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ché à la cour ; écrivit, après 1830, dans les journaux légitimistes ; publia quelques poésies, et composa de nombreux romans où il peignit assez au naturel la vie du grand monde, celle des gentilshommes campagnards, et les grandes chasses, par exemple : les Gentilshommes d’autrefois, les Viveurs d’autrefois, les Veillées de saint Hubert, les Chevaliers du lansquenet, etc.

FOULD (Achille), financier et ministre français, né à Paris en 1800, m. en 1867 ; fut membre du Conseil général et député des Hautes-Pyrénées (1842), membre de la Constituante (1848) ; puis à plusieurs reprises ministre des finances sous la Présidence et sous l’Empire, et de 1852 à 1857 ministre d’État et de la maison de l’Empereur. Il était sénateur et membre libre de l’Académie des beaux-arts. – Son frère aîné, Benoît Fould (1792-1858), chef de la maison de banque Fould et Cie, fut député de 1834 à 1848.

FROMENTIN (Eugène), peintre et littérateur français, né à la Rochelle en 1820, m. en 1876 ; étudia le paysage sous M. Cabat, puis alla s’inspirer des sites de l’Orient, et particulièrement de l’Algérie, qu’il a excellé à reproduire (les Gorges de la Chiffa, Cavaliers revenant d’une fantasia près d’Alger, Sites algériens, Bivac arabe, Fauconnier arabe, Coup de vent dans les plaines d’Alfa, etc.). Il a laissé quelques mélanges d’archéologie (Visites artistiques), des récits de voyage (Une année dans le Sahel) et un roman de mœurs contemporaines fort distingué (Dominique, 1863).

FUAD-MEHMED-PACHA, homme d’État et littérateur ottoman, né à Constantinople en 1814 d’une famille de poëtes, commença lui-même par faire des vers, puis étudia la médecine, enfin entra au bureau des Interprètes de la Porte, et étudia les langues étrangères, la diplomatie, l’économie politique ; fut attaché comme premier secrétaire à l’ambassade de Chekih-Effendi à Londres (1840) ; rapporta d’Espagne, où il occupa un second poste diplomatique (1844), des travaux politiques et des œuvres littéraires ; fut nommé grand interprète de la Porte (1845), puis grand référendaire du divan (1848) ; fut chargé de missions importantes dans les Principautés danubiennes (1848), à Saint-Pétersbourg (1850) et en Égypte (1852) ; devint ministre des affaires étrangères (1853), membre du conseil du tanzimat et pacha (1854) à la suite d’une insurrection des Grecs d’Épire étouffée par lui ; rentra au ministère des affaires étrangères (1855-60) ; signala son administration par la création de phares et de télégraphes et par la répression de violences exercées contre les chrétiens en Syrie ; et prit part en 1856 au Congrès de Paris ; fut porté au ministère de la guerre qu’il occupa jusqu’à sa mort (1869). — Il a publié une Grammaire ottomane (1852), et fit partie de l’Académie des sciences et belles-lettres de Constantinople dès sa fondation (1851).

GAUTIER (Théophile), écrivain français, né à Tarbes en 1808, m. en 1872. Il se destina d’abord à la peinture, mais y renonça pour cultiver les lettres, et fut un des premiers et des plus ardents champions du romantisme : il publia, d’après cette inspiration, des Poésies (1830), la légende en vers d’Albertus (1832), la Comédie de la mort (1838), Émaux et Camées (1852). li donna aussi plusieurs livrets de ballets (Giselle, 1841 ; la Péri, 1843 ; Sacountala, 1858); des romans dont les principaux sont : les Jeunes France (1833) ; Mademoiselle de Maupin, ouvrage qui fit scandale et dont la Préface semble mettre l’art en dehors et au-dessus de la morale (1835); Fortunio (1838) ; le Capitaine Fracasse (1833) ; des récits de voyage estimés : Tra los Montes (1843) ; Zigzags (1845) ; Italia (1852) ; Constantinople (1854). Enfin il a collaboré à un grand nombre de Revues, et rédigé pendant plus de trente ans, soit à la Presse, soit au Moniteur, des feuilletons consacrés à la critique d’art ou de théâtre, qui se distinguaient à la fois par la justesse et la bienveillance des appréciations : quelques-uns ont été réunis sous le titre d’Histoire de la Littérature dramatique (6 vol. in-12). – Quelques réserves que l’on doive faire, au point de vue du goût et de la morale, sur certaines œuvres de Th. Gautier, il est impossible de ne pas reconnaître dans toutes un véritable amour de l’art, un vif sentiment de la beauté littéraire et artistique, une riche imagination, et un style d’un éclatant coloris.

GAVARNI (Paul CHEVALIER, dit), dessinateur français, né à Paris en 1801, m. en 1866, a publié dans le Charivari (1836-50) une série de compositions de lithographiées su la vie de Paris et celle de Londres, accompagnées d’une légende satirique, qui eurent une immense vogue et donnèrent à son nom une grande popularité. Il a, de plus, illustré le Juif errant d’E. Sue, les Contes d’Hoffmann, etc. Ses Œuvres choisies ont paru avec un texte de J. Janin, Balzac et Th. Gautier (4 vol. in-8, 1845). MM. de Goncourt ont donné une étude biographique et critique sur Gavarni, 1871.

GEORGES (Marguerite-Georges WEYMER, dite Mlle), actrice française, née vers 1786 à Amiens, m. en 1866 ; célèbre par sa beauté et son talent dramatique, reçut des leçons de Mlle Raucourt, et joua les reines de tragédie au Théâtre-Français avec un talent que faisait ressortir la majesté de sa taille ; fut, en 1812, attachée au théâtre de St-Pétersbourg, et donna une suite de représentations en Allemagne devant Alexandre et Napoléon ; abandonna l’ancien répertoire tragique pour le drame nouveau, et obtint de 1830 à 1840 de grands succès au théâtre de la Porte-St-Martin dans les drames de Lucrèce Borgia, Marie Tudor, la Tour de Nesle, etc.

GEORGES V, le dernier roi de Hanovre, fils du roi Ernest-Auguste, naquit en 1819, et devint roi en 1851. Il était aveugle depuis plusieurs années, et le roi son père avait rendu une ordonnance d’après laquelle tous les actes soumis à la signature du futur souverain devaient être lus en présence de douze témoins. Son gouvernement intérieur fut peu libéral; à l’extérieur il opposa une vive résistance à la politique envahissante de la Prusse, combattit cette puissance en 1866, fut vaincu, détrôné ; et ne cessa depuis de protester à l’étranger contre l’annexion de son royaume à la monarchie prussienne. Ce prince aimait et cultivait les arts, surtout la musique.

GERHARD (Édouard), archéologue allemand, né à Posen en 1795, mort en 1867. Après avoir professé quelque temps à Breslau, il passa quinze ans à Rome, où il se livra avec passion à l'étude des antiques, fonda et dirigea jusqu’en 1837 l’Instituto di correspondanza archeologica ; il fut, à son retour en Prusse, professeur à l’Université de Berlin. Il était membre étranger de l’Institut de France. Il a fait plusieurs publications archéologiques très-estimées : Antiques (1827) ; Vases étrusques (1839) ; Miroirs étrusques (1845) ; Coupes étrusques (1846), etc.

GHIKA ou GRHYKA, famille princière des principautés moldo-valaques ; fournit plusieurs hospodars à la Valachie et à la Moldavie, notamment Grégoire Alexandre (1797-1862), hospodar de 1834 à 1843.

GOUSSET (Thomas-Marie-Joseph), prélat français, né d’une famille de paysans de la Haute-Saône en 1792, m. en 1866 ; cultiva les champs jusqu’à l’âge de 17 ans, où il commença ses études ; entra dans les ordres en 1817 ; professa la théologie morale au grand séminaire de Besançon ; devint évêque de Périgueux (1835), archevêque de Reims (1840) et cardinal (1850). Il a laissé d’importants travaux théologiques, particulièrement sur les cas de conscience et le droit canon : Théologie morale (1844), Théologie dogmatique (1848), Principes de droit canonique (1859), et a réédité avec les notes et suppléments le Dictionn. théologique de Bergier (1826).

GOZLAN (Léon), homme de lettres français, né