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ZORO — 2038 - ZUCC

ZONARAS (Jean), historien grec du XIIe s., fut secrétaire d'État sous Jean et Manuel Comnène, puis se fit moine de St-Basile dans une île solitaire. Outre des Poésies, des Commentaires sur les Canons et des lettres, il a laissé des Annales qui vont de la création du monde à la mort d'Alexis Comnène (1118). Cet ouvrage est précieux pour ce qui regarde Constantin et les princes de sa maison. Il se trouve dans les diverses éditions de la Byzantine et a été trad. en français par le prés. Cousin, Paris, 1678.

ZONZONATE ou ZEZONTLATL (c-à-d. les 400 sources), v. de l'Etat de San-Salvador, à l'embouch. d'une riv. de même nom dans le Grand Océan et à 90 kil. O. de San-Salvador; env. 4000 hab. Son port est un des grands entrepôts de l'Amérique centrale.

ZOPYRE, satrape perse, fils de Mégabyze, est célèbre par son dévouement. Pour faciliter à Darius I la prise de Babylone, il se coupa le nez et les oreilles, se présenta dans cet état aux assiégés, se plaignant de la cruauté du roi qui, disait-il, l'avait traité d'une manière si cruelle et si ignominieuse, obtint ainsi l'entrée de la place et gagna la confiance des assiégés qui lui donnèrent le gouvernement de leur ville ; il s'empressa alors d'en ouvrir les portes à Darius.

ZORNDORF, bg des États prussiens (Brandebourg), à 10 kil. N. de Custrin ; 1 300 hab. Frédéric II, roi de Prusse, y battit les Russes les 25 et 26 août 1758.

ZOROASTRE, en persan Zerdust, auteur ou réformateur du Magisme, religion des anciens Perses, des Parthes et des Guèbres, naquit probablement en Médie, dans l'Aderbaïdjan (l'anc. Atropatène), sous le règne d'un prince du nom de Gouchtasp (qu'on a voulu à tort identifier avec Hystaspe, père de Darius I). La religion des Mèdes était chargée de pratiques superstitieuses : Zoroastre entreprit de la réformer. Selon les traditions des Perses, il passa la 1re partie de sa vie à voyager pour conférer avec les sages les plus illustres, puis il s'enferma dans une grotte pour méditer, fut enlevé au ciel, vit Ormuzd face à face, et reçut de lui mission d'aller prêcher à l'Iran (Perse) une doctrine nouvelle. Il se présenta à la cour de Gouchtasp, qui régnait à Balkh, en Bactriane, parvint à s'en faire accueillir, courut pourtant des dangers par la malice de ses ennemis, déjoua leurs trames et finit par convertir le roi Gouchtasp, puis Isfendiar son fils, et avec eux tout l'Iran occidental, malgré l'opposition des brahmes de l'Inde. Il consigna, dit-on, ses doctrines dans 21 livres dits Nosks ou Naçkas, qu'il avait recueillis de la bouche même d'Ormuzd, et dont les débris formèrent le Zend-Avesta (la parole vivante). Il enseignait l'existence de deux principes opposés, Ormuzd, principe du bien, et Ahriman, principe du mal, qui sont sans cesse en lutte, mais au-dessus desquels s'élève un dieu suprême, Zervane-Akérène ; prescrivait le culte du feu, réglait la vie publique comme la vie privée, et annonçait des peines et des récompenses après la mort ; il institua les Mages pour être les ministres de la nouvelle religion. Excessivement âgé, Zoroastre se retira sur le mont Albordj ; c'est là qu'il mourut, on ne sait à quelle époque. Souvent on le fait périr au sac de Balkh, lors de la grande irruption des hordes du Touran dans les États de Gouchtasp. Les légendes relatives à Zoroastre sont très-nombreuses et souvent contradictoires. Il est probable qu'on aura accumulé sur la tête d'un seul homme une foule de traditions relatives les unes aux divers chefs de la religion des Perses, les autres à l'histoire de la religion même. L'époque de sa naissance flotte du XIIIe au VIe s. av. J.-C. Il semble hors de doute que le Parsisme a successivement revêtu diverses formes, que la plus célèbre est celle dont Zoroastre fut le propagateur, que sa réforme n'était qu'une simplification du culte ancien, que cette réforme partit de l'ouest et du nord-ouest, et fut faite sous l'influence ou avec la coopération du souverain, que la portion orientale de la monarchie ne l'accepta qu'après résistance, enfin qu'il vint du nord (du Touran) une autre opposition et que les


adhérents de la nouvelle religion eurent à subir une réaction terrible qui sembla la frapper de mort, mais qui pourtant ne fut que momentanée. Outre le Zend-Avesta, on a sous le nom de Zoroastre des Oracles magiques (publ. par Leclerc, Amst., 1690), qui ne sont évidemment qu'un livre apocryphe fabriqué au I er ou au II e s. de J.-C. pour favoriser les systèmes des philosophes de cette époque. Anquetil Duperron a mis en tête de sa traduction du Zend-Avesta une Vie de Zoroastre. V. ORMUZD , MITHRAS, MAGES.

ZOROBABEL, juif qui se mit à la tête de ceux de ses compatriotes captifs à Babylone qui voulurent revenir en Judée quand Cyrus le leur permit (536 av. J.-C). Il seconda les efforts du grand prêtre Jésus pour le rétablissement du culte, et releva le temple en dépit des Samaritains.

ZOSIME, historien grec du v e siècle, avait été avocat du fisc au temps d'Honorius et de Théodose le Jeune : il portait le titre de comte et était païen zélé. On a de lui une Histoire romaine en 6 livres, qui va depuis les premiers empereurs jusqu'à l'an 410 : il s'y montre fort partial contre les Chrétiens. La meilleure édition est celle de Reitemeyer, Leips., 1784. Le présid. Cousin l'a trad. en français, 1678.

ZOSIME (S.), pape de 417 à 418, natif de Grèce, se laissa un instant abuser par Célestius et Pelage, mais reconnut bientôt l'hérésie et la condamna. On a de lui 13 Lettres et un fragment de sa Constitution contre les Pélagiens. On le fête le 26 déc.

ZOUAVES, corps d'infanterie légère organisé en Algérie. V. ZOUAVES au Dict. universel des Sciences.

ZOUBOV (Platon), dernier favori de Catherine II, était simple lieutenant dans le régiment des Gardes lorsqu'il attira l'attention de l'impératrice. Il fut rapidement nommé prince et grand maître de l'artillerie et acquit d'immenses richesses, dont une partie passait pour le fruit d'exactions. Exilé de la cour par Paul I, il trempa dans le meurtre de ce monarque ; néanmoins il ne fut pas employé sous le nouveau règne et vécut dans la retraite jusqu'à sa mort (1817). — Son frère, Valérien Zoubov (1760-1804), eut aussi part aux faveurs de Catherine, fut placé à la tête de l'armée de Perse et prit Derbend.

ZOUMBO, établissement portugais de l'Afrique orientale, dans une île du Zambèze, à 400 kil, S. O. de Tète. Commerce d'or et d'ivoire.

ZOUNGARIE. V. DZOUNGARIE.

ZSCHOKKE (J. H. Daniel), écrivain allemand, né en 1771 à Magdebourg, d'une famille de commerçants, m. en 1848, fut successivement acteur, auteur dramatique, professeur, maître de pension, se fixa dès 1797 en Suisse, et fut chargé par le gouvernement helvétique de diverses missions qu'il remplit avec succès. On a de lui un drame, Abellino, chef de brigands, 1793, longtemps resté populaire ; des ouvrages historiques : Histoire des Grisons, 1797 ; — de la Destruction des républiques de Schwitz, Uri et Unterwald, 1802 ; — du Peuple bavarois, 1813-1818 (son ouvrage capital) ; — de la Nation suisse, 1822 ; Hist. contemporaine, 1817-23 ; des romans, des contes et nouvelles, parmi lesquels on remarque l'Esclave galérien, la Béguine d'Aarau, Jonathan Frock. Il rédigea en outre des recueils politiques et littéraires qui eurent une grande vogue. Sans être un écrivain de premier ordre, Zschokke occupe par sa lucidité et sa fécondité un rang distingué dans la littérature allemande : on l'a surnommé le Walter Scott de la Suisse. Ses écrits présentent la morale sous des formes séduisantes et accessibles à tous. Ses Œuvres, dont le recueil parut de 1825 à 1833, forment 40 volumes. La plupart ont été trad. en français : Loève-Veimars a donné les Contes suisses, 1828, les Soirées d'Aarau, 1829, les Matinées suisses, 1830-32 ; Suckau, Jonathan Frock ; Cherbuliez, les Nouvelles Soirées d'Aarau, 1833; Ch. Monnard, l'Hist. de la nation suisse, 1823-1833. Zschokke a écrit lui-même sa biographie.

ZUCCARO (Taddeo) (wiki en), peintre de l'école romaine, né en 1529 à Sant-Angelo, près d'Urbin. m. en