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Éléments de pathologie chirurgicale (5 vol. in-8, 1844-59).

NETTEMENT (Alfred), littérateur français, né à Paris en 1805, mort en 1869 ; fut un des soutiens de la cause légitimiste, qu’il défendit dans la Quotidienne, la Mode, la Gazette de France, etc., et à l’Assemblée législative (1849). Il a laissé plusieurs ouvrages estimés : Histoire de la révolution de Juillet (1833) ; Histoire de la littérature française sous ta Restauration et sous la royauté de Juillet (1852), etc.

NIEL (Adolphe), maréchal de France, né à Muret en 1802, mort en 1869. Élève distingué de l’École polytechnique, il entra dans le génie et gagna tous ses grades jusqu’à celui de colonel en Algérie. Nommé général de brigade après l’expédition de Rome (1849), il fut chargé pendant plusieurs années de la direction du génie au ministère de la guerre, fut nommé général de division (1855), et dirigea les travaux du génie d’abord à Bomarsund, puis à Sébastopol (1855). Il prit une part brillante à la bataille de Solférino (1859), et fut nommé maréchal de France, puis (1867-1869) ministre de la guerre : comme tel, il entreprit d’organiser la garde mobile ; mais ses plans furent abandonnés par son successeur, le maréchal Lebœuf.

O’DONNELL (Léopold), gén. et h. politique espagnol, né en 1808, m. en 1867 ; servit d’abord sous Ferdinand VII ; se déclara pour Isabelle, combattit les Carlistes, et reçut de la régente le titre de comte de Lucena et le grade de lieutenant général (1833) ; s’efforça de soutenir la régente contre le parti d’Espartero et, lors du triomphe de celui-ci, déposa son commandement et suivit la reine mère en exil (1836) ; fut, après la chute d’Espartero, envoyé comme capitaine général à Cuba ; fut, à son retour, nommé sénateur et joua un grand rôle dans toutes les intrigues de cour qui remplirent le règne d’Isabelle ; se mit en juin 1854 à la tête du mouvement militaire et politique de Vicalvaro, qui rallia les progressistes, et dont les partisans sont désignés du nom de vicalvaristes, réclama le rétablissement de la constitution de 1837 et le bannissement de la reine mère, arriva au pouvoir comme ministre de la guerre, sous la présidence d’Espartero, son ancien adversaire ; parvint un instant à éliminer Espartero et à prendre sa place, mais se vit bientôt remplacé lui-même par Narvaez (octobre 1854) ; revint en 1858 au pouvoir, qu’il conserva jusqu’en 1863, et y gagna le titre de duc de Tétuan et le grade de maréchal dans une guerre heureuse contre le Maroc ; redevint un an ministre et président du conseil en 1865, fit reconnaître par l’Espagne le royaume d’Italie et eut à réprimer les agitations des progressistes fomentées par le général Prim.

OLOZAGA (don Salustiano), h. politique espagnol, né à Logrono vers 1803, m. en 1873 ; fut emprisonné en 1831 pour conspiration contre Ferdinand VII ; rentra en Espagne en 1833 ; devint député, chef de l’opposition monarchique, ambassadeur à Paris (1840-1843) ; fut chargé, à la majorité de la reine Isabelle (1843), de former un nouveau cabinet, essaya de dissoudre les Cortès, mais, ayant échoué, dut s’exiler quatre ans en Angleterre ; revint en Espagne en 1847 sur la foi de l’amnistie, fut réélu aux Cortès, mais emprisonné par Narvaez, puis relâché, condamné à l’exil, rappelé sous la pression des agitations populaires ; se remit à la tête du parti progressiste, prit une grande part à la Constitution de 1855 ; fut relégué au second plan par le triomphe du général O’Donnel (1856), mais fut de nouveau envoyé ambassadeur à Paris par le gouvernement provisoire de 1868.

ORTOLAN (Joseph-Louis-Elzéar), jurisconsulte français, né à Toulon (Var) en 1802, m. en 1873 ; fut d’abord professeur libre, puis occupa de 1836 à 1873 la chaire de législation générale comparée à l’École de droit de Paris ; a publié plusieurs ouvrages estimés, qui ont eu plusieurs éditions : Explication historique des Institutes de Justinien (1827) ; Hist. de la législation romaine (1828) ; Hist. du droit constitutionnel en France pendant le moyen âge (1831) ; Éléments du droit pénal (1866), et un volume de poésie : les Enfantines (1845). Son frère (Thédore Ortolan), officier de marine, né en 1808, a publié un important ouvrage de droit maritime : Règles internationales et diplomatie de la mer (2 vol. in-8, 1844).

OTHON Ier (Frédéric-Louis), roi de Grèce, naquit en 1815, du roi Louis Ier de Bavière, dont il était le second fils, m. en 1867 ; fut appelé à 17 ans au trône de Grèce par le protocole de Londres (7 mai 1832), avec un conseil de régence composé de Bavarois ; prit en main l’autorité à 20 ans, provoqua dès l’abord des soulèvements populaires en conservant comme président du conseil le chef de l’ancien conseil de régence, le comte d’Armansperg, qu’il ne révoqua que deux ans après (1837) ; se vit forcé par la révolution de septembre 1843 à accorder une constitution, qui fut modelée sur la Charte française de 1830, mais qui ne fonctionna que péniblement dans un pays sans expérience du gouvernement constitutionnel ; essaya de se rattacher les esprits à l’occasion des indemnités revendiquées à main armée par l’Angleterre (1849), et surtout lors de la guerre d’Orient, où il partagea l’émotion et les espérances de son peuple, et toléra, peut-être même encouragea l’envahissement des provinces turques par des bandes armées, ce qui amena l’occupation du Pirée par une division anglo-française (1854). Après un long voyage en Allemagne (1861), il fut en butte à une suite de conspirations militaires et d’émeutes qui amenèrent sa déchéance (23 oct. 1862).

PACINI (Jean), compositeur italien, né à Catane en 1796, m. en 1867 ; est auteur d’une trentaine d’opéras, parmi lesquels on distingue Giovanna d’Arco.

PATIN (Henri-Jean-Guillaume), professeur et littérateur français, né à Paris en 1793, m. en 1876 ; fut élève et bientôt maître de conférences à l’École normale, puis professeur de rhétorique au collége Henri IV ; se fit connaître par plusieurs prix académiques (Éloges de Bernardin de Saint-Pierre, de Lesage, de Bossuet, etc., qu’il a depuis réunis, avec quelques morceaux de choix, dans ses Mélanges de littérature ancienne et moderne, 1840) ; fut un instant suppléant de M. Villemain à la Faculté des lettres de Paris (1830) et y obtint en 1833 la chaire de poésie latine qu’il occupa avec la plus grande distinction pendant plus de trente ans ; il devint doyen en 1865. Un livre remarquable par l’érudition et le goût, sinon par le talent de style (Études sur les tragiques grecs), lui ouvrit, en 1843, l’Académie française dont il devint secrétaire perpétuel en 1870, à la mort de M. Villemain. On lui doit encore de savantes Études sur la poésie latine (1869).

PAYEN (Anselme), chimiste français, né à Paris en 1795, mort en 1871. Fils d’un grand industriel, il se fit élève de Vauquelin, de Chevreul et de Thenard pour être plus en état de seconder son père dans ses exploitations. À partir de 1823, il dirigea une fabrique de sucre à Vaugirard, où il essaya plusieurs procédés et amena dans la fabrication des progrès qui permirent d’abaisser le prix des produits. Il fut chargé, en 1835, de suppléer M. Dumas dans la chaire de chimie appliquée aux arts et à l’agriculture ; devint l’année suivante titulaire de cette chaire, et membre du Conseil des arts et manufactures, puis professa le même cours au Conservatoire des arts et métiers. Il a été membre et rapporteur de plusieurs jurys de l’industrie française, membre de l’Académie des sciences (1842) et correspondant de la plupart des Sociétés savantes de l’Europe. Il a laissé plusieurs ouvrages estimés : Traité élémentaire des réactifs ; Traité de la pomme