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exorbitants à condition qu'elles se chargeraient de ses dettes. L'ordre de choses ainsi introduit subsista jusqu'à 1806. À cette époque, l'empereur Napoléon éleva au rang de roi le duc Frédéric, et augmenta considérablement ses domaines. Le comté de Montbéliard, après avoir formé à diverses fois apanage pour des lignes cadettes de la maison de Wurtemberg (depuis son acquisition par mariage en 1397), avait été définitivement réuni au duché en 1631; mais il fut de nouveau perdu en 1792, la France en ayant alors pris possession.

Liste des princes de Wurtemberg.
Comtes.
Ulric I, vers 1250 Eberhard III 1392
Eberhard I, l’Illustre, 1265 Eberhard IV 1417
Ulrich II, 1325 Louis I et Ulrich IV 1419-41
Eberhard II, le Hutin, avec Ulrich III, son frère 1344-61
Séparation en 2 comtés.
A Urach: A Neuffen (Stuttgard) :
Louis I, 1441 Ulric IV, 1441
Louis II, 1450 Eberhard VI, 1490-96
Eberhard V, 1457-95
Ducs.
Eberhard V (I comme duc), 1495 Eberhard III, 1628
Eberhard VI ou II, 1496 Guillaume-Louis, 1674
Ulric V (comme duc), 1498 Eberhard Louis, 1677
Christophe, 1550 Charles-Alexandre, 1733
Louis, le Pieux, 1568 Charles-Eugène, 1737
Frédéric, de Montbéliard, 1593 Louis-Eugène, 1793
Jean-Frédéric, 1608 Frédéric I, 1705
Frédéric II, 1797-1806
Rois.
Frédéric I (le même que Frédéric II), 1806 Guillaume, 1816
Charles I, 1864

WURTEMBERG (Maison de). Les princes les plus connus de cette maison sont : Ulric I, le premier qui se soit intitulé comte par la grâce de Dieu. Il commença à régner vers 1250, et fut reconnu prince immédiat de l'Empire. Il était devenu maître de presque toute la Souabe à la mort de l'infortuné Conradin. Il mourut en 1265. — Eberhard I, l'Illustre, fils du préc., le remplaça en 1265, fit la guerre à plusieurs princes de l'Empire, à Rodolphe de Habsbourg et à ses successeurs, Adolphe de Nassau et Henri de Luxembourg, et prétendit un moment à l'empire en même temps que Conrad de Weinsberg. Mort en 1325. — Eberhard V, 1er duc, succéda en 1457 à son frère Louis II, réunit en sa personne les possessions de la ligne d'Urach et de la ligne de Neuffen ou Stuttgard et déclara le territoire Wurtembergeois désormais indivisible. Il fonda les assemblées d'États, protégea les lettres et fonda l'Université de Tubingue en 1477. L'empereur Maximilien le fit déclarer duc à la diète de Ratisbonne en 1492. Il mourut l'année suivante sans postérité. — Ulric V, 3e duc, né en 1487, m. en 1550, fut élu à 11 ans par les États du duché après la déposition de son oncle Eberhard VI, épousa Sabine de Bavière, nièce de l'empereur Maximilien, lequel lui confia le commandement de plusieurs de ses armées; fut mis au ban de l'empire pour meurtre (V. HUTTEN) , puis chassé de ses États par la révolte d'une partie de ses sujets; resta quinze ans exilé en Saxe et dans le duché de Brunswick, mais finit par rentrer dans ses États à la faveur des troubles qui survinrent en Allemagne à l'occasion de la Réforme, remporta en 1534, avec l'aide de François I et du landgrave Philippe de Hesse, la victoire décisive de Lauffen, et fut confirmé par l'empereur dans la possession de ses domaines héréditaires, sous la condition que le Wurtemberg relèverait de l'Autriche. Il prit part à la ligue protestante de Smalkalde, vit ses États ravagés par les troupes du duc d'Albe, et n'obtint la paix qu'à des conditions très-onéreuses. — Eberhard-Louis de W., né en 1676, succéda dès l'année suivante à son père Guillaume-Louis. Pendant sa minorité, la régence fut dévolue à son oncle Frédéric-Charles, qui servit activement l'empereur contre la France, et fut défait à Pforlzheim, 1692. Eberhard commanda lui-même les armées impériales au commencement de la guerre de la succession d'Espagne, prit part aux affaires les plus importantes de cette guerre, en Allemagne, sur le Rhin et dans les Pays-Bas, commanda en chef l'armée de Souabe en 1710 et 1711, fut ensuite employé en Hongrie contre les Turcs et en Italie contre l'Espagne. Il mourut en 1133. — Frédéric II, duc, puis roi de Wurtemberg, né en 1754, succéda en 1797 à son père Frédéric I, se signala dès le commencement de son règne par son opposition aux idées libérales, reçut en 1803 de l'empereur d'Allemagne la dignité électorale; fit alliance en 1805 avec Napoléon, reçut de lui en 1806 le titre de roi, et accéda à la Confédération du Rhin; en même temps il cassait les États de Wurtemberg et s'aidait de la puissance de Napoléon pour établir le pouvoir absolu. Ce prince prit part aux campagnes des Français contre l'Autriche (1809), puis contre la Russie (1812), mais il commença en 1813 à se détacher de la France, et finit par signer à Fulde un traité avec l'Autriche (8 novembre). Mécontent du Congrès de Vienne en 1814, il quitta brusquement l'Autriche et se rendit à Stuttgard où il publia une charte qui rétablissait le gouvt constitutionnel (15 mars 1814). Il mourut en 1816, Frédéric avait donné une de ses filles à Jérôme (Bonaparte), alors roi de Westphalie. — Son fils Guillaume, né en 1781, lui succéda.

WURTZ (Paul, baron), général allemand, né à Husum (Slesvig), d'une famille obscure, servit successivement Ferdinand II, Gustave-Adolphe, Christian IV qui le fit feld-maréchal, et se fit un nom par la défense de Stettin, dont il força l'électeur de Brandebourg à lever le siège; prit ensuite du service dans l'armée des Provinces-Unies menacées par Louis XIV, mais ne put garantir ces provinces de la rapide invasion de 1672, ni empêcher le roi de franchir le Rhin à Tolhuys. Traversé dans ses projets et humilié par le jeune stathouder Guillaume III, il envoya sa démission aux États généraux (1674). Il mourut en 1676. C'est de lui que Boileau dit, dans son épître IV :

Ah ! grand roi, quoi héros, quel Hector que ce Wurtz!

WURTZBOURG, Herbipolis en latin moderne, v. de Bavière, ch.-l. du cercle de Basse-Franconie, sur le Mein, à 266 kil. N. O. de Munich; 28000 hab. Évêché, université catholique dite Julia, gymnase, séminaire normal, institut orthopédique, école d'industrie, école vétérinaire, école de clinique, etc.; cabinet d'histoire naturelle, amphithéâtre anatomique, jardin botanique, muséum, bibliothèque. Beau pont, forteresse de Marienberg ou Frauenberg; cathédrale de St-Kilian, palais royal (imité de celui de Versailles), belles promenades. Draps, chapeaux, miroirs, tabac, salpêtre, ouvrages en laque, cartes à jouer, etc. Aux env., vins estimés. — On place au VIIe s. l'origine de cette ville. S. Boniface y fonda un évêché en 741. Il s'y tint en 1138 une diète célèbre, dans laquelle Henri le Superbe fut dépouillé de ses États par l'empereur Conrad. En 1610, les États catholiques d'Allemagne signèrent à Wurtzbourg une Ligue pour résister à l’Union protestante de Hall : Maximilien de Bavière en fut le chef. Cette ville fut prise en 1630 par le roi de Suède Gustave-Adolphe, et en 1793 par les Français, qui l'occupèrent jusqu'en 1796. Donnée à la Bavière en 1802, elle fut occupée de nouveau par les Français en 1806. Elle a été rendue à la Bavière en 1814.

WURTZBOURG (Évêché de), jadis État d'empire, compris dans le cercle de Franconie, borné a l'E. par l'évêché de Bamberg, à l'O. par la commanderie de Mergentheim, avait 496 kil. carrés et 250 000 h. Cet évêché fut sécularisé en 1803 par la paix de