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lier à Henri IV. Il succéda en 1611 à son père dans la charge de capitaine des gardes du corps du roi, se lia étroitement avec de Luynes, favori de Louis XIII ; se chargea d’arrêter Concini, qui était devenu odieux au roi, et le tua dans la cour du Louvre de trois coups de pistolet (1617). En récompense de ce honteux exploit, il reçut le bâton de maréchal, avec une charge de conseiller de robe courte au parlement (charge qui le mettait à l’abri des poursuites). Dans les guerres contre les Calvinistes sous Louis XIII, il eut part à la prise de Château-Renaud, de Gien, de Jargeau (1621), de Sancerre (1622), à l’attaque de l’île de Ré et au siége de La Rochelle. En 1631 il fut nommé gouverneur de la Provence ; mais les actes arbitraires qu’il commit le firent rappeler et mettre à la Bastille par Richelieu (1637-43). Il sortit de prison aussitôt après la mort du cardinal et fut même créé duc et pair en 1644. Il mourut en 1645.

VITSLIBOCHTLI, dieu mexicain, présidait à la guerre et à la divination. Son temple était au sommet d'une haute pyramide ou téocalli; on y égorgeait des victimes humaines en grand nombre. On le représentait, affreux de visage, assis sur un trône soutenu par un globe d'azur, symbole du ciel, coiffé d'un casque de plumes, la main droite sur une couleuvre, tenant de la main gauche 4 flèches et un bouclier.

VITTEAUX, ch.-l. de c. (Côte-d'Or), sur la Brenne, à 24 kil. E. S. E. de Semur : 1677 h. Anc. château fort. Cette ville a appartenu aux maisons de Bourgogne, de Châlon, de Vienne et d'Aligre. Fabrique de châles; commerce de laine, chanvre, fil.

VITTEL, ch.-l. de c. (Vosges), à 19 kil. S. O. de Mirecourt : 1303 hab. Dentelles et broderies.

VITTORIA, v. d'Espagne. V. VITORIA.

VIVARAIS (le), petit pays de l'anc. France, dans le N. E. du Languedoc, entre le Lyonnais au N., le Dauphiné à l'E., le diocèse d'Uzès au S., le Velay et le Gévaudan à l'O., tirait son nom de Viviers, Vivarium, qui en était la capitale. — Habité au temps des Romains par les Helvii, ce pays fut donné, en 817, par Louis le Débonnaire à son fils Lothaire; puis il passa à Charles de Provence, l'un des enfants de ce prince. Joint au comté de Provence, il dépendit ensuite des comtes de Toulouse, et fut réuni au domaine royal en 1229. Il est presque entièrement compris auj. dans le dép. de l'Ardèche.

VIVEROLS, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 28 k. S. E. d'Ambert; 1185 hab. Dentelles.

VIVÈS (Louis), savant espagnol, né à Valence en 1492, mort en 1540, fut professeur à Louvain, puis à l'Université d'Oxford, et devint un des instituteurs de Marie, fille de Henri VIII. Ayant blâmé le divorce du roi, il subit six mois de prison et fut obligé de sortir d'Angleterre. Il fit alors un voyage en Espagne, puis vint s'établir à Bruges, où il mourut en 1540. L. Vivès était étroitement lié avec Érasme et Guillaume Budé, avec lesquels il formait une espèce de triumvirat littéraire. Ses Œuvres complètes (en latin) ont été imprimées à Bâle en 1555, et à Valence en 1782. On y trouve divers traités de littérature, de philosophie et d'éducation : De initiis et sectis philosophiæ; De anima; De corruptis artibus (le meilleur de ses ouvrages) ; De epistolis conscribendis; De ralione studii puerilis; une Dialectique; des Commentaires sur la Cité de Dieu, le Songe de Scipion, les Bucoliques, et des Lettres.

VIVIANI (Vincent), géomètre, né à Florence en 1622, m. en 1703, fut élève de Galilée et de Torricelli, et s'acquit de bonne heure une réputation européenne. Louis XIV lui envoya de riches présents; l'Académie des sciences de Paris le reçut au nombre de ses associés ; le grand-duc Ferdinand de Médicis le nomma son géomètre et son premier ingénieur, et lui confia la chaire de mathématiques de l'Académie de Florence. Ses ouvrages principaux sont : De maximis et minimis Locis geometrica divinatio, in quintum Conicorum Apollonii Pergæi nunc desideratum, Florence, 1659, De Locis solidis, 1701.

VIVIEN (Joseph), peintre de portraits, né à Lyon en 1657, m. en 1734, vint de bonne heure à Paris, reçut les leçons de Lebrun, s'adonna sur son conseil au portrait, fut un des premiers à peindre au pastel, se fit une grande réputation en ce genre, fut admis à l'Académie de peinture en 1701, et devint premier peintre des électeurs de Bavière et de Cologne. Plusieurs de ses ouvrages sont au Louvre, dans la galerie des dessins. Les plus remarquables sont la Famille du grand Dauphin, la Famille de Bavière, le portrait de Fénelon.

VIVIENNE (ste) V. BIBIANE.

VIVIERS, Albaugusta, Alba Helviorum? Vivarium, ch.-l. de c. (Ardèche), près de la r. dr. du Rhône, à 38 kil. S. E. de Privas: 2706 hab. Évêché suffragant d'Avignon. Vaste cathédrale, beaux jardins de l'évêché. Filature de soie; commerce de grains, vin, soie. Aux env., grotte curieuse. — Anc. capitale du Vivarais, auquel elle a donné son nom.

VIVONNE, ch.-l. de c. (Vienne), au confluent du Clain et de la Vonne, à 10 kil. S. S. O. de Poitiers; 2618 hab. Cordes, gros lainages, grains. Anc. titre de duché, ce bourg a donné son nom à une famille fort ancienne du Poitou, qui s'est alliée aux maisons de La Châtaigneraie et de Rochechouart. C'est là qu'eut lieu le fameux duel de Jarnac avec La Châtaigneraie, chevalier de Vivonne,

VIVONNE (Victor DE ROCHECHOUART, comte, puis duc de MORTEMART et de), maréchal de France, né en 1636, mort en l688,était frère de Mme de Montespan et enfant d'honneur de Louis XIV. Il montra de la bravoure au service, tant sur terre que sur mer, fut nommé général des galères (1669), porta des secours à Candie (1670), fut blessé au passage du Rhin (1672), devint en 1674 gouverneur de Champagne, fut envoyé en 1675 au secours de Messine révoltée contre les Espagnols, réussit à battre ceux-ci et à entrer dans Messine, et reçut en récompense le bâton de maréchal. Il se conduisit si mal à Messine qu'il rendit la France odieuse aux habitants et fut rappelé. Néanmoins il remplit jusqu'à sa mort les fonctions de premier gentilhomme de la Chambre. Il amusait Louis XIV par sa gaieté, ses contes plaisants et ses bons mots : c'était en effet un homme d'esprit et fort gai, mais fort débauché. Du reste, il favorisait les lettres et fut surtout lié avec Molière et Boileau.

VIVONNE (François de), seigneur de La Châtaigneraie. V. LA CHATAIGNERAIE et JARNAC.

VIVONNE (Catherine de). V. RAMBOUILLET.

VIZILLE, Vizillæ Castrum, ch.-l. de c. (Isère), près de la r. g. de la Romanche, à 16 kil, S. E. de Grenoble; 3546 hab. Filature de coton, indiennes; haut fourneau. Château du connétable de Lesdiguières, brûlé en 1826, et récemment réparé : c'est là que les États du Dauphiné se tinrent en 1788.

VIZIR, et mieux VÉZIR, c.-à-d. porte-fardeau. On donne ce nom en Turquie à de hauts fonctionnaires qui répondent à peu près à nos ministres. Les principaux sont le grand vizir, 1er ministre, qui a le sceau de l'Empire; le kiaïassi, ministre de l'intérieur; le reis-effendi, ministre des relations extérieures, le tchaouch-bachi, maréchal du palais.

VLAARDINGEN, Flenium, v. du roy. de Hollande (Holl.mérid.), à 12 kil. O. de Rotterdam, 7500 hab. Port sur la Meuse, rendez-vous des armateurs qui vont à la pêche du hareng.

VLADIMIR, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de son nom, sur la Kliazma, à. 210 kil, E. N. E. de Moscou; 12 000 hab. Archevêché, cour d'appel, gymnase. Belle cathédrale, palais archiépiscopal, hôtel du gouverneur, Porte-d'Or. — Vladimir, fondée au XIIe s., fut de 1157 à 1339 la capitale du grand-duché de Vladimir (jadis duché de Souzdal), le plus oriental des apanages de la maison de Rurik. Les Tartares du Kaptchak prirent et ravagèrent cette ville en 1257 et 1410. — Le gouvt de Vladimir a pour bornes ceux d'Iaroslav et de Kostroma au N., de Tver et de Moscou à l'O., de Nijnéi-Novogorod à l'E., de Tambov et de