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WILMOT (J.). V. ROCHESTER.

WILNA. V. VILNA.

WILSON (Richard), paysagiste, né en 1714 dans le comté de Montgomery, m. en 1782, se forma presque seul, voyagea en Italie, débuta très-heureusement à l'exposition de Londres, et entra à l'Académie de cette ville dès sa création. Son coloris est vif et naturel, sa touche facile et spirituelle. Ses compatriotes l'ont nommé le Claude Lorrain de l'Angleterre, quoiqu'il soit loin de cet artiste. On remarque surtout sa Vue de Rome prise de la villa Madama.

WILSON (Horace HAYMAN), orientaliste, 1785-1860, fut d'abord médecin au service de la Compagnie des Indes. Il fit à Calcutta une étude profonde du sanscrit, fut nommé secrétaire de la Société asiatique de cette ville, publia en 1813 une traduction en vers d'un poème de Kalidasa, le Megha-Duta, donna en 1819 un Dictionnaire sanscrit, fit paraître à Bénarès en 1820 son Théâtre hindou (1826-27), fut nommé en 1832 professeur de sanscrit à Oxford et y publia plusieurs traductions d'ouvrages indiens,notamment d'une partie du Rig-Veda (1850), ainsi que de savants écrits originaux : une Grammaire sanscrite et une Histoire de l'Inde anglaise de 1805 à 1835 (Londres, 1846). Il était associé de l'Institut.

WILTON, v. d'Angleterre (Wilts), au confluent de la Wily et de la Madder, à 6 kil. N. O. de Salisbury; 8000 hab. Anc. évêché. Jadis tapis et draps renommés. Aux environs est Wilton-House, magnifique château des comtes de Pembroke. Wilton fut la capit. des West-Saxons et la résidence du prince breton Carvilius. Cette ville eut au Xe s. un évêché qui fut transféré depuis à Old-Sarum. Robert, comte de Glocester, défit près de là Étienne de Blois.

WILTS (Comté de) ou WILTSHIRE, comté mérid. de l'Angleterre, a pour bornes ceux de Glocester au N., de Somerset à l'O., de Southampton et de Dorset au S., de Berks à l'E. : 70 kil. du S. au N. sur 54; 60 000 hab.; ch.-l., Salisbury. Nombreux canaux. Grains, légumes, fourrages, pommes de terre ; jambons, beurre et fromages renommés. Grande industrie: draps, lainages, cotonnades, gants, toile, coutellerie, etc. Antiquités druidiques.

WILTS-ET-BERKS (Canal de), canal qui part d'Abingdon, et joint le canal de Kennet-et-Avon, mettant la Tamise en communication avec le canal St-George.

WILTSES, peuple wende. V. WÉLATABES.

WIMILLE, bg du Pas-de-Calais, sur le Vimeux, à 5 kil. N. de Boulogne; 1900 hab. Minerai de fer. C'est là que tombèrent les aéronautes Pilastre De Rozier et Romain (1785).

WIMPFEN, v. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, enclavée dans le Wurtemberg, sur le Neckar, à 10 kil. N. d'Heilbronn; 2400 hab. Mine de sel. Anc. ville libre impériale. Tilly défit à Wimpfen le margrave de Bade en 1622.

WIMPFEN (Félix de), général, né en 1745 dans la principauté de Deux-Ponts, m. en 1814, entra au service de la France, devint maréchal de camp en 1783, fut député aux États généraux en 1789 par la noblesse de Caen, commanda en 1792 la place de Thionville et repoussa l'offre d'un million qu'on lui fit pour qu'il rendît la place. Mis ensuite à la tête de l'armée des côtes de Cherbourg, il se prononça pour les Girondins et organisa après leur chute l'insurrection fédéraliste de la Normandie, mais il fut vaincu près de Vernon. Il réussit à se cacher pendant le règne de la Terreur et reprit son rang dans l'armée après le 18 brumaire.

WINCHELSEA, v. d'Angleterre (Sussex), l'un des Cinq-Ports, sur la Manche, à 3 kil. S. O. de Rye et a 15 k. N. E. d'Hastings ; 700 h. Jadis très-importante, elle fut détruite en 1287 par une inondation de la mer. Elle donne le titre de comte à la famille Finch.

WINCHESTER, Venta Belgarum, v. d'Angleterre (Southampton), sur l'Itchin et le chemin de fer du S. O., à 20 kil. N. N. E. de Southampton et à 100 k. O. S. O. de Londres; 11 000 h. Évêché anglican. Belle cathédrale, palais épiscopal; anc. couvent de Bénédictins, avec une célèbre école catholique. — Importante au temps des anciens Bretons sous le nom de Caer Gwent, Winchester a été pendant l'Heptarchie la capitale du royaume saxon de Wessex; elle devint celle de toute l'Angleterre sous Egbert; elle perdit ce rang au commencement du XIe s. Patrie de l'évêque Lowth.

WINCKELMANN (Jean Joachim), célèbre antiquaire, né en 1717 a Steindal (Brandebourg), m. en 1768, était fils d'un cordonnier et dut son éducation à la bienfaisance du directeur du collège de sa ville natale, qui avait remarqué son ardeur pour l'étude. Après avoir été précepteur dans plusieurs maisons, puis directeur d'école à Seehausen, il devint bibliothécaire du comte de Bunau à Nœtheniz, près de Dresde; mais, entraîné par un goût décidé pour les arts, il se rendit à Rome en 1756, après avoir embrassé le Catholicisme, y visita avec enthousiasme les monuments et les antiquités, passa de là à Naples, à Florence, entra en 1758 au service du cardinal Albani comme bibliothécaire et inspecteur de sa riche collection d'antiques, fut nommé en 1763 président des antiquités à Rome, puis bibliothécaire du Vatican, refusa les offres de diverses cours de l'Allemagne qui tentaient de l'attirer, mais alla cependant faire une tournée dans cette contrée, séjourna un peu à Vienne, puis reprit la route de l'Italie; il était à Trieste quand il périt assassiné par un misérable qui avait gagné sa confiance en feignant un grand amour pour les arts. Winckelmann a beaucoup écrit. Son principal titre à la célébrité est son Histoire de l'art chez les Anciens, en allemand, Dresde, 1764 (trad. en franç. par Huber, 1781, et par Jansen, 1798-1803), ouvrage non moins remarquable par l'enthousiasme et la sûreté de goût du connaisseur que par la science de l'érudit. On a de lui en outre des Remarques sur l'histoire de l'art ; des Réflexions sur l'imitation des ouvrages grecs dans la peinture et la sculpture ; un traité sur le Sentiment du beau dans les ouvrages de l'art ; une Lettre sur les antiquités d'Herculanum, le tout en allemand, et un recueil italien, Monumenti antichi inediti, Rome, 1767 (trad. en franç. par Fantin-Desodoards, Paris, 1819). Ses OEuvres complètes ont été rassemblées à Leipsick en 1820, 8 vol. in-8. Les ouvrages de Winckelmann ont exercé une influence immense sur les progrès de l'art et de l'esthétique au XVIIIe s. Son Éloge a été prononcé par Heyne (1778), et sa Vie écrite par Huber et par Gurlitt.

WINCKELRIED (Arnold de), paysan du canton d'Unterwald, se dévoua, à la bataille de Sempach, en offrant sa poitrine aux piques de la ligne autrichienne, et en les entraînant contre terre à l'instant où elles le perçaient; de là un vide dans les rangs : les Suisses s'y jetèrent et vainquirent, 1386.

WINDISCHGRÆTZ (Alfred, prince de), général autrichien, né à Bruxelles en 1787, m. en 1862, commandait à Prague en 1848 : ayant refusé d'armer la garde nationale, il vit éclater le 12 juin une insurrection terrible, mais il parvint à la comprimer et fut en récompense nommé feld-maréchal et généralissime. Il marcha sur Vienne, qui était au pouvoir des révolutionnaires, et prit la ville après quatre jours de combats. Envoyé bientôt après contre les Hongrois, il occupa Presbourg, Raab, Pesth; mais, ayant par ses lenteurs laissé le temps aux insurgés de se concerter, il perdit le fruit de ses premiers avantages et fut rappelé. Il publia en 1851 la Campagne de l'hiver de 1848-49.

WINDSOR, v. d'Angleterre (Berks), résidence ordinaire de la cour, sur la r. dr. de la Tamise, a 35 k. O. de Londres; 8000 hab. Superbe château royal gothique, situé sur une hauteur (avec murailles et fossés), fondé par Guillaume le Conquérant et augmenté par Édouard III et ses successeurs; belle terrasse de 575m de long, chapelle royale, chapelle St-George où sont reçus les chevaliers de la Jarretière, tour ronde