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Pyrénées et pénétra en France au commencement de 1814, malgré la vigoureuse résistance du maréchal Soult ; obtint l’avantage à Bayonne et à Orthez, mais fut repoussé sous les murs de Toulouse ; quitta l’armée et accourut à Paris à la nouvelle de l’occupation de la capitale par les alliés, représenta l’Angleterre au Congrès de Vienne, et s’y montra l’un des plus modérés parmi les vainqueurs ; fut, au retour de Napoléon, en 1815, nommé par les souverains alliés généralissime des armées européennes coalisées, et livra le 18 juin 1815, avec Blücher, la bataille de Waterloo, que l’Empereur ne perdit que par l’effet de la défection et d’un fatal concours de circonstances (V. BOURMONT et GROUCHY). Il fut, après la fin de la guerre, chargé du commandement en chef de l’armée d’occupation ; en même temps, il recevait de son gouvernement et des souverains alliés des récompenses et des honneurs de toute espèce. Il assista en qualité de plénipotentiaire aux Congrès d’Aix-la-Chapelle et de Vérone ; fut, en 1828, appelé à faire partie du ministère tory formé par sir Robert Peel, et y occupa le poste de premier lord de la Trésorerie ; quitta le pouvoir après la révolution de 1830, s’opposa de toutes ses forces à la réforme parlementaire ; revint aux affaires en 1834 et en 1841, mais ne fit plus guère que prêter à Robert Peel l’appui de son nom. Le duc de Wellington avait un corps et une volonté de fer, ce qui le fit surnommer par ses compatriotes Iron duke (duc de fer). Comme homme de guerre, il se signala moins par l’élan et le génie que par le sang-froid, la prudence, la discipline, la persévérance ; ses lenteurs le faisaient comparer à Fabius Cunctator (le temporiseur). Napoléon a dit de lui : « La fortune a plus fait pour lui qu’il n’a fait pour elle. » Lui-même il avait inscrit sur son blason cette devise : Virtutis fortuna comes. Comme homme politique, Wellington, type de l’aristocratie anglaise, se signala constamment par son antipathie pour les idées libérales et par sa résistance aux innovations. Le recueil de ses dépêches a été publié à Londres en 1838 ; il en a été fait un choix en français, Paris, 1840. Le duc a laissé une Correspondance précieuse pour l’histoire. Sa Vie a été écrite par Maxwell, Wright, Alexandre, et par Brialmont, Bruxelles, 1857 : ce dernier écrit n’est guère qu’une apologie.

WELLS, v. d’Angleterre, un des ch.-l. du comté de Somerset, à 24 kil. S. de Bristol et à 30 kil. S. O. de Bath ; 7000 hab. Évêché, annexé dans le XVIIIe s. à celui de Bath ; cathédrale gothique, avec un superbe portail ; maison épiscopale (semblable à un château fort). Dentelle, bas de laine, soie, papeterie.

WELLS (W. Ch.), médecin et physicien, né en 1753, à Charlestown aux États-Unis (Caroline du Sud), d’une famille écossaise, m. en 1817, servit d’abord dans l’armée hollandaise comme chirurgien, puis vint à Londres en 1788 et y fut reçu membre de la Société Royale. On lui doit un Traité sur la Rosée ; il y donna de ce phénomène l’explication qui est admise aujourd’hui.

WELS, Ovilabis, v. de l’Autriche propre, ch.-l. du cercle de Haussruck, sur le Traun, à 27 k. S. O. de Linz ; 3800 hab. Indiennes, cotonnades, poudre à tirer, martinet à cuivre.

WENCESLAS. V. VENCESLAS.

WENDELIN (Godefroy), astronome belge, 1580-1660, voyagea en France et en Italie, se fit recevoir avocat au parlement de Paris, puis retourna dans son pays, entra dans l’Église et devint doyen du chapitre de Rothnac. Il était en correspondance avec Gassendi, Peiresc, Mersenne, Petau, Naudé, etc. Il confirma la loi de Kepler relative aux satellites de Jupiter, et détermina la parallaxe du soleil. On a de lui : Loxia, seu de Obliquitate solis diatriba, Anvers, 1626 ; Aries, seu Aurei velleris encomium, 1628, poème ; Arcanorum cælestium lampas, 1643.

WENDES, grande division de la race slave, dont on reconnaît le nom dans ceux de Venèdes, Venètes, Hénètes, Antes, Vindiles, Vandales, ainsi que dans Vindobona, et que l’on trouve épars dans diverses régions de l’anc. Germanie, depuis la Baltique jusqu’aux Alpes Carniques et Illyriennes, particulièrement dans la Poméranie, le Brandebourg, la Silésie, la Saxe, la Styrie. la Vénétie et l’Illyrie. Au commencement du VIe s., on trouve les Wendes proprement dits établis surtout dans la Bohême et la Lusace ; vers 568, en Pannonie, où ils sont soumis par les Lombards, puis par les Avares (5S1). Ils se révoltent contre ces derniers au commencement du VIIe s., et, pour résister à leurs attaques, se reconnaissent tributaires des Francs (744). Depuis cette époque, leur nom disparaît peu à peu. On rattache à ce peuple un grand nombre de peuplades, dont les principales sont : les Wélatabes ou Wiltses, les Polabes, les Wagres, les Obotrites, les Havelles. L’idiome usuel en Styrie, en Carinthie, en Carniole et en Croatie est encore aujourd’hui le wende.

WENDIQUE (Cercle), une des divisions du grand-duché de Mecklembourg-Schwerin, a pour ch.-l. Gustrow. V. MECKLEMBOURG.

WENDROCK, pseudonyme. V. NICOLE.

WENER (lac), lac de Suède. V. VENER.

WENTWORTH, V. Strafford, Roscommon, Rockingham.

WENTZEL (C. Fréd.), chimiste de Dresde, 1740-93, était fils d’un relieur. Il devint chirurgien dans la marine hollandaise, puis directeur des mines de Freyberg en Saxe (1780). On estime ses Leçons sur l’affinité, Dresde, 1777 ; il y expose la loi de la double décomposition des sels et la loi des équivalents chimiques, loi qui a conservé son nom.

WEN-WANG, tige de la dynastie chinoise des Tchéou, né vers 1231 av. J.-C. Il avait obtenu de l’emp. Ti-Yle le commandement de toutes les troupes de l’empire, mais sa puissance inspira des craintes au successeur de ce prince, qui le tint trois ans captif. Rendu à la liberté, il se retira dans le Tchéou, son domaine héréditaire, qu’il agrandit considérablement et où il mourut vers 1127, après 50 ans de règne, laissant ses États à son fils Fa (ou Wou-wang), qui ne tarda pas à s’emparer du trône impérial. Wen-wang avait rédigé des commentaires sur les Koua ou lignes brisées de Fo-hi, qui forment, avec les explications de Confucius, le texte de l’Y-king, le 1er des livres sacrés des Chinois.

WEPPES, petit pays de l’anc. Flandre française, auj. dans le dép. du Nord (arr. de Lille), renfermait La Bassée et Ennetières-en-Weppes.

WERDEN, v. du Hanovre. V. VERDEN.

WERF (Van der). V. VAN DER WERF.

WERNER (Jos.), peintre, né a Berne en 1637, m. en 1710, réussit dans la peinture à l’huile et à fresque, mais excella surtout dans la miniature. Il fut employé par Louis XIV et par divers princes d’Allemagne. Il s’était lié à Paris avec le poëte Quinault, et peignit pour lui les Muses sur le Parnasse, la Mort de Didon, Artémise, miniatures. Parmi ses tableaux, on cite Adam et Ève dans le paradis terrestre et l’Union de la Justice et de la Prudence, à, Berne.

WERNER (Abraham Gottlob), minéralogiste, né en 1750 à Wehrau en Silésie, m. en 1817, étudia dans l’école des mines de Freyberg, fut adjoint à la chaire de minéralogie et inspecteur du cabinet des mines de cette ville (1775), se classa de bonne heure par ses écrits et ses leçons à la tête des minéralogistes de son temps, ne voulut jamais, malgré les offres brillantes qui lui furent faites, entrer au service de princes étrangers, et mourut à Dresde. Il était associé de l’Institut. Il a rendu à la minéralogie des services analogues à ceux que la botanique doit à Linné. Ses principaux ouvrages sont : Traité des caractères des minéraux, 1774 ; Nouvelle théorie des filons, 1791 ; Classification et description des montagnes, 1787. Werner classait surtout les minéraux par leurs caractères extérieurs ; il donnait trop peu aux caractères chimiques et cristallographiques. En