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bert II, lui succéda en 1390. Il eut à repousser Henri IV, roi d'Angleterre, qui vint à main armée réclamer son hommage. Mécontent de son fils aîné David, il l'enferma : ce jeune prince ayant péri en prison, victime des intrigues de son oncle le duc d'Albany, Robert, au désespoir, se retira dans l'île de Bute. Il envoya son 2e fils, Jacques, en France pour le soustraire au duc; mais Jacques tomba au pouvoir des Anglais; à cette nouvelle, le malheureux père mourut de chagrin, 1406.

ROBERT, prince bavarois. V. RUPERT.

ROBERT DE CLERMONT. V. CLERMONT.

ROBERT (S.), dit de Champagne parce qu'il était Champenois, né en 1024, m. en 1110, fonda en 1075 l'abbaye de Molèmes, et en 1098 l'ordre de Cîteaux où il introduisit une règle sévère. On le fête le 29 avril.

ROBERT D'ARBRISSEL (S.), fondateur de l'abbaye de Fontevrault. né à Arbrissel près de Rennes, vers 1050, m. en 1117, fut nommé par le pape Urbain II prédicateur apostolique, et prêcha la croisade en Anjou. Il parlait avec tant d'éloquence qu'une foule d'auditeurs le suivaient jusque dans les déserts : c'est pour réunir ceux qui voulaient l'entendre qu'il fonda vers 1091 le monastère de Fontevrault. On le fête le 24 fév.

ROBERT D'AUXERRE, chanoine d'Auxerre, entra vers 1205 dans l'ordre des Prémontrés, et m. en 1212. On a de lui une Chronique estimée : Chronologia.... ab orbis origine ad annum Christi 1212, cum Appendice ad annum 1223, Troyes, 1608.

ROBERT DE LINCOLN, surnommé Grosse-Tête, en latin Capito, évêque anglais, ami et contemporain de Roger Bacon, né vers 1175 dans le comté de Lincoln, m. en 1253, enseigna avec éclat dans diverses universités et fut sacré en 1235 évêque de Lincoln; il eut un démêlé assez vif avec Innocent IV au sujet de l'étendue de son autorité. Il a laissé des traductions du grec et des commentaires sur Aristote.

ROBERT DE GENÈVE, anti-pape, était évêque de Thérouanne et cardinal lorsqu'en 1378 il fut élu pape sous le nom de Clément VII par 15 cardinaux qui avaient nommé Urbain VI quelques mois auparavant; il s'établit à Avignon et fut reconnu en France, en Espagne, en Écosse et en Sicile, tandis que le reste de la chrétienté reconnaissait Urbain VI. Cette double élection causa un schisme, qui se prolongea même après sa mort. Il mourut d'apoplexie en 1394.

ROBERT (Nic.), peintre en miniature et graveur, né à Langres vers 1610, m. en 1684, excellait dans la peinture des fleurs, des plantes, des insectes, et fit plusieurs magnifiques collections en ce genre, une notamment pour Gaston, duc d'Orléans, qu'on admire encore auj. à la Bibliothèque impériale.

ROBERT DE VAUGONDY (Gilles), géographe du roi, né à Paris en 1688, m. en 1766, était le petit-fils de Nic. Sanson. Il a laissé une Géographie sacrée, 1747, et un Atlas universel de 108 cartes, 1758. — Son fils, Dider R. (1723-86), géographe du roi (Louis XV) et du duc de Lorraine (Stanislas), et censeur royal, est auteur de deux grands globes, l'un céleste, l'autre terrestre, de Mémoires lus à l'Académie des sciences, d'une Géographie ancienne, d’Institutions géographiques, d'un Essai sur l'histoire de la géographie, et d'un grand nombre de bonnes cartes. — Un autre Robert, François, d'une famille différente, né en 1737, m. en 1819, a aussi écrit sur la géographie.

ROBERT (Hubert), peintre d'architecture et de paysages, né en 1733, m. en 1808, entra à l'Académie de peinture en 1767 et fut nommé garde des tableaux du roi, puis conservateur du musée du Louvre (1801). Il a laissé nombre de compositions qui se distinguent par la majesté et la variété des sites, et par des groupes de figures parfaitement dessinées, entre autres le Tombeau de Marius, la Maison carrée de Nîmes, l’Incendie de l'Hôtel-Dieu de Paris, le Pont du Gard, les Catacombes de Rome : s'étant égaré en visitant ces catacombes, il avait failli y périr : c'est cette terrible situation qu'il a représentée dans ce tableau.

ROBERT (Léopold), peintre, né en 1794 à la Chaux-de-Fond, près de Neufchâtel en Suisse, vint en 1810 à Paris, y reçut des leçons de Gérard et de David, alla perfectionner son talent en Italie, et y peignit la plupart de ses plus beaux tableaux : l’Improvisateur napolitain, 1824; la Madone de l'Arc ; les Moissonneurs, 1831 (son chef-d'œuvre); les Pêcheurs de l'Adriatique, son dernier tableau, composé à Venise (tous ces tableaux sont au Louvre). Ayant conçu dans cette dernière ville une violente passion pour une grande dame dont il ne pouvait obtenir la main, il se donna la mort (1835). Léopold Robert a mérité d'être surnommé le Nouveau Poussin; ses personnages, et en particulier ses bandits et ses paysans italiens, sont des types de majesté et de grandeur; dans l'exécution des détails, il atteint la vérité complète. Feuillet de Conches a publié en 1848 : Léopold Robert, sa vie, ses œuvres et sa correspondance.

ROBERTSAU, hameau du dép. du Bas-Rhin, dépendant de Strasbourg, dans une île formée par l'Ill et le Rhin, est un but de promenade. Des obélisques y ont été élevés en l'honneur de Kléber et de Desaix.

ROBERTSON (William), historien écossais, né à Brothwick en 1721, m. en 1793, était ministre presbytérien, et se distingua d'abord dans la prédication. Chargé d'une nombreuse famille, il avait longtemps vécu dans la gêne, mais, ayant obtenu successivement les places de chapelain ordinaire du roi, de principal du collège d’Édimbourg et d'historiographe d’Écosse, il finit par jouir de l'aisance. On a de lui : Histoire d’Écosse sous Marie et Jacques VI, Londres (1759); Hist. de Charles-Quint (1769); Hist. de l'Amérique (1777); Recherches historiques sur l'Inde (1790): tous ces ouvrages se font remarquer par l'art de la composition, le style et l'esprit philosophique plus encore que par l'exactitude. On estime surtout, dans l’Hist. de Charles-Quint, l’Introduction, morceau étendu où l'auteur trace le tableau de la situation de l'Europe depuis l'empire romain jusqu'au XVIe siècle. Ces ouvrages ont été trad. en français, le 1er par La Chapelle, 1772, et Campenon, 1821 ; le 2e par Suard et Morellet, 1771; le 3e par Suard et Jansen, 1778; le 4e en 1792. Les Œuvres complètes de Robertson ont été publiées à Londres, 1794, 8 vol. in-4 ou 10 v. in-8. Cet écrivain fut un des fondateurs de la Revue d'Edimbourg.

ROBERTSON (Gaspard), physicien, né à Liège en 1762, m. à Paris en 1837, enseigna la physique à Liège, perfectionna le miroir d'Archimède, la fantasmagorie, le parachute et exécuta de nombreuses ascensions aérostatiques, dans lesquelles il fit d'utiles observations. Il a publié des Mémoires récréatifs, scientifiques, etc., Paris, 1830-34, 2 vol. in-8.

ROBERVAL (Gil. PERSONE de), géomètre, né en 1602 à Roberval en Beauvaisis, m. en l675, fut nommé en 1632 professeur de mathématiques au collège de France et fut admis à l'Académie des sciences. Il inventa les courbes dites robervaliennes, et prépara par ses travaux le calcul différentiel; il avait, pour la résolution des problèmes, une méthode expéditive qu'il gardait secrète afin de s'assurer la supériorité sur ses rivaux ; il eut de vives contestations avec Descartes, envers lequel il se montra fort injuste. On a de lui une édit. du traité d'Aristarque de Samos sur le Système du monde, Paris, 1644, et nombre de savants mémoires dans le recueil de l'Académie des sciences.

ROBESPIERRE (Maximilien), né en 1759 à Arras, était fils d'un avocat au conseil supérieur de l'Artois, et remplissait lui-même ces fonctions en 1789. Député d'Arras aux États généraux, il y arriva imbu des idées démocratiques du Contrat social de J. J. Rousseau, siégea à l'extrême gauche, et manifesta en toute occasion sa haine contre la monarchie; cependant il marqua peu dans cette assemblée. Il brigua surtout la faveur populaire, et devint l'oracle de la multitude. Nommé en juin 1791 accusateur public près le tribunal criminel de la Seine, il quitta peu de mois après ces fonctions subalternes, s'affilia aux Jacobins et à la Commune et fut élu en