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1767 en Suisse (Argovie), assista son oncle dans la fabrication des toiles peintes, inventa la machine à graver les cylindres en cuivre destinés à l'impression des toiles, découvrit le vert solide, d'une seule application, et importa d'Angleterre la machine à ouvrer le coton. Ses facultés s'étant égarées, il se donna la mort, en 1821.

WIED, anc. comté de l'Allemagne, sur la r. dr. du Rhin, est partagé en Wied-Runkel et Neu-Wied. V. NEU-WIED.

WIELAND (Christophe Martin), célèbre écrivain allemand, né en 1733 à Holzheim près de Biberach (Wurtemberg.), m. en 1813, alla à Tubingue pour étudier le droit, mais s'y occupa presque exclusivement de littérature, passa deux ans à Zurich dans l'intimité de Bodmer, puis fut précepteur particulier à Zurich et à Berne, remplit la chaire de philosophie et de belles-lettres à l'Université d'Erfurt (1769-72), et finit par se fixer à Weimar. Il y dirigea l'éducation des princes de Saxe-Weimar, et s'y lia avec toutes les notabilités littéraires de l'époque, notamment avec Gœthe, qui prit sur lui un grand ascendant. On a nommé Wieland le Voltaire de l'Allemagne : il peut mériter ce titre par le nombre et la variété de ses écrits; on y trouve beaucoup de grâce, de finesse, d'élégance; il conte à merveille, et ne manque même pas d'une certaine originalité ; mais ce n'est pas un écrivain de premier ordre. Ses OEuvres ont été publiées à Leipsick en 42 vol. in-8, 1794-1801, et en 51 vol., 1824-27. Elles consistent en poëmes, romans et nouvelles, pièces de théâtre, morceaux de critique, mélanges philosophiques, traductions: nous citerons: 1° plusieurs poëmes : la Nature des choses ou le Monde plus parfait (6 chants), Obéron (14 chants), Musarion (3 chants), le Nouvel Amadis (18 chants); — 2° des romans philosophiques : Don Sylvio, l'Histoire des Abdéritains, Glycérion, les Trois Calenders, Agathon, Aristippe, Pérégrin Protée; — 3° des pièces de théâtre : Jeanne Grey, tragédie; Clémentine de Porretta, drame; le Choix d'Hercule, Alceste, Rosemonde, opéras; — 4° la traduction complète des OEuvres dramatiques de Shakespeare, diverses traductions d'Aristophane , de Lucien, d'Horace (celle-ci surtout est fort estimée). La plupart de ses ouvrages ont été trad. en français, notamment Obéron, par Aug. Jullien. Gruber a écrit sa Vie, Leipsick, 1827.

WIELICZKA, v. de Galicie (Bochnia), à 16 kil. S. E. de Cracovie; 3400 hab. Célèbres mines de sel, exploitées depuis 600 ans, elles produisent par an de 8 à 900 000 quintaux de sel.

WIENERWALD (c-à-d. Forêt de Vienne), Cetius mons, chaîne de montagnes boisées de l'archiduché d'Autriche (Pays au-dessous de l'Ens), fait partie du Kahlengebirge et donne son nom à deux cercles, le Wienerwald supérieur, ch.-l. St-Pœlten, et le Wienerwald inférieur, ch.-l. Traiskirchen.

WIESBADEN, Mattiacæ aquæ calidæ, capit. de l'ancien duché de Nassau, au pied du Taunus, à 9 kil. N. O de Mayence ; 15 000 hab. Évêché luthérien. Deux châteaux, palais ducal, bibliothèque; école Frédéric (pour la peinture, l'architecture et les mathématiques); imprimeries ; fabriques de chocolat, cire à cacheter, maroquin, meubles. Antiquités nombreuses. Eaux thermales très-fréquentées. Environs pittoresques.

WIESELBOURG, v. de Hongrie, dans le comitat de son nom, à 33 kil. S. de Presbourg; 4000 hab. Drap, teintureries, salpêtre. — Le comitat, dans le cercle au delà du Danube, entre ceux de Presbourg à l'E., d'Œdenbourg à l'O., de Raab au S., et l'Autriche au N. O., a 48 kil. sur 53 et 36 000 hab. ; ch.-l., Ungarisch-Altenbourg.

WIESLOCH, bg du grand-duché de Bade (B.-Rhin); 3000 hab. Mine de calamine; source minérale.

WIGAN, v. d'Angleterre (Lancastre), à 26 kil. N. O. de Manchester; 26 000 hab. École de sciences appliquées; exploitation de la houille, fabriques.

WIGHT (île de), Vectis insula, île d'Angleterre, dans la Manche, appartient au comté de Southampton, dont elle n'est séparée que par un étroit canal. De forme quadrangulaire, elle a env. 35 k. sur 20 et 35 000 hab. ; ch.-l., Newport. Climat salubre et doux; sol fertile, belles prairies, céréales ; nombreux bétail. — Cette île fut prise en 1377 par une flotte française et castillane.

WIGNEROD. V. AIGUILLON,

WIGTOWN, v. et port d’Écosse, ch.-l. du comté de Wigtown, à 160 kil. S. O. d’Édimbourg ; 2000 h. Port à l'embouchure du Bladnoch. Ville importante sous Robert Bruce. — Le comté, entre ceux d'Ayl au N., de Kirkudbright à l'E., s'étend le long de la mer d'Irlande; il a 60 kil. sur 22, et 40 000 hab.

WILBERFORCE (W.), philanthrope, né à Hullen 1759, m. en 1833, se lia dans sa jeunesse avec W. Pitt, entra à la Chambre des Communes en 1784, fit en 1787 sa première motion en faveur de l'abolition de la traite des noirs, et ne cessa de poursuivre l'adoption de cette mesure, qu'il fit enfin triompher après une longue lutte. Wilberforce était soutenu dans ses efforts par ses sentiments religieux; il avait, en outre, une éloquence persuasive et entraînante qui lui assura toujours une grande influence dans le Parlement. Il fut enterré à Westminster. Wilberforce a laissé un grand nombre de lettres, de discours et de brochures; on distingue dans le nombre : Discours sur l’abolition de la Traite, 1789; Apologie du dimanche, 1797; Coup d'œil sur les systèmes religieux professés en opposition avec le véritable christianisme, souvent réimprimé et traduit par Frossard, 1818. — Son fils, Isaac W., 1809-1857, entra dans l'Église anglicane, fut professeur à Oxford, puis archidiacre d'York, se convertit au Catholicisme en 1834 et publia, dans un livre sur l'Autorité de l'Église, les motifs de sa conversion.

WILDBAD, v. du Wurtemberg (Forêt-Noire), sur l'Enz, à 15 kil. S. de Neuenbourg ; 1800 hab. Eaux minérales renommées, recommandées contre la paralysie et les maladies nerveuses.

WILFRID (S.), moine anglo-saxon, né vers 634, m. en 709, bâtit les deux couvents de Staniford et de Ripon, fut évêque d'York en Northumberland, et eut part aux négociations qui remirent Dagobert II sur le trône d'Austrasie. Ayant fait naufrage sur les côtes de Frise, en 677, il fit dans le pays de nombreuses conversions qui lui ont mérité le nom d'Apôtre des Frisons. On le fête le 12 oct.

WILHELMINE, reine de Prusse. V. LOUISE-AUGUSTE.

WILHEM (Guill. BOCQUILLON, dit), fondateur des écoles populaires de chant en France, né à Paris en 1781, m. en 1842, fit dès 1820 entrer l'enseignement du chant dans les écoles mutuelles, simplifia les méthodes, et établit en 1833 les réunions de l’Orphéon, dans lesquels divers groupes, instruits séparément, se rassemblaient pour chanter en chœur, sans accompagnement instrumental.

WILIA (la), riv. de Russie, naît dans le palatinat de Minsk, passe à Vilna et se jette dans le Niémen, par la r. dr., à Kovno, après un cours de 630 kil.

WILKES (John), pamphlétaire, né en 1727 à Londres, m. en 1797, entra à la Chambre des Communes en 1757, se jeta dans l'opposition et créa le journal dit North-Briton, où il censurait hardiment les actes du pouvoir, fut par suite traduit devant la cour des plaids-communs, mais se fit acquitter. Poursuivi derechef pour un poëme intitulé Essai sur la femme, il passa en France (1764); mais en 1768 il put rentrer en Angleterre à la faveur d'un changement de ministère et se fit élire par le comté de Middlesex; il fut, bien qu'inviolable comme député, condamné en 1769 pour deux libelles à 22 mois de prison, se vit trois fois repoussé comme indigne par la Chambre, et fut trois fois réélu, sans pouvoir se faire admettre par ses collègues ; par compensation, il fut élu alderman du principal quartier de Londres, puis (1772) shérif pour Londres et le Middlesex, et