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exploits. Après la mort de son père, il eut querelle avec Ulric de Cilley, qui était revenu en Hongrie avec le nouveau roi, Ladislas V le Posthume, et le fit tuer pour prévenir ses embûches; Ladislas vengea ce meurtre en le faisant décapiter lui-même à Bude.

VLASTA, amazone bohémienne, avait été une des compagnes de Libussa. Elle voulut, après la mort de cette princesse, en 735, former un État où les femmes domineraient sur les hommes; elle en établit le siège sur le mont Vidovlé, d'où sa singulière armée s'élançait sur les plaines voisines pour les ravager ; elle fut ainsi pendant huit ans la terreur de la Bohême; elle publia un code qui consacrait sur tous les points la dépendance et l'infériorité des hommes. Le fort de Vidovlé fut pris d'assaut par le roi de Bohême, et Vlasta périt les armes à la main.

VLIELAND, Flevolandia, île du roy. de Hollande (Hollande sept.), à 9 kil. N. E. du Texel, a 14 kil. sur 3, et ne compte guère que 600hab. ; ch.-l., Vlieland.

VOCONCES, Vocontii, à peu près la partie E. du dép. de la Drôme; peuple de la Viennaise, entre les Allobroges au N., les États de Cottius et les Caturiges à l'E., les Cavares à l'O., les Memini et les Vulgientes au S., avait pour ch.-l. Dea (Die) pour le district du N. et Vasio (Vaison) pour le distr. du S.

VODINA, l'Édesse de Macédoine, v. de Turquie (Roumélie), à 80 kil. N. O. de Salonique; 12 000 h.

VOÈCE ou VOET (Gisbert), Voetius, théologien protestant, né à Heusde en 1593, m. en 1680; professa la théologie et les langues orientales à Utrecht, combattit les Arméniens et les catholiques, et fut un des plus ardents adversaires de Descartes, qu'il traduisit devant les magistrats d'Utrecht comme athée. Son ouvrage principal est sa Politica ecclesiastica (Amsterdam, 1663-76).

VOGEL (Édouard), voyageur allemand, né à Leipsick en 1829, explora l'Afrique centrale, visita la Nigritie, le Bornou, le Baghermé, et périt assassiné dans le Wadav en 1856.

VOGELBERG, Avicula, un des sommets des Alpes Lépontiennes, à 65 kil. S. E. du mont St-Gothard, renferme la source du Rhin postérieur ; 3423m.

VOGELSBERG, chaîne de mont. d'Allemagne, dans la Hesse, entre les bassins du Mein et du Weser. Sommet principal, l'Oberwald, 741m.

VOGELWEIDE (Walter de), minnesinger, né en 1168, au château de Vogelweide en Tnurgovie, m. en 1230, fut un des poëtes qui prirent part en 1206 au combat poétique livré dans le château de Wartbourg. Ses poésies ont été publiées dans les recueils de Manessen, Zurich, 1758, et de Muller, Berlin, 1784, et à part par Lachmann, Berlin, 1843 et 1853.

VOGESUS MONS, nom latin des VOSGES.

VOGHERA, Vicus Iriæ ou Iria, v. d'Italie, dans les anc. États sardes (Alexandrie), ch.-l. de prov., sur la Staffora, à 38 kil. E. N. E. d'Alexandrie; 12 000 hab. Évêché; chemin de fer. Soieries, filatures de soie. — La prov. de V., entre celles de Novare, de Tortone, de Gênes et le duché de Parme, a 45 kil. sur 30 et 105 000 hab. Elle est traversée par le Pô, le Tanaro, la Staffora, la Trebbia, le Bobbio.

VOID, ch.-l. de c. (Meuse), à 9 kil. S. de Commercy; 1401 hab. Fabrique à huile; fromages.

VOIGTLAND, Variscia, contrée de l'anc. empire d'Allemagne, comprenait ce que l'on appelle auj. cercle de Voigtland (au roy. de Saxe), bailliage de Weyda (dans la Saxe-Weimar), cercle de Ziegenrück (dans le gouvt. d'Erfurt, à la Prusse), bailliage de Ronneburg (Saxe-Gotha), et les possessions de la maison de Reuss. — Le cercle de Voigtland, dans le roy. de Saxe, est situé entre celui d'Erzgebirge au N. E., la Bohême au S. E., la Bavière au S. O., et le duché de Reuss au N. O.

VOÏOUSSA, Aoüs, riv. de Turquie (Albanie),descend du Mezzovo, dans la partie E. du livah de Janina, coule du S. E. au N. O., entre dans le livah d'Avlone, baigne Premiti, Tebelen, et se jette dans Adriatique au N. du golfe d'Avlone ; cours, 200 kil.

VOIRON, ch.-l. de c. (Isère), sur la Morge, à 25 k. N. O. de Grenoble; 9637 hab. Toile de chanvre, gants, chapeaux de paille façon Florence, papeteries. Patrie de Cl. d'Expilly.

VOISENON (H. FUSÉE, abbé de), poëte, né en 1708 au château de Voisenon près de Melun, m. en 1775, s'était déjà fait connaître par de jolis vers et par une vie dissipée, lorsqu'il reçut les ordres pour complaire à sa famille. Il fut nommé grand vicaire de Boulogne, refusa de devenir évêque, reçut en dédommagement la riche abbaye du Jard et passa sa vie dans les plaisirs et dans le culte des muses. Il composa de petites comédies : les Mariages assortis, 1744, la Coquette fixée, 1746, des poésies fugitives, quelques opéras, et fut admis à l'Académie en 1763, grâce à ses liaisons avec les grands et avec les gens de lettres, notamment avec Voltaire et Favart. D'un caractère versatile, il encensa également Choiseul, d'Aiguillon, l'abbé Terray et le chancelier Maupeou, Mme de Pompadour et la Dubarry. Ses Œuvres complètes ont été publiées à Paris, 1781, 5 vol. in-8. Parmi ses pièces de théâtre, la Coquette fixée est la moins mauvaise; ses Poésies fugitives sont gracieuses, mais négligées et trop souvent licencieuses. Il a aussi laissé quelques Fragments historiques. On lui attribuait, mais à tort, une grande part dans les ouvrages de Favart. On cite de Voisenon une foule de mots pleins d'esprit et de gaieté.

VOISIN, chancelier. V. VOYSIN.

VOISIN (Catherine DES HAYES, dite la), devineresse, était d'abord accoucheuse à Paris, et se mit, pour s'enrichir, à faire le métier de sorcière. Inculpée dans l'affaire de la marquise de Brinvilliers, et accusée d'avoir débité clandestinement de ces poisons qu'on nommait poudres de succession, elle fut condamnée par la Chambre ardente et fut brûlée en place de Grève, avec la Vigoureux et quelques autres complices, 1680.

VOITEUR, ch.-l. de c. (Jura), sur la Seille, à 12 k. N. E. de Lons-le-Saulnier; 1155 h. Chanvre, Vin.

VOITURE (Vincent), poëte et bel esprit, né en 1598 à Amiens, mort en 1648, était fils d'un riche fermier des vins. Lancé de bonne heure dans la monde et à la cour, il s'y fit une réputation d'esprit, acquit de puissants protecteurs, et devint maître des cérémonies et introducteur des ambassadeurs près de Gaston, frère du roi. Pendant la révolte de ce prince, il le suivit en Lorraine, en Belgique, et reçut de lui une mission en Espagne près d'Olivarès. Après le retour de Gaston en France, il s'attacha à Richelieu et jouit de la confiance du ministre et même du roi (Louis XIII). Mazarin le nomma maître d'hôtel du roi, interprète des ambassadeurs chez la reine; il obtint de plus diverses pensions et une riche sinécure aux finances. Il fut membre de l'Académie française dès sa création, en 1635. Peu d'auteurs ont été plus encensés que Voiture de leur vivant; la postérité l'a oublié. On ne peut nier pourtant qu'il n'eût de l'esprit, mais il a plus de prétention encore; il est froid, forcé, et tombe souvent dans la puérilité. Ses Œuvres complètes, publiées en 1650, 1713, et par Ubicini (1856, 2 vol. in-12), se composent de lettres à diverses personnes, de Lettres amoureuses et de poésies françaises, latines, espagnoles et italiennes. Ses Lettres eurent un succès prodigieux; elles ont contribué, ainsi que les écrits de Balzac, à polir la langue (elles ont été publ. à part, avec notes, par Am. Aroux, 1856). Voiture était le coryphée de l'hôtel de Rambouillet; il est l'auteur du fameux sonnet d’Uranie, rival du sonnet de Job de Benserade.

VOIVODE ou VAYVODE, c'est-à-dite chef militaire (des deux mots slavons voï troupe, et vodit, commander), nom que portaient dans l'anc. Pologne les gouverneurs des provinces ou voïvodies, fut aussi donné aux princes de Valachie et de Moldavie, qui le remplacèrent depuis par celui d'hospodar.

VOLATERRANUS. V. MAFFEI et VOLTERRA,

VOLATERRES, Volaterræ, auj. Volterra, v.