Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/439

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

publiques, il excita les défiances du gouvernement bavarois, qui, en 1784, interdit l'association et condamna à l'exil ou à la prison tous les affiliés. Il se réfugia à Gotha, dont le duc, un de ses adeptes, le fit conseiller aulique. Il mourut dans cette ville en 1822. On a de Weishaupt : Hist. des persécutions qu'ont éprouvées les Illuminés en Bavière (1181) ; Description de l'ordre des Illuminés (1788); De la vérité et de la perfectibilité morale (1793-97); Pythagore ou l'Art secret de gouverner les peuples (1796).

WEISS, savant allemand plus connu sous le nom latinisé d’Albinus. V. ce nom.

WEISSE (Chrét. Félix), écrivain allemand, né en 1726 à Annaberg en Saxe, m. à Leipsick en 1804, se lia avec les notabilités littéraires de son temps, surtout avec Leasing, se fit d abord connaître par des poésies lyriques et par des traductions de l'anglais et du français, composa des tragédies, des comédies, des opéras comiques, et rédigea la Bibliothèque des Belles lettres, recueil périodique destiné à répandre le goût de la saine littérature; mais il est surtout connu par son Ami des Enfants, publication hebdomadaire qui obtint un grand succès, et qui a servi de modèle à notre Berquin.

WEISSEMBOURG, v. de Bavière (Franconie moyenne) sur la Rézat; 4500 hab. Jadis ville libre et impériale; à la Bavière depuis 1806.

WEISSEMBOURG, v. d'Alsace. V. WISSEMBOURG.

WEISSEMBOURG, (Hongrie). V. STUHL-WEISSEMBOURG.

WEISSEMBOURG-INFÉRIEUR (Comitat de), ou de Carlsbourg, dit aussi comitat d’Albe Inférieur, anc. comitat de la Transylvanie (Pays des Hongrois) entre ceux de Zarand, d'Hunyad et le pays des Saxons au S., le comitat de Kockelbourg à l'E., ceux de Thorenbourg et de Klausenbourg au N., et la Hongrie à l'O.; 115 kil. sur 75; 80 000 hab.; ch. l. Carlsbourg. — Le comitat de WEISSEMBOURG SUPÉRIEUR dit aussi Albe-Supérieur se compose de 7 enclaves éparses dans les pays des Saxons et des Szeklers, et compte env 50 000 hab.; ch. l. Furstenburg.

WEISENFELS, v. des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, sur la Saale, à 17 k. S. de Mersebourg; 10 000 bab. Collége, école normale primaire, école de sourds-muets; Anc. château, converti auj. en caserne; église renfermant un cénotaphe de Gustaphe-Adolphe. Velours, soierie, passementerie, orfèvrerie. Anc. résidence d'une branche ducale de Saxe, éteinte en 1746.

WEITRA, bg de l'archiduché d'Autriche (Pays au-dessous de l'Ens), dans le cercle supérieur de Manhartsberg, à 60 k. de Krems; 1800 h. Eaux minérales. Anc. seigneurie, qui appartint aux landgraves de Furstenberg.

WÉLATABES ou WILTSES, peuple slave, habita du VIIe au XIe s. les bords de la Baltique, à l'O. de l'Oder, dans Brandebourg et la Poméranie actuels.

WELCHES, mot corrompu de Gaëls (Gaulois), est le nom primitif des Celtes qui ont formé la population principale de la Gaule et du pays de Galles dans la Grande-Bretagne. On retrouve ce nom : 1° dans le pays de Galles, dont les habitants s'appellent encore auj. Welsh (prononcez Welch); 2° dans une partie des anciens Pays-Bas, situés au N. de la Flandre Française, et qu'on nommait Flandre-Welche : les habitants étaient dits Wallons (synonyme de Welche); 3° dans le Valais et le pays de Vaud en Suisse, dont les habitants parlent un dialecte particulier du roman qu'on nomme le welche. — Le nom de Welche a été employé, surtout par Voltaire, pour désigner des barbares, des hommes illettrés et ignorants.

WELF, duc de Bavière. V. GUELFE.

WELLER (Jacques), savant allemand, né en 1602 a Newkirchen, m. à Dresde en 1664, enseigna la philosophie à Wittemberg, la théologie et les langues orientales à Meissen, et finit par être premier prédicateur de la cour de Dresde. On a de lui des oraisons funèbres et des sermons estimés, mais il est surtout connu par une excellente Grammaire grecque, souvent réimprimée, et qui a été commentée par J. Fréd. Fischer (Leips. 1748).

WELLESLEY (Richard COLLEY, marquis de), comte de Mornington, né en 1760, d'une famille irlandaise originaire de Castille, m. en 1842, était frère aîné de lord Wellington. Gouverneur général des possessions anglaises dans l'Inde en 1797, il combattit à outrance le sultan de Mysore Tippo-Saëb, prit sa capitale Seringapatam, après un siège d'un mois, dans un assaut où périt ce prince, 1799; puis tourna ses armes contre les Mahrattes, conquit en trois mois tout le pays situé entre la Djomna et le Gange, et força à la soumission Sindyah et le radjah de Bérar (1803) : il reçut en récompense le titre de marquis et le droit d'ajouter à ses armoiries l'étendard de Tippo-Saëb; cependant il fut rappelé en 1805, sur une accusation de dilapidation. Ambassadeur en Espagne en 1809, ministre des affaires étrangères en 1810, il combattit sans cesse l'influence française. Lord lieutenant d'Irlande en 1822, puis vice-roi de ce pays (1833), il défendit les catholiques contre les violences des orangistes, et appuya leur émancipation. — Le nom de Wellesley a été donné en son honneur à une province anglaise de la presqu'île de Malacca, située en face de l'île Penang : elle a 364 kil. carrés et compte environ 100 000 hab.

WELLINGTON, v. d'Angleterre (Shrop), sur la Tern, à 20 kil. S. E. de Shrewsbury; 12 000 h. Fer, houille, pierre à chaux, usines, hauts fourneaux, martinets, ustensiles divers. Eaux minérales. — Autre v. d'Angleterre (Somerset), à 65 k. S. O. de Bristol; 5000 hab. Tombeau du chancelier J. Popham. C'est de cette seconde ville que le duc de Wellington tirait son nom : un monument y a été élevé en son honneur.

WELLINGTON (Arthur COLLEY WELLESLEY, duc de), né en 1768 à Duncan-Castle, en Irlande, d'une famille récemment anoblie, m. en 1852, était le 3e fils du vicomte Wellesley. Il reçut les premières notions de l'art de la guerre en France, à l'École militaire d'Angers, entra au service en 1787 comme sous-lieutenant, fut envoyé en 1797 dans l'Inde, dont son frère aîné, lord Wellesley, venait d'être nommé gouverneur, fut, après la prise de Seringapatam, chargé du gouvernement de cette place (1799); dirigea une expédition contre les Mahrattes orientaux et les battit au village d'Assye (Bérar), où il n'avait que 8000 hommes à opposer à 60 000 ennemis (1803); revint en Angleterre en 1805, fut élu député à la Chambre des Communes et nommé 1er secrétaire d'Irlande; commanda une brigade dans l'expédition contre Copenhague (1807), et négocia la capitulation de cette ville; fut envoyé en 1808 en Portugal avec le titre de lieutenant général, défit à Vimeiro le général Junot, qu'il contraignit à signer la convention de Cintra; fut nommé en 1809 commandant en chef de l'armée anglaise en Portugal, força les Français à évacuer ce pays, puis entra en Espagne, livra au roi Joseph et au maréchal Victor, le 27 juillet 1809, la bataille de Talaveyra, qui, bien qu'incertaine, lui valut la pairie et le titre de vicomte de Wellington; fit construire, pour couvrir Lisbonne, les redoutables lignes de Torrès-Védras, qui s'étendaient de la mer au Tage; emporta d'assaut, en 1812, Ciudad-Rodrigo et Badajoz; gagna sur le maréchal Marmont la bataille de Salamanque ou des Arapiles (21 juillet 1812; et entra peu de jours après dans Madrid (12 août), mais se vit contraint, par les savantes manœuvres de Soult, de reculer jusqu'en Portugal; reprit l'offensive en 1813 à la nouvelle de nos désastres en Russie, et fut investi du commandement en chef des armées espagnoles, qu'il réunit à celui des forces anglaises; poursuivit sans relâche nos troupes épuisées, les atteignit à Vittoria, où il remporta une victoire décisive (21 juin 1813), qui lui valut le titre de maréchal et de duc, franchit les