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marquer par ses austérités et sa charité, fut official à Rennes et à Tréguier, reçut les ordres, devint recteur ou curé de Trédrez, près de Lannion, puis de Lohannec, et mérita le beau surnom d'avocat des pauvres, pour avoir souvent employé son talent à les défendre. On le fête le 19 mai.

YVETOT, ch.-l. d'arr. (Seine-Inf.), à 38 kil. N. O. de Rouen; 8921 h. Trib. de Ire inst. et de commerce, école ecclésiastique. Chemin de fer. Rouenneries, coutils, siamoises, velours, draps de coton ; commerce de grains et de bestiaux. — Yvetot fut jadis le ch.-l. d'une seigneurie, dont les possesseurs prenaient le titre de rois d’Yvetot. Robert Gaguin rapporte que ce titre fut concédé en 534 par Clotaire I aux héritiers de Gautier, sire d'Yvetot, pour expier le meurtre de ce seigneur que Clotaire aurait assassiné dans l'église de Soissons ; mais cette explication paraît avoir été inventée à plaisir. Il est cependant vrai que les seigneurs d'Yvetot portaient le titre de roi. Ils paraissent l'avoir pris dans la 2e moitié du XIVe s.; on ne sait, du reste, de quel droit. Ce titre leur fut reconnu par les rois de France Louis XI, François I et Henri II. La seigneurie d'Yvetot entra au XVIe s. dans la maison du Bellay par le mariage d'Isabeau Chenu avec Martin du Bellay-Langey ; le titre de prince souverain remplaça dès lors celui de roi, qui se perdit avec le temps. Depuis, cette seigneurie a passé aux marquis de St-Forgeux de la maison d'Albon. On doit à M. Duputel le Royaume d'Yvetot, Rouen, 1835.

YVETTE (l'), petite riv. de France (Seine-et-Oise), naît au N. E. de Rambouillet, passe à Chevreuse, Orsay, Palaiseau, Longjumeau, et se jette dans l'Orge à 12 kil. N. O. de Corbeil, après un cours de 50 kil.

YVOY ou CARIGNAN, v. de France. V. CARIGNAN.

YVOY-LE-PRÉ, bourg du dép. du Cher, à 30 kil. E. de Sancerre ; 2 500 h. Forges et fonderies.

YVRÉE, YZARNORE. etc. V. IVRÉE, IZARNORE, etc.

Z

ZAATCHA, oasis et bourg fortifié de l'Algérie (Constantine), dans le Zab-Dahari (Zab du N.), à 30 k. S. O. de Biskara, fut en 1849 le centre d'une grave insurrection contre les Français, et fut emporté le 26 nov., après un assaut meurtrier, dirigé par le gén. Herbillon et auquel le gén. Canrobert eut une part brillante ; tous ses défenseurs se firent massacrer. Le cap. Bocher (1851) et le gén. Herbillon (1863) ont donné des Relations du siège de Zaatcha.

ZAB (c-à-d. Oasis), au pluriel ZIBAN (les Oasis), contrée de l'Algérie, dans la partie S. de la prov. de Constantine, entre l'Atlas et le Biledulgerid, par 3°-5° long. E., a pour ville princip. Biscara, et est arrosée par le Djiddi. On y distingue le Zab-Dahari ou du N., le Zab-Ghebli ou du S. et le Zab-Cherki ou de l'E. Habitants sauvages, demi-nomades et guerriers : les deys d'Alger et les beys de Constantine n'allaient chez eux qu'une fois par an, et avec de fortes troupes, pour lever l'impôt. Les Français, commandés par le duc d'Aumale, l'ont soumis en 1844. C'est dans le Zab du Nord qu'éclata en 1849 l'insurrection de Zaatcha. Ce pays répond à parties de l'anc. Gétulie et de la Mauritanie sitifienne.

ZAB, nom de 2 riv. de Turquie d'Asie, toutes deux affluents du Tigre : l'une, le Grand Zab (Zabatus major ou Lycus), dans le pachalik de Bagdad, sort des monts du Kourdistan, coule 200 kil. au N. O. et au S. et se jette dans le Tigre au S. E. de Mossoul ; — l'autre, le Petit Zab (Zabatus minor, le Caprus des Grecs), coule au S. O. et se jette dans le Tigre à 75 kil. au-dessous du confluent du Grand Zab.

ZABACHE (Mont), ou Sivach, un des noms de la mer Putride.

ZABARAH (Mont) ou Mont des ÉMERAUDES, Smaragdus mons, mont. de la Hte-Egypte, près du golfe Arabique, par 24° 40' lat. N. Mines d'émeraudes exploitées dès le temps de Sésostris et longtemps abandonnées depuis. Ces mines, que Caillaud avait retrouvées en 1816, ont été reprises sous Méhémet-Ali, et concédées en 1852 à une compagnie anglaise.

ZABARELLA (Franc.), dit le Cardinal de Florence, né en 1339 à Padoue, m. en 1417, professa le droit à Padoue, fut chargé de négociations importantes, s'établit à Florence quand Padoue fut tombée au pouvoir des Vénitiens, fut élu archevêque par les Florentins, mais sans pouvoir obtenir l'aveu du pape Boniface IX, fut plus heureux près de Jean XXIII, qui confirma son élection et même qui donna le chapeau de cardinal en 1411, assista au concile de Constance en 1414 et y mourut d'un excès de travail. Son principal ouvrage a pour titre : Com-


mentarii in Decretales et Clementinas, 6 vol. in-f. — Un autre Zabarella, Jacques, natif aussi de Padoue, 1533-89, philosophe et commentateur d'Aristote, écrivit beaucoup et composa des traités de Logique, de Physique, etc. Il fut accusé d'athéisme pour son livre De inventione æterni motoris.

ZABOLCS, comitat de Hongrie, — V. SZABOLCS.

ZABULON (Tribu de), une des 12 divisions de l'anc. Palestine, entre le lac Tibériade et la Méditerranée, était bornée au N. par les tribus d'Aser et de Nephthali, au S. par celle d'Issachar et n'avait que très-peu de côtes sur la Méditerranée. Elle répondait à la partie S. de la Galilée. Béthulie, Nazareth, Endor, Sephoris, Jezrael en étaient les places principales. Elle devait son nom à Zabulon, 6e fils de Jacob et de Lia.

ZACATÉCAS, v. du Mexique, ch.-l. de l'Etat de Zacatecas, par 24° lat. N., 104° long. O., à 460 kil. N. O. de Mexico; 35 000 hab. Collège, hôtel des monnaies, couvents, hôpital ; fabrique de poudre. — L'État de Z., entre ceux de Cohahuila au N., Nouv.-Léon au N. E., San-Luis-Potosi à l'E., Guanaxuato au S., a 400 kil. du N. au S. sur 280 ; 360 000 h. Sol montagneux; riches mines d'argent.

ZACCARIA (Franç. Ant.), né à Venise en 1714, m. en 1795, entra à quinze ans chez les Jésuites, enseigna quelque temps la rhétorique, fut appela à Rome en 1740, s'y livra à la prédication avec succès et devint en 1754 conservateur de la bibliothèque de Modène en remplacement du célèbre Muratori. Lors de l'expulsion des Jésuites, il se retira à Rome, et occupa la chaire d'histoire ecclésiastique au collège de la Sapience. On a de lui, entre autres ouvrages : Anecdotorum medii ævi collectio, Turin, 1755; Storia letteraria d’Italia, 1751-57; Annali letterari d’Italia, 1762-64, et l’Anti-Fébronius.

ZACH (Franç., baron de), astronome, né en 1754 à Presbourg, m. à Paris en 1832, servit quelque temps en Autriche, puis voyagea en Angleterre, résida plusieurs années à Londres, se livrant à l'étude des mathématiques, et entra plus tard au service du duc de Saxe-Gotha, qui lui confia en 1787 la direction de l'observatoire de Seeberg. Il entreprit en 1798 les Éphémérides géographiques qui se continuent encore, et publia à partir de 1800 la Correspondance mensuelle pour les progrès de la géographie et de l'astronomie, qu'il continua jusqu'en 1828.

ZACHARIÆ (K.), professeur de droit à Heidelberg, né en 1769 à Meissen, m. en 1843, a donné entre autres ouvrages un Cours de droit-civil français, qui a été trad. de 1837 à 1847 par Aubry et Rau, et en 1860 par Massé et Vergé, 5 vol. in-8.