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RIVAROL (Antoine, comte de), écrivain français, né à Bagnols vers 1754, mort en 1801, se fit de bonne heure une réputation dans les salons de Paris par son esprit et sa causticité, partagea en 1784 le prix proposé par l'Académie de Berlin sur la question de l’universalité de la langue française, ce qui lui valut, avec les éloges du grand Frédéric, un fauteuil à l'Académie qui l'avait couronné; prit parti contre la Révolution, fut un des principaux auteurs des Actes des Apôtres, émigra, et, après un séjour à Hambourg, alla mourir à Berlin. Rivarol est resté par ses écrits fort au-dessous de sa réputation : outre son Discours sur l'universalité de la langue française, il n'a laissé que des opuscules de circonstance, entre autres : Petit Almanach de nos grands hommes (1788), écrit ironique qui eut de la vogue. On a aussi de lui une traduction de l’Enfer du Dante. Ses Œuvres ont été recueillies à Paris, 1808, en 5 vol. in-8. Il a laissé des Mémoires (insérés dans la Collection des Mémoires sur la Révolution) : c'est la réimpression du Tableau des travaux de l'Assemblée Constituante, qu'il avait publié dès 1798. Le Dictionnaire de la langue française publié sous son nom en 1828 est un pur mensonge de librairie : cet auteur n'y avait rien fait. On a publié en 1802 l’Esprit de Rivarol. Une édition de ses Œuvres choisies a paru en 1857. M. L. Garmer a donné en 1858 Rivarol, sa Vie et ses ouvrages.

RIVE-DE-GIER, ch.-l. de c. (Loire), sur le Gier, à la prise d'eau du canal de Givors, et sur le chemin de fer de St-Étienne à Lyon, à 22 kil. N. E. de St-Étienne; 14 202 hab. Magnifique bessin dit du Couson, qui alimente le canal de Givors. Grande exploitation de bouille, hauts fournaux, forges, martinets, verreries, manuf. de glaces; filature de laines, moulinage de soie, tulles. Commerce de fer, sel; bois de chêne, houille. Ville industrielle qui prend tous les jours plus d'importance.

RIVES, ch.-l. de c. (Isère), à 34 kil. N. E. de St-Marcellin ; 2506 hab. Station. Acier estimé, dit acier de Rives ; toiles dites de Voiron (parce qu'on va les vendre à Voiron), papeterie, crêpes, foulards.

RIVESALTES, ch.-l. de c. (Pyrénées-Orient.), sur l'Agly, à 9 kil, N. de Perpignan; 4821 hab. Station. Lames d'épées, acier; vin muscat exquis, distilleries.

RIVET DE LA GRANGE (dom Ant.), bénédictin, né à Confolens en 1683, m. en 1749, fit de l'opposition à la bulle Unigenitus, acheva le Nécrologe de Port-Royal des Champs (Amst., 1723), et fut, à cause de son attachement au Jansénisme, relégué par ses supérieurs dans le monastère de St-Vincent du Mans, où il passa ses trente dernières années. Dom Rivet s'est assuré la reconnaissance de la postérité par son Histoire littéraire de la France, admirable monument dont il a exécuté les 9 premiers volumes, 1733-49, qui a été continué par Clément, et qui est poursuivi de nos jours par l'Académie des inscriptions.

RIVIÈRE (Lazare), médecin, né en 1589 à Montpellier, m. en 1655, devint professeur à la Faculté de Montpellier en 1622, et acquit une grande réputation comme praticien. Ses ouvrages, principalement ses Institutiones medicæ, Leips., 1655, ont longtemps servi de texte à l'enseignement; sa Praxis medica (Paris, 1640) contient beaucoup d'indications thérapeutiques : on y trouve la formule de la potion anti-émétique nommée encore Potion de Rivière.

RIVIÈRE-DU-LEVANT, RIVIÈRE DU PONENT, nom donné aux deux rives ou côtes du golfe de Gênes, l'une à l'E., l'autre à l'O. de Gênes.

RIVINUS (Aug. Quirinus), dont le vrai nom était Bachmann, médecin et botaniste, né à Leipsick en 1652, m. en 1723, était fils d'André Rivinus (1600-56), médecin et philologue distingué. Il professa la physiologie et l'histoire naturelle dans sa ville natale et proposa le premier, dans son Introductio ad rem herbariam (Leipsick, 1690), une classification des plantes fondée sur la forme de la corolle.

RIVOLI, Ripula, Vénétie, près de l'Adige, à 22 k. N. O. de Vérone; 600 hab. Il est célèbre par une victoire du général Bonaparte sur les Autrichiens (14 janv. 1797). Masséna, qui s'y distingua surtout, reçut en récompense le titre de duc de Rivoli.

RIVOLI, v. du roy. d'Italie (Turin), près de la Doire-Ripaire, à 13 kil. O. de Turin; 5000 hab. Château royal où naquit Charles-Emmanuel I (1572), et où fut enfermé Victor-Amédée II, quand il eut tenté de reprendre la couronne.

RIZZIO (David), secrétaire de Marie Stuart, natif de Turin, fils d'un ménétrier, avait été amené en Écosse par l'ambassadeur de Savoie. Il était laid et bossu, mais c'était un chanteur gracieux, un spirituel courtisan, et il sut gagner les bonnes grâces de la reine, qui le prit pour secrétaire. Henri Darnley, 2e mari de Marie Stuart, en conçut de la jalousie et le fit égorger dans l'appartement et sous les yeux mêmes de sa femme, alors enceinte (1566). Marie vengea sa mort par celle de plusieurs des assassins.

ROANNE, Rodumna, ch.-l. d'arr. (Loire), à 80 k. N. N. O. de St-Étienne, sur la r. g. de la Loire et sur un canal; 17 398 h. Trib. de 1re inst., collége. Ville assez bien bâtie, beau quai, bon port sur la Loire; chemin de fer, qui l'unit à St-Étienne et à Lyon. Grand hôpital, jolie salle de spectacle; fabriques de draps, mousselines, calicots, indiennes, filatures, teintureries et tanneries ; grand entrepôt pour les marchandises de Lyon et du Midi. Aux env., mines de plomb et de houille ; vins estimés dits de Renaison et de St-André. Patrie du bénédictin Pernetty et de Champagny, duc de Cadore. — Ville ancienne qui était la capitale du Roannez, mais dont l'importance ne date que du XVIe siècle. Anc. duché, créé en 1566 en faveur de Claude Gouffier, et qui passa depuis dans la maison de La Feuillade.

ROANOKE, riv. des États-Unis, prend sa source en Virginie près de Christiansbourg, coule à l'E. S. E., arrose la Caroline du Nord, et se jette dans l'Atlantique par le golfe d'Albemarle, après un cours de 450 k.

ROATAN, une des îles de la baie de Honduras, vers la côte du Guatemala, à 40 kil. de la côte N. du Honduras, a 45 k. sur 13. Bon port; importante position militaire et commerciale. Occupée dès 1742 par les Anglais, cette île a été déclarée en 1856 libre sous la souveraineté de la république de Honduras.

ROBBÉ DE BEAUVESET (P. Honoré), poëte, né à Vendôme en 1714, m. en 1794, n'a échappé à l'oubli que par le cynisme de ses écrits. Protégé de Mme Dubarry, il fut pensionné par Louis XV. On a de lui le Débauché converti, satire, un recueil d’Œuvres badines (ou plutôt ordurières), des Odes, des Épîtres, des Satires; Mon Odyssée (en 4 chants), les Victimes du despotisme épiscopal (en 6 chants). Il se convertit à la fin de sa vie et écrivit des poésies religieuses.

ROBBIA (Luca della), sculpteur florentin du XVe s., né en 1388, m. vers 1450, seconda Donatello et Ghiberti dans le renouvellement de la sculpture, et se rendit surtout célèbre, ainsi qu'Augustin, son frère, et André son neveu, par l'invention des bas-reliefs en terre cuite ou en faïence émaillée. Parmi les ouvrages de ce genre qui leur sont dus, on cite un médaillon représentant une Vierge à mi-corps tenant l'enfant Jésus (à San-Miniato), et les figures d'enfants en demi-relief qu'on voit sous le portique de l'hôpital des Innocents à Florence. M. Barbet de Jouy a publié : les Della Robbia, étude sur leurs travaux, suivi d'un catalogue de leurs œuvres, 1855.

ROBEC, ROBECCO. V. REBEC.

ROBECK (Jean), né en 1672 à Calmar en Suède. Élevé dans la religion réformée, il se convertit en 1704, entra chez les Jésuites en Westphalie, et séjourna longtemps à Rinteln. Disposé à la mélancolie, il prit la vie en dégoût et se donna la mort en se jetant dans le Weser à Brême (1739) ; avant de mourir il avait rédigé une apologie du suicide : Exercitatio philosophica de morte voluntaria.

ROBERJOT (Claude), était curé à Mâcon, sa ville natale, quand la Révolution éclata. Envoyé à la Con-