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mer du Nord, à l’embouch. de l’Esk, à 65 kil. N. E. d’York ; 11 000 hab. Deux bons ports, deux môles. Bassins à sec, chantiers de construction. Aux env., houille, mines d’alun. Cette ville doit son origine à une célèbre abbaye qui date du VIIe s.

WHITEFIELD (George), un des chefs de la secte des Méthodistes, né à Glocester en 1714, mort en 1770, était membre d’un des collèges d’Oxford. Il s’attacha en 1735 à John Wesley et le suivit en Amérique, y fit six autres voyages comme missionnaire, mais se sépara de lui en 1741, et fonda une nouvelle congrégation. Il différait de Wesley en ce qu’il était calviniste rigide, enseignant la prédestination absolue et la réprobation particulière, tandis que Wesley professait les doctrines mitigées des Arminiens. Il mourut à Newbury (près de Boston). On a de lui des Lettres, Sermons, Traités, etc., 1771, qui ont été réunis en 6 vol. in-8, avec l’Hist. de sa Vie.

WHITEHALL, château royal de Londres, fut la résidence des rois depuis Henri VIII jusqu’à Guillaume III. Charles Ier fut exécuté devant ce palais.

WHITEHAVEN, v. et port d’Angleterre (Cumberland), sur la mer d’Irlande, à 55 kil. S. O. de Carliste ; 15 000 hab. Beau port, six môles ; beau théâtre ; chantiers de construction ; toile à voile, corderies. Paquebots pour Dublin. Aux env., vastes houillères (les plus profondes connues). Whitehaven n’était encore qu’un hameau en 1678. Ce port fut surpris en 1778 par le corsaire américain P. Jones.

WHYDDAH. V. OUIDDAH.

WIASMA, v. de Russie. V. VIAZMA.

WIBOURG, v. de Danemark. V. VIBORG.

WICAR (J. B. Joseph), peintre français, né à Lille en 1762, m. en 1834, était fils d’un ouvrier charpentier. Il se fit de bonne heure remarquer par son goût pour le dessin, fut envoyé à Paris avec une pension par sa ville natale, y eut pour maître David, qui l’emmena à Rome en 1785, et dont il resta le fidèle disciple, fut nommé par le Directoire membre de la commission chargée de choisir en Italie les chefs-d’œuvre destinés à nos musées, se fixa en Italie et mourut à Rome. C’est lui qui forma pour le grand-duc de Toscane la magnifique collection de la galerie de Florence et du palais Pitti, dont il donna la description en 1789. Il forma aussi pour son propre compte une précieuse collection des cartons de Raphaël et de Michel-Ange, qu’il légua à la ville de Lille où elle forme le Musée Wicar.

WICHERLEY (W.), auteur comique anglais, né en 1640 à Clive dans le comté de Shrop, m. en 1715, était fils d’un riche propriétaire attaché au parti des Stuarts. Il acheva ses études en France, où il prit goût au théâtre de Molière, et où il se fit catholique, retourna à l’Anglicanisme sous Charles II, à la cour duquel il vécut, fut par son esprit et sa galanterie l’émule des Rochester et des Buckingham, obtint la protection de la duchesse de Cleveland, maîtresse du roi, et fut pourvu de places lucratives ; mais, ayant déplu à sa protectrice en se mariant sans son aveu, il perdit la faveur du roi, fut mis en prison par ses créanciers et ne redevint libre qu’au bout de 7 ans, sous Jacques II, qui paya ses dettes et lui fit une pension de 200 livres sterling. On a de lui quatre comédies fort spirituelles, mais où la licence est quelquefois portée jusqu’au cynisme : l’Amour dans un bois, ou le parc de St-James, qui lui avait valu la protection de la duchesse de Cleveland ; le Gentilhomme maître à danser ; l’Homme au franc procédé, imitation du Misanthrope de Molière ; la Femme de province (1683) : il y reproduit en l’outrant l’Agnès de Molière. On a aussi de lui 2 recueils de poésies 11704 et 1726), qui furent révisés par Pope.

WICK, v. et port d’Écosse, ch.-l. du comté de Caithness, sur la mer du Nord, à l’embouch. de la Wick, à 350 kil. N. d’Édimbourg ; 11 000 h. Deux ports et deux faubourgs : Louisburgt et Pulteney Town. Wick est en Écosse le centre de la pêche aux harengs. Paquebots pour Leith, Aberdeen, Kirkwall et Lerwick.

WICKLOW, v. d’Irlande (Leister), ch.-l du comté de Wicklow, sur la mer d’Irlande, à l’embouch. du Vartrey, à 40 kil. S. E. de Dublin ; 3000 hab. Un roc fortifié la domine et la défend. - Le comté, entre ceux de Dublin.au N., de Wexford au S., de Kildare et de Cartow à l’O., la mer d’Irlande à l’E., a 65 kil. sur 53 et 130 000 hab.

WICKSBURG. V. VICKSBURG.

WICLEF ou WICKLIF (Jean de), hérésiarque anglais, né vers 1324 à Wicklif (York), m. en 1387, fut élu en 1365 principal du collége de Cantorbéry, fondé à Oxford par Islip, archevêque de Cantorbéry, mais fut dépossédé de cet emploi par Langham, successeur d’Islip. Il en appela à Rome ; mais le pape Urbain V prononça contre lui. Wiclef exaspéré attaqua dès lors la puissance papale au spirituel et au temporel, et traita le pape d’Antéchrist : il niait la transsubstantiation, la nécessité de la confession pour qui a la contrition, la damnation des enfants morts sans baptême, l’efficacité des indulgences, la primauté du siége de Rome, la hiérarchie, le droit des clercs et des moines aux biens temporels et à la juridiction, etc. Édouard III, dont il avait, défendu les prétentions contre le souverain pontife (1366), l’avait pourvu du riche bénéfice de Lutterworth (dans le comté de Leicester) ; en outre, l’Université, qu’il avait soutenue contre les moines, était pour lui. Néanmoins, Grégoire XI ordonna à l’archevêque de Cantorbéry et à évêque de Londres de l’arrêter. Cité devant un concile tenu à Lambeth, il réussit, par la protection du duc de Lancastre, à éviter une condamnation : les évêques, intimidés, se contentèrent de lui imposer silence ; mais il n’en continua pas moins à dogmatiser. Un 2e concile, tenu à Londres en 1382, condamna dix de ses propositions comme hérétiques et le força à quitter Oxford. Il se retira à Lutterworh, où il fut frappé d’apoplexie. On cite parmi ses ouvrages, un Traité de la vérité des Saintes Écritures (en anglais), le Trialogue entre la Vérité, le Mensonge et la Prudence, et une traduction anglaise de la Bible, qui n’a été imprimée en entier qu’en 1551. Wiclef suscita Jean Huss et prépara Luther : aussi l’a-t-on surnommé l’Étoile du matin de la Réforme. R. Vaughan a écrit sa Vie, Londres, 1831..

WICQUEFORT (Abraham de), diplomate, né à Amsterdam en 1598, m. en 1682, entra au service de l’électeur de Brandebourg, et fut chargé de le représenter en France, en 1626. Soupçonné en 1658 d’avoir abusé de sa position près de la cour de France pour faire aux États-Généraux de Hollande des révélations indiscrètes, il fut enfermé un an à la Bastille. Dès qu’il fut libre il passa en Hollande (1659), fut nommé par le grand pensionnaire Jean de Witt historiographe des États, et fut en même temps choisi par le duc de Brunswick pour son résident à La Haye. Chargé par la Hollande de traduire quelques papiers importants, il fut encore accusé de les avoir communiqués à l’ambassadeur anglais et condamné à un emprisonnement perpétuel (1675). Il s’évada de sa prison après quatre ans de détention et s’enfuit à Zell où il finit ses jours. On a de Wicquefort des Mémoires touchant les ambassadeurs, Cologne, 1676-79, l’Ambassadeur et ses fonctions, 1681, ouvrages qui lui firent une grande réputation, et une Hist. des Provinces-Unies.

WIDDIN, Vendemis, Viminiacum, v. fortifiée de Turquie (Bulgarie), ch.-l. d’eyalet, sur le Danube, à 695 k. N. O. de Constantinople ; 35 000 hab. Château fort et ouvrages détachés. Archevêque grec. Grand commerce (sel gemme, grains, vins). Cette ville, qui, au XVe s., appartenait aux Hongrois, fut vainement attaquée par les Turcs en 1443 et 1595 ; elle leur fut cédée par la Hongrie en 1690. - L’eyalet de W., le plus occid. de ceux qui ont été formés de la Bulgarie, contient les livahs de Nicopoli et de Tirnova. Passwan-Oglou s’y rendit indépendant en 1798.

WIDMER (Samuel), neveu d’Oberkampf, né en