 h. Station du chem. de fer de l'Est. Fort construit en 1842.

ROSPIGLIOSI. V. CLÉMENT IX.

ROSPORDEN, ch.-l. de c. (Finistère), à 22 k. S. E. de Quimper, sur le bord d'un étang ; 1242 h.

ROSS, v. d'Angleterre (Hereford), sur la Wye, à 20 kil. S. E. d'Hereford ; 4000 hab. Belle église (d'où l'on a une vue délicieuse) ; cidre renommé. Pope a célébré sous le nom de l'Homme de Ross Jean Kyrie, riche habitant de cette ville, qui consacra sa fortune à des actes de bienfaisance. — Ville d'Irlande (Cork), sur une baie dite baie de Ross, à 40 kil. S. O. de Cork ; 1800 h. Port presque ensablé. Anc. évêché, auj. réuni à celui de Cork ; anc. collége.

ROSS (Comté de), comté d’Écosse, forme l'extrémité N. de l’Écosse d'une mer à l'autre ; il a 140 kil. sur 80 et 80 000 hab.; ch.-l., Tain. Hautes montagnes, glaciers. Climat froid, âpre. On y trouve quelques clans (ceux de Ross, Fraser, Mackenzie, Macky, Macrac, Monroe), qui parlent encore le gaélique.

ROSS (John), capitaine de la marine anglaise, 1777-1856, fut chargé en 1818 de chercher un passage au N. O. de l'Amérique entre l'Atlantique et le Pacifique, ne put le trouver, mais explora le littoral septentr. et occid. du Groënland; entreprit en 1829 une 2e expédition à ses frais, pénétra au S. O. du Lancaster-Sund dans la passe du Prince-Régent, découvrit le golfe de Boothia, trouva le pôle magnétique boréal (par 77° 7' lat. et49° 9' long. O.), et passa trois hivers dans ces climats glacés, luttant contre des périls de tout genre. Il a donné de ses deux voyages d'intéressantes relations, traduites par Defauconpret, sous les titres de Voyage vers le pôle arctique, 1819, Voyage à la recherche d'un passage au pôle N. O., 1835. En 1850, à l'âge de 73 ans, il entreprit, mais sans succès, un nouveau voyage dans les mers polaires, à la recherche de sir John Franklin. A son retour, il fut fait contre-amiral. — Son neveu, sir James Ross, capitaine de vaisseau, né en 1800, l'accompagna dans ses voyages au pôle arctique et commanda lui-même de 1839 à 1843 une expédition au pôle antarctique, dont il publia la relation en 1847.

ROSSANO, Roscianum, v. murée d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Calabre Citérieure), à 6 kil. de la mer Ionienne, à 45 kil. N. E. de Cosenza ; 12 000 h. Archevêché. Patrie du pape Jean XVII. Fondée, dit-on, par les Œnotriens, elle fut restaurée par les Romains et colonisée par Totila, roi des Goths.

ROSSET (P. Fulcrand), poëte, né à Montpellier en 1712, m. en 1788, était conseiller à la cour des Aides de sa ville natale. Il a composé un poëme de l'Agriculture, en 6 chants, qui parut en 1774, et qu'il augmenta de 3 autres chants en 1782. Ce poëme est froid et monotone, mais la versification en est assez pure et l'on y trouve beaucoup de beaux morceaux.

ROSSI, illustre famille italienne, avait été longtemps à la tête du parti guelfe à Parme, lorsque les persécutions du cardinal Bertrand du Pouget, légat du pape, la forcèrent à se jeter dans les bras des Gibelins. Chassée de Parme, elle y fut rétablie par Jean, roi de Bohême (1333); mais dès 1335 Pierre Rossi, qui s'était mis à la tête des siens, fut dépossédé par Mastino de la Scala. Il alla prendre du service chez les Florentins, qui faisaient la guerre à Mastino, et prit Padoue ( 1337 ); mais il périt au siège de Monselice en 1338, sans avoir pu rentrer dans Parme. Cependant sa famille y fut rétablie peu de mois après.

ROSSI (Propertia de), artiste, né en 1540 à Bologne, morte en 1591, excellait dans la sculpture en miniature. Elle sculpta la Passion de Jésus-Christ tout entière sur un noyau de pêche. Éprise d'un jeune homme qui la dédaigna, elle éternisa ses malheurs dans un bas-relief en marbre qui représente Joseph rejetant les offres de la femme de Putiphar.

ROSSI (Jérôme de), Rubeus ou De Rubeis, né à Ravenne en 1559, m. en 1607, partagea son temps entre la médecine et les travaux littéraires, et fut chargé par ses concitoyens d'une mission auprès de Clément VIII. On a de lui une Histoire de Ravenne, en 10 livres (en latin), Venise, 1572, un Traité de la distillation, 1582, etc.

ROSSI (Bastiano de), Florentin, un des fondateurs de l'Académie de la Crusca, fut secrétaire de cette compagnie et donna plusieurs éditions du Dictionnaire de la Crusca ; mais il est surtout connu par son animosité contre le Tasse.

ROSSI (Jean Victor), dit Janus Nicius Erythræus, né à Rome en 1577, m. en 1647, s'attacha à différents prélats et finalement au pape Alexandre VII, et n'en dirigea pas moins, sous le titre d'Eudemiæ (1637), une satire contre la cour de Rome. On a en outre de lui Pinacotheca virorum illustrium (Cologne, 1643), ouvrage de biographie précieux pour les renseignements, mais partial et entaché de flatterie ; des Discours (en latin), des Lettres et des Dialogues.