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Asie Propre.
Proconsulat d'Asie. Hellespont.
Les Iles.
Lydie.
Carie.
Diocèse d'Asie, Lycie.
Vicariat d'Asie, Pamphylie.
Pisidie.
Lycaonie.
Phrygie Pacatiane et Salutaire.
Isaurie.
Cilicie (plus tard subdiv. en 2).
Phénicie maritime et du Liban.
Syrie consulaire, salutaire, euphratésienne
Diocèse ou Comté d'Orient. Palestine 1re, 2e, 3e et 4e.
Arabie.
Osroène.
Mésopotamie.
Cypre.
Bithynie.
Honoriade.
Paphlagonie.
Diocèse de Pont Hellénopont.
Pont-Polémoniaque.
Galatie 1re et 2e.
Cappadoce 1re et 2e.
Arménie lre et 2e.
Égypte propre.
Libye 1re et 2e.
Diocèse d'Égypte, Augustamnique.
Arcadie ou Heptanomide.
Thébaïde.


ROMAIN I, dit Lécapène, empereur d'Orient, né en Arménie d'une famille obscure, s'était déjà fait un nom dans les armées sous Basile et sous Léon VI. Grand amiral sous Constantin VII, aimé de l'impératrice mère Zoé, veuve de Léon VI, il aspira à l'empire. Il fut d'abord comme le tuteur du jeune empereur : il lui fit épouser sa fille Hélène et se fit nommer régent avec lui en 919, mais bientôt il l'exclut du pouvoir et s'associa successivement ses 3 fils, Christophe, Étienne et Constantin. Il ne put chasser les Bulgares qu'en donnant à Pierre, leur roi, la main de sa petite-fille Marie (927); les Hongrois et les Russes vinrent aussi sous son règne ravager l'empire : une flotte russe fut détruite sous son règne par le feu grégeois (941). Il fut détrôné en 944 par ses propres fils Étienne et Constantin, et relégué dans un couvent, où il m. en 948. — II, le Jeune, petit-fils du préc., fils de Constantin VII et d'Hélène, empoisonna son père afin de régner (959), passa son temps dans les plaisirs et m. en 963 soit de ses excès, soit du poison que lui donna sa femme Théophano. — III, Argyre, riche sénateur de Constantinople, fut choisi par Constantin IX pour successeur et pour gendre, monta sur le trône en 1028 et justifia d'abord le choix dont il était l'objet ; mais, ayant éprouvé des revers dans ses entreprises contre les Turcs (1030), il s'en vengea sur ses sujets et les exaspéra par ses cruautés. L'impératrice Zoé, sa femme, le fit assassiner dans son bain (1034). — IV, Diogène, petit-neveu de R. III, venait d'être condamné à mort comme conspirateur quand l'impératrice Eudoxie, l'ayant vu, s'éprit de lui et l'épousa, au mépris du serment qu'avait exigé d'elle son époux Constantin XI en mourant (1068). Romain marcha contre les Turcs commandés par le Seldjoucide Alp-Arslan, les vainquit à Tarse (1069) et pénétra en Perse; mais il y perdit une bat. décisive (à Manzicert, 1071), et tomba aux mains du prince turc. Il fut relâché sous promesse d'une énorme rançon; mais, en son absence, Constantinople avait proclamé Michel VII, fils d'Eudoxie; il tenta en vain de recouvrer la couronne, et tomba aux mains de Michel, qui lui fit crever les yeux. Il mourut quelques jours après.

ROMAIN (S.), martyr, était soldat dans les armées romaines. Témoin du martyre de S. Laurent, il se convertit à la vue de la constance héroïque de ce saint, et subit lui-même le martyre à Rome (258). On le fête le 9 août.

ROMAIN (S.), fondateur des monastères du mont Jura, né vers 390 à Isernon dans l'anc. Bugey, m. en 460, fonda vers 425 le monastère de Condat, auj. St-Claude, et peu après celui de La Baume, pour les femmes. Il eut son frère Lupicin pour second dans ses pieuses entreprises. On les hon. le 28 fév.

ROMAIN (S.), évêque de Rouen en 626, était issu des rois de France. On dit qu'il délivra miraculeusement les environs de Rouen d'un dragon monstrueux, la Gargouille, qui désolait le pays : une procession annuelle (le jour de l'Ascension) consacrait la mémoire de cet événement : on y délivrait un condamné. S. Romain m. en 639, le 23 oct., jour où on le fête.

Les Russes fêtent, le 29 juillet, sous le nom de S. Romain, un personnage qui subit le martyre en 1001,.

ROMAIN (GALLESIN, pape sous le nom de), n'eut la tiare que 10 mois (898). Il est même quelquefois omis.

ROMAIN (Jules), peintre. V. JULES ROMAIN.

ROMAINE (Église), un des noms donnés à l'Église catholique, parce que son chef visible réside à Rome.

ROMAINS (ÉTATS), dits aussi États de l'Église, États du Pape, États Pontificaux, ancien État de l'Italie centrale (capitale : Rome). Avant 1860, cet État, compris entre 41° 15'-44° 80' lat. N. et 9° 25'-11° 60' long. E., avait pour bornes au N. le roy. Lombard-Vénitien, au N. O. le grand-duché de Toscane et le duché de Modène, à l'E. l'Adriatique, au S. E. le roy. des deux-Siciles, au S. O. la mer Méditerranée; il avait du N. au S. env. 400 kil., de l'O. à l'E. 210, avec une population de 3 125 000 h. Il était partagé en 21 prov., tirant leur nom de leur ch.-l., dont 6 gouvernées par des légats (Légations), 14 par des vice-légats (Délégations), et une comarque, comme suit :

Légations. Orvieto,
Velletri, Rieti,
Urbin-et-Pesaro, Spolète,
Forli, Pérouse,
Ravenne, Camerino,
Bologne, Macerata,
Ferrare, Fermo,
Délégations, Ascoli,
Frosinone, Ancône,
Bénévent, Lorète,
Civita-Vecchia, Comarque.
Viterbe, Rome.

Après 1860, il ne resta aux États Romains que Rome et la Comarque, Viterbe, Civita-Vecchia, Velletri et Frosinone, avec une population d'env. 690 000 h.

Le territoire romain (anciens États Romains) est arrosé par le Tibre et ses affluents. Le pays est en partie couvert par les ramifications des Apennins. Les terrains voisins de la Méditerranée sont bas, humides, couverts de lagunes et de marais, surtout au S. : c'est là que s'étendent les fameux Marais Pontins. Le climat est extrêmement doux et l'air généralement sain en hiver; mais en été et surtout sur les côtes méridionales, où règne le sirocco, on est exposé à des maladies épidémiques produites par les exhalaisons des marais. Le sol est d'une très-grande fertilité : on y cultive le blé, l'orge, le maïs et le riz; la vigne et l'olivier y croissent en abondance ; l'oranger, le citronnier, le grenadier, le pistachier, le figuier, etc., y sont communs. Les pâturages sont nombreux et nourrissent des chevaux, des moutons, des bœufs et des buffles d'une taille extraordinaire. L'agriculture est arriérée ou négligée : de vastes étendues sont presque à l'état de désert. L'industrie est peu active et le commerce languissant. Quelques chemins de fer, partant de Rome, ont été construits récemment. — Le gouvernement des États de l'Église était monarchique et électif. Le pape était le chef de l'État; son pouvoir était absolu. La plupart des fonctions politiques et administratives étaient remplies par des ecclésiastiques.

Les États rom. s'étaient formés d'accroissements