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DICTIONNAIRE

UNIVERSEL

D’HISTOIRE ET DE GÉOGRAPHIE

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SUPPLÉMENT

(Jusqu’en août 1878).


AGAS ANDE


ABD-UL-AZIZ, sultan des Ottomans, né en 1830, était le second fils de Mahmoud, et le frère d’Abd-ul-Medjid, auquel il succéda en 1861. Arrivé au trône, il annonça d’abord, comme son frère, un esprit réformateur, conserva les ministres de son prédécesseur, réduisit sa liste civile, confirma le hatti-chérif de Gulhané et le hatti-humayum de 1856, et promit l’égalité à tous ses sujets, sans distinction de religion ; créa à Galata-Seraï, sur le modèle des lycées français, un établissement d’instruction qui réunit des élèves mahométans et chrétiens, sous la direction de maîtres européens. Mais il n’eut pas dans les idées la même suite qu’Abd-ul-Medjid : il réprima péniblement une insurrection du Monténégro (1862) et de l’île de Candie (1866-67), et, par une mauvaise administration, prépara la dislocation de l’Empire Ottoman : son règne, qui s’était annoncé par des réformes et des mesures d’économie, finit par les prodigalités et le gaspillage. Déconsidéré en Europe et dans son empire, suspect d’aliénation mentale, Abd-ul-Aziz fut renversé par une révolution de palais, après laquelle, dit-on, il se suicida (juin 1876). Il eut pour successeur son neveu Mourad, qui fut bientôt déposé également comme atteint d’aliénation mentale, et remplacé par le sultan actuel, Abd-ul-Hamid II (août 1876).

ACHARD (Amédée), romancier français, né à Marseille en 1814, m. en 1875; fut d’abord employé dans une maison ne commerce, puis chef de cabinet d’un préfet; débuta comme écrivain en 1838 dans des journaux humoristiques (Ver-Vert, le Charivari, etc.); donna en 1845, dans l’Époque, des Lettres parisiennes qui furent remarquées, et publia en 1847 le plus goûté de ses romans, Belle Rose, que suivirent la Chasse Royale (1850), la Robe de Nessus (1854), Maurice de Treuil (1856)1 etc. Il a aussi écrit avec quelque succès pour le théâtre, et joué un rôle des plus honorables dans les journées de juin 1848.

AGASSIZ (Louis), naturaliste suisse, né en 1807 à Orbe (canton de Vaud), m. en 1873; professa l’hist. naturelle d’abord à Neufchâtel, puis à New-Cambridge (États-Unis). On lui doit des travaux importants : Recherches sur tes poissons fossiles, in-4, 1833-42 ; Monographie des échinodermes vivants et fossiles (1838-42) ; Hist. natur. des poissons d’eau douce, (en collaboration avec M. Vogt, 2 vol., 1839-40); Étude sur tes mollusques fossiles (1840-44); Études sur les glaciers (1840-47) ; Bibliographie zoologique (4 vol. in-4, 1848-50); Zoologie générale (en collaboration de MM. Gould et Perty, 1854 et suiv.). Il était correspondant de l’Institut de France.

ALI-PACHA (Méhémet Emin), homme d’État ottoman, né à Constantinople en 1815, mort en septembre 1871. Élève et successeur de Reschid-Pacha, il le surpassa peut-être en intelligence et en savoir. D'abord simple employé au bureau de traduction de la Porte, il fut successivement élevé aux plus hautes dignités : chargé d’affaires à Londres (1838), puis ambassadeur en titre dans la même résidence (1841), membre du conseil suprême d’État et de justice, chancelier du divan impérial, ministre des affaires étrangères, président du conseil du tanzimat, enfin grand vizir ; il quitta et reprit plusieurs fois ces hautes fonctions, selon que ses idées politiques étaient rejetées ou acceptées par le Sultan. 11 signa comme premier plénipotentiaire le traité de Paris (1856), et présida la commission qui devait régler la situation de la Roumanie (1864). Ali-Pacha, comme son maître Reschid-Pacha et son ami Fuad-Pacha, appartient à une école d’hommes d’État éminents, qui ont réussi à entraîner la Turquie dans le mouvement de la civilisation européenne.

ANCELOT (Marg.-L.-Virginie CHARDON, madame), femme auteur, née à Dijon en 1792, m. en 1875, vint à Paris en 1804 et épousa en 1818 M. Ancelot, qu’elle aida dans la composition de quelques-unes de ses œuvres dramatiques, et qu’elle perdit en 1854 ; écrivit seule quelques comédies qui furent applaudies au Théâtre Français, parmi lesquelles on distingue le Mariage raisonnable, 1835 ; Marie ou Trois époques, 1836 ; puis, de 1838 à 1843, elle donna au Gymnase, au Vaudeville et aux Variétés plusieurs pièces agréables, qui eurent du succès, mais ne sont pas restées à la scène. Elle a publié son Théâtre complet (4 vol. in-8, 1848). Dans ses dernières années, elle écrivit des romans dont les mieux accueillis furent Renée de Varville et la Nièce du banquier (1853).

ANDERSEN (Hans Christian), poëte et romancier danois, né en 1805 à Odensée; m. en 1875; était fils d’ouvrier et destiné à être ouvrier lui-même ; vint chercher fortune à Copenhague, fut quelque temps acteur, se fit remarquer par des pièces de poésie qui lui valurent une bourse royale dans une


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