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ZACHARIE, roi d'Israël en 767 av. J.-C, fils de Jéroboam II, ne régna que six mois et fut tué par l'usurpateur Sellum, pour s'être adonné à l'impiété.

ZACHARIE, fils et successeur du grand prêtre Joïada, fut, malgré les services rendus à Joas par son père, lapidé par l'ordre de ce prince à qui il reprochait son idolâtrie.

ZACHARIE, le 2e des petits prophètes, prophétisait au commencement du règne de Darius I. Il exhorta les Juifs à relever le temple. C'est le plus fécond, mais aussi le plus obscur des petits prophètes.

ZACHARIE, père de S. Jean-Baptiste et mari de Ste Élisabeth, était un des prêtres du temple de Jérusalem. Il devint muet subitement pour avoir refusé de croire l'ange Gabriel qui lui annonçait la naissance d'un fils, et ne recouvra la voix qu'au moment où son fils naquit. On croit qu'il fut mis à mort par Hérode, parce qu'il avait voulu sauver son fils lors du massacre des Innocents.

ZACHARIE (S.), pape de 741 à 752, Grec de naissance, détermina Luitprand, roi des Lombards, à faire la paix, fit restituer au St-Siège plusieurs possessions qui lui avaient été enlevées, approuva l'élévation au trône de Pépin le Bref, disant qu’il valait mieux donner le titre de roi à celui qui en avait le pouvoir, tint plusieurs conciles pour rétablir la discipline, se montra dévoué pour son peuple au point d'exposer plus d'une fois sa vie pour le sauver, se distingua par ses aumônes, et commença la bibliothèque du Vatican. On l'hon. le 15 mars.

ZACHARIE (Justin Fréd. Guill.), poëte allemand, né en 1726 à Frankenhausen, mort en 1777, était professeur de poésie au collège Carolin de Brunswick. Il a laissé des Contes et des Fables.

ZACONIE, nom d'une partie de la côte E. de la Morée, entre Nauplie et le cap Malée. Son nom vient du moyen âge. M. G. Deville a donné une Étude sur le dialecte zaconien (1866).

ZACYNTHE, Zacynthus, auj. Zante, île de la mer Ionienne, au S. de Céphalénie et vis-à-vis de l'emb. de l'Alphée, avait pour ch.-l. Zacynthe, sur la côte E. Elle appartint successivement à Ulysse, aux Athéniens, aux Romains, qui l'annexèrent à l'Épire. V. ZANTE.

ZADRACARTA, auj. Sari, v. d'Hyrcanie, chez les Tapyriens, était au temps d'Alexandre la résidence des rois d'Hyrcanie.

ZÆHRINGEN, château et village du grand-duché de Bade, à 3 kil. N. de Fribourg en Brisgau, est le berceau de la célèbre maison de ce nom.

ZÆHRINGEN (Maison de), célèbre maison allemande, issue de Gontran le Riche, duc de Sundgau et Brisgau en 917, qui descendait lui-même d'Ethico I, duc d'Alsace au VIIe s. Gontran eut deux fils. Gebhard, l'aîné, qui fut le chef de la maison de Zæhringen, et Lanzelin, le cadet, qui fonda la maison de Habsbourg. Berthold I de Zæhringen, d'abord simple comte, prit le titre de duc en 1052 ; il posséda de 1058 à 1073 le duché de Carinthie et la Marche de Vérone. Berthold II, son fils aîné (1077-1111), forma la ligne aînée, qui garda le nom de Zæhringen; le 2e, Hermann, la ligne cadette, dite auj. maison de Bade. En 1152, la ligne aînée ou de Zæhringen se subdivisa encore en deux branches : l'une qui garda le nom de Zæhringen, l'autre qui forma la branche des comtes de Teck. La 1re s'éteignit en 1218 avec Berthold V, la 2e en 1439. Il ne resta plus dès lors que la ligne cadette ou maison de Bade qui existe encore. Les ducs de Zæringen possédaient les comtés de Zæhringen, Rheinfelden, Brisgau (formant le sud du pays de Bade), le rectorat de la Petite Bourgogne ou Bourgogne Cisjurane, Thurgovie, Zurich, Soleure, Berne, Genève, le Valais, l'Uchtland. La plus grande partie de leurs domaines, notamment celui de Zæhringen, appartient auj. au grand-duc de Bade ; le reste fait partie de la Suisse.

ZÆHRINGEN (Ordre du Lion de). V. LION.

ZAFRA, Segeda, Restituta Julia, v. d'Espagne (Estramadure), dans la prov. et à 60 kil. S. E de


Badajoz; 8000 hab. Beau palais des ducs de Médina-Celi. Tanneries, corroieries, orfèvrerie, etc. Ville fort ancienne, fondée par les Celtes, agrandie par César, dont elle reçut le prénom. Prise aux Maures par Ferdinand III le Saint en 1240.

ZAGORA, l’Achéron des anciens, riv. de la Turquie d'Europe, dans l'Albanie, tombe dans la mer Ionienne à 8 kil. E. de Parga, après avoir formé le lac Tchouknida (Acherusia palus).

ZAGORA, nom moderne du Pélion.

ZAGROS (Monts), Zagrus mons, auj. Djebeltak, chaîne de montagnes de l'Asie, naît sur la limite de l'Arabie et de la Perse, se lie au mont Taurus au-dessous du lac de Van, court parallèlement au Tigre, se dirige ensuite à l'E. de Chouster, traverse le Laristan et le Farsistan, et se termine au golfe Persique à Gomroun.

ZAÏRE (le), dit aussi Congo du nom du pays qu'il arrose, le principal fleuve du Congo, naît chez les Regas, coule au N. O., au S. O., puis à l'O., reçoit l'Hogi, le Louimbi, le Bancora, et tombe dans l'Atlantique, par une embouch. de 4 k., après un cours total d'env. 2600 kil. — Le Portugais Diego Cam découvrit l'embouchure de ce fleuve en 1484, et le nomma Zaïre du nom que les indigènes donnent à tous les grands fleuves.

ZALEUCUS, philosophe grec, né vers 700 av. J.-C., a passé à tort pour avoir été disciple de Pythagore, qui vécut un siècle plus tard. Il donna, dit-on, aux Locriens-Epizéphyriens un code de lois remarquables par leur sagesse. Une de ses lois prononçait que l'adultère aurait les yeux crevés : son fils ayant été convaincu de ce crime, Zaleucus voulut lui appliquer la loi; le peuple ayant demandé sa grâce, Zaleucus se contenta, dit-on, de lui faire crever un œil, mais il s'en fit crever un à lui-même. Diodore et Stobée ont conservé le préambule du code de Zaleucus.

ZAMA, auj. Zouarim, anc. v. d'Afrique dans la Zeugitane, a 150 kil. env. au S. O. de Carthage et à 30 k. de Tagaste, près d'un petit affluent du Bagradas, est célèbre par la victoire que Scipion y remporta sur Annibal en 202 av. J.-C. et qui mit fin à la 2e guerre punique. Cédée à la Numidie après la prise de Carthage (146), Zama devint une des résidences royales des souverains de ce pays. Métellus, en 109, ne put la prendre : les Romains la détruisirent en 46, après la mort de Juba I.

ZAMAH (Al), émir arabe. V. SAMAH (Al).

ZAMBÈZE (le) ou COUAMA, fleuve de l'Afrique mérid., naît dans le pays des Cazimbes, entre 12°-13° lat. S. et 24°-26° long. E., coule au S., puis à l'E., traverse le Monomotapa, où il arrose Zimbaoé, coupe les monts Lupata, parcourt le gouvt portugais des Rivières-de-Sena, et se jette dans le canal de Mozambique par plusieurs embouchures, vers 18° lat. S., après avoir reçu plusieurs affluents peu connus. On remonte ce fleuve env. 1300 kil.

ZAMET (Séb.), financier italien, né à Lucques vers 1549, m. en, 1614, était fils d'un cordonnier. Il suivit en France Catherine de Médicis, fit une fortune considérable en se jetant dans les affaires de finances, fut employé par le duc de Mayenne pour négocier avec Henri IV, rendit à ce dernier prince des services de tout genre, dont il fut amplement récompensé, et eut de même la faveur de la régente Marie de Médicis. — Un de ses fils, Jean Zamet, baron de Murat et de Billy, devint maréchal de camp et périt au siège de Montpellier (1620); un autre fut aumônier de Marie de Médicis, puis évêque de Langres, et protégea Port-Royal.

ZAMOLXIS, personnage fabuleux, adoré par les Gètes de la Thrace comme une divinité. Selon Hérodote, c'était un philosophe thrace qui, après avoir habité la Grèce, était retourné dans son pays; il enseigna à ses compatriotes le dogme de l'immortalité de l'âme, qu'il avait, dit-on, appris de Pythagore. Les Gètes le déifièrent après sa mort; ils croyaient que tous ceux qui mouraient allaient le trouver.