Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/457

Cette page a été validée par deux contributeurs.

22 kil. seulement par mer); 32 000 hab. Nombreuses églises, couvents, hôpitaux. Xérès est surtout célèbre par les excellents vins (dits de Khérès) qu’on récolte aux environs, et qui s’exportent dans toute l’Europe ; on en distingue de deux espèces : le doux, nommé pajarète ou pacaret ; le sec, dit xerez-secco, qui est un peu amer et stomachique. — Cette ville, bâtie sur ou près de l’emplacement de l’anc. Asta Regia, doit la 2e partie de son nom à ce qu’elle est voisine des frontières. Les Maures, commandés par Tarik, y remportèrent, en 711, sur Rodrigue, roi des Visigoths, une victoire signalée qui assura leur domination en Espagne. Alphonse le Sage reprit Xérès aux Maures en 1255.

xérès de los caballeros (c.-à.-d. des Chevaliers), Esuris, v. d’Espagne (Estramadure), à 64 kil. S. de Badajoz; 10000 hab. Toiles, cuirs, chapeaux, poterie, savon. Mines de soufre et d’argent. Patrie de Balboa. Cette ville tire son nom des Chevaliers du Temple, auxquels elle a appartenu.

XEROCHORI, v. du roy. de Grèce, en Eubée, au N. de l’île, est le ch.-l. d’une éparchie de l’Eubée.

XERTIGNY, ch.-l. de c. (Vosges), à 13 kil. S. d’Épinal; 3992 h. Forges, martinets, affinerie de fer.

XERXÈS I, roi de Perse de 485 à 472 av. J.-C., fils et successeur de Darius I, avait été désigné par son père de préférence à Artabazane, son frère aîné. Il soumit l’Égypte révoltée, puis reprit les desseins de son père contre la Grèce (480) : il fit des levées en masse qu’on porte a plus d’un million d’hommes, équipa en même temps une flotte de plus de 1200 voiles, destinée à longer le littoral de la mer Égée, jeta un pont de bateaux sur l’Hellespont pour franchir ce détroit et dans sa folie fit, dit-on, fouetter la mer pour la punir d'avoir rompu ce pont, perça l’isthme qui unissait le mont Athos au continent pour donner passage à sa flotte, reçut la soumission de la Macédoine et de la Thessalie, fut longtemps arrêté devant les Thermopyles que défendait Léonidas et ne les franchit qu’après avoir perdu 20 000 hommes, prit Thèbes, Platée, Thespies, entra, sans résistance dans Athènes qu’il livra aux flammes, mais vit sa flotte anéantie par Thémistocle à Salamine (480). Il regagna l’Asie en fugitif, sur une petite barque, laissant en Grèce une armée de 300 000 hommes sous la conduite de Mardonius, et ne songea plus qu’à se livrer au plaisir. L’année suivante, ses troupes furent encore battues à Platée et à Mycale. Il périt assassiné par Artaban, son capitaine des gardes.

xerxès ii, fils et successeur d’Artaxerce I, ne fit que paraître sur le trône (414 av. J.-C.) : il fut assassiné par son frère Sogdien un an après son avènement.

XIMÉNÈS (Roderic), historien espagnol, d’une famille noble, de la Navarre, servit d’abord avec gloire et combattit les Maures, puis entra dans l’ordre des Franciscains, devint archevêque de Tolède et cardinal. Il mourut en 1247, en revenant du concile de Lyon. On a de lui une Histoire d’Espagne, une Hist. des Ostrogoths, une Hist. des Huns et des Vandales, une Hist. des Arabes (de 770 à 1150), publiées Par A. Scholt dans l’Hispania illustrata.

ximénès de cisneros (le cardinal François), célèbre ministre d’État, né en Castille en 1436 avait pour père un receveur des décimes. Il reçut les ordres, devint grand vicaire du cardinal Mendoza, entra chez les Franciscains à 50 ans, professa le droit à l’Université de Salamanque, prêcha avec un grand succès, plaida devant les tribunaux ecclésiastiques à Rome, fut nommé en 1492 professeur de la reine Isabelle, devint en 1494 provincial de son ordre et fut promu en 1495 à l’archevêché de Tolède : il fallut des lettres du pape pour le déterminer à accepter ce poste. Isabelle lui confia l’administration de la Castille ; après la mort de cette princesse Ferdinand le conserva dans ce poste important ; il lui fit en outre donner le chapeau de cardinal et le nomma grand inquisiteur de la Castille. Ximénès rendit à prince les plus grands services, d’abord en se


portant médiateur entre l’archiduc Philippe d’Autriche et lui, puis, quand Philippe fut mort, en lui assurant la régence de la Castille au nom de sa fille Jeanne la Folle et de son petit-fils Charles. En 1509, Ximénès fit à ses frais une expédition en Afrique et fit la conquête d’Oran. Ferdinand lui confia en mourant (1516) le gouvernement de la Castille jusqu’à l’arrivée de son petit-fils Charles (depuis Charles-Quint ; il fit proclamer ce prince roi de Castille et d’Aragon, et parvint, en étouffant plusieurs révoltes, à faire reconnaître son autorité. Charles, qui lui devait tant, se montra fort peu reconnaissant ; il ne tarda même pas à le renvoyer dans son diocèse (1517) : le cardinal mourut en recevant la nouvelle de cette disgrâce. Ximénès était un homme d’un caractère austère, d’une grande sévérité, mais juste ; il avait un courage à toute épreuve, une connaissance profonde des hommes et des choses de l’Espagne, et l’esprit le plus vaste, le dévouement le plus vrai à ses maîtres. Il fit beaucoup pour les lettres : il fonda l’Université d’Alcala, et fit publier à ses frais la Bible polyglotte d’Alcala, 1502-17, 4 v. in-fol., réimprimée à Anvers, 1569-70, 8 vol. in-fol. Sa Vie a été écrite en français, par Fléchier,Marsollier, Baudier, et, en allemand, par Héfélé, dont l’ouvrage a été trad. par les abbés Sisson et Crampon, Paris, 1856.

ximénès (Augustin Louis), littérateur français, d’une famille aragonaise, né en 1726 à Paris, mort en 1817, avait été colonel et fut de la société intime de Voltaire. On a de lui trois tragédies médiocres : (Epicharis, don Carlos, Amalazonte), des poésies fugitives, où l’on trouve de bons vers, et qui ont été réunies sous le titre d’Œuvres, 1772, et le Codicille d’un vieillard, 1792.

XIMO KIOU-SIOU, île du Japon, la plus grande après Niphon, a 720 kil. sur 355; env. 1 000 000 d’hab. ; ch.-l. Nangasaki (le seul port de l’empire ouvert aux Européens jusqu’à ces dernières années). Elle est divisée en 9 provinces d’où son nom de Kiou-Siou (les 9 royaumes). Elle est sillonnée par une chaîne de montagnes volcaniques, qui renferment des mines d’or, d’argent, de cuivre et de houille.

XINGU, riv. du Brésil, naît dans le pays des Bororos (prov. de Mato-Grosso), par 15° 40’ lat. S., coule du S. au N., entre dans la prov. de Para et se jette dans l’Amazone par 53° 20’ long. O., 1° 42’ lat., après avoir reçu l’Ilabagua, le Pacaja, le Rio-Fresco et le Guarini ; son cours est d’environ 3000 kil.

XIPHILIN (Jean), patriarche de Constantinople de 1066 à 1078, était d’une illustre famille de Trébizonde et avait été d’abord ermite au mont Olympe. Il a laissé quelques constitutions (imprimées dans le Jus Græco-Romanum de Leunclavius) et des homélies, restées manuscrites. — Son neveu, nommé aussi Jean Xiphilin, qui vivait à la fin du XIe s. sous l’empereur Michel Ducas, a laissé un Abrégé de l’histoire romaine de Dion Cassius, très-précieux à cause de la perte de presque tout l'ouvrage original. Cet abrégé, qui est joint à toutes les éditions de Dion, a été traduit en latin par le cardinal d’Armagnac et publié par les Étienne, Paris, 1551 et 1592 ; il a été traduit en français par Boisguillebert, 1674, et par le président Cousin, 1678 et 1686.

XISTE (S.). V. SIXTE.

XISUTHRE, le dernier des rois antédiluviens de l’Assyrie, ayant été instruit en songe par un dieu que le genre humain allait périr par un déluge, construisit un grand navire, y fit entrer sa famille ses oiseaux, des animaux de chaque espèce, puis quand les eaux baissèrent, débarqua sur une montagne et fut enlevé au ciel. Xisuthre, dont l’histoire paraît calquée sur celle de Noé, n’est connu que par le témoignage de Bérose (cité par George le Syncelle), qui donne à son règne une durée de plusieurs milliers d’années.

XOCHIMILCO, lac du Mexique, un des trois lacs de la vallée de Mexico, s’écoule au N. dans le lac de Tezcuco. Mexico est entre ce lac et celui de Tezcuco.