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VÉSUVE, Vesevus ou Vesuvius, célèbre volcan d'Italie, à 8 kil. S. E. de Naples, a 40 kil. de tour et 1190m de hauteur ; son cratère est profond de 115m. On y distingue auj. deux sommets, la Somma et l'Ottojano. Il est très-escarpé. Toutes ses pentes sont cultivées jusqu'à l'Ermitage ; elles sont d'une prodigieuse fertilité : c'est là que croit le célèbre vin de Lacryma-Christi. Le Vésuve a probablement vomi des laves dès les temps les plus anciens, mais sa 1re éruption connue est celle qui eut lieu l'an 79 de J.-C. et qui détruisit Herculanum, Pompeï, Stabies ; env. 50 autres éruptions ont suivi, notamment en 472, 512, 993, 1306, 1500, 1779, 1794, 1817, 1832, 1834, 1839, 1850, 1862. Toute la région qui environne Naples est volcanique, d'où son nom de Champs Phlégréens (plaines ardentes) chez les anciens.

VESZPRIM, v. de Hongrie, ch.-l. du comitat de Veszprim, sur la Sed, à 98 k. S. O. de Bude ; 9000 h., Château. Évêché catholique, séminaire, collège de Piaristes. Cette ville fut prise et reprise par les Turcs et les Autrichiens ; ses fortifications furent rasées en 1702. — Le comitat de Veszprim, dans le cercle au delà du Danube, entre ceux de Raab, Kœmœrn, Stuhl-Weissembourg, Schumeg, Eisenburg, a 110 kil. sur 80 et 238 000 hab. Il confine au lac Balaton.

VETERA CASTRA, nom ancien de Xanten.

VETERANS, soldats émérites. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.

VETO, c.-à-d. en latin j'empêche, je défends, formule par laquelle les tribuns du peuple à Rome s'opposaient à un décret du sénat (V. TRIBUNS). — Dans les temps modernes, on a ainsi appelé le refus fait par le roi ou le chef d'un État de sanctionner une loi adoptée par le parlement. On trouve ce droit en Angleterre, dans l'empire germanique, en Pologne : dans ce dernier pays, depuis 1652, tout nonce assistant à une diète pouvait par son veto rendre nulle l'élection du roi ; cette institution funeste, qui éternisait la discorde, ne fut abolie qu'en 1791. — En France, la constitution de 1791 accordait au roi le droit de veto, mais seulement suspensif ; Louis XVI apposa ce veto aux décrets du 17 et du 29 novembre contre les prêtres et les émigrés.

VÉTRANION, général romain, natif de Mésie, était gouverneur de Pannonie lorsque la révolte de Magnence le décida à prendre aussi la pourpre à Sirmium, en 350. Constance II le reconnut comme auguste, et joignit ses troupes aux siennes comme pour marcher de concert contre Magnence ; mais dès le lendemain de son arrivée, il provoqua ouvertement les soldats de Vétranion à la défection, et les attira tous à lui. Il laissa Vétranion vivre paisiblement à Pruse, et lui fit une riche pension.

VETTER, lac de Suède (Gothie septentr.), à 35 k. S. E. du lac Vener, entre les préfectures de Linkœping, Skaraborg, Jonkœping, Œrebro, a 110 kil. sur 30, et s'écoule dans la Baltique par la Motala. Il communique avec le lac Vener par le canal de Gœtha.

VETTÉRAVIE. V. WETTERAVIE.

VETTONES, auj. prov. de Salamanque et N. de l’Estramadure espagnole ; peuple de l'Hispanie, avait au N. le Durius, au S. le Tage, à l'E. les Vaccéens et les Carpetani ; ch.-l., Salmantica (Salamanque). Les Vettones prirent part à la ligue des Vaccéens et des Celtibères contre les Romains, furent défaits à Toletum en 192 av. J.-C., reprirent les armes en 153 avec les Lusitaniens, mais furent vaincus par Calpurnius, puis par Atilius, 150.

VÉTULONIES, auj. Vetultia, anc. v. d'Étrurie, à l'O. et près de la côte, entre l'Umbro et l'Arnus, était une des 12 lucumonies. Elle avait pour port Telamone.

VÉTURIE, mère de Coriolan. V. CORIOLAN.

VEVAY, Viviscum, jolie ville de Suisse, dans le canton de Vaud, sur le bord N. E. du lac de Genève, à l'embouchure de la Vevayse, au pied du Jorat, à 20 k. E. S. E. de Lausanne ; 5500 hab. Port, jolie place, halle au blé avec colonnes de marbre. Collège, bibliothèque, société d'émulation, caisse d'épargne, etc. Commerce de vins, fromages, planches et bois de construction. Aux environs, sites admirables et jolis châteaux qui attirent les touristes. — D'abord aux ducs de Savoie, Vevay appartint à Berne depuis 1536, et au canton de Vaud depuis 1798.

VEXIN, Veliocasses, puis au moyen âge, Vulcassinus pagus, pays de l'anc. France, qui appartenait jadis en entier à la Normandie, fut plus tard divisé en Vexin Normand (en Normandie) et Vexin français (dans l'Ile-de-Prance). Places principales : dans le Vexin normand : Gisors, Rouen, Jumiéges, Noyon-sur-Andelle, les Andelys, Lions, Vernon ; dans le Vexin français : Pontoise, Chaumont, La Roche-Guyon, Magny. Le 1er est auj. compris dans les dép. de la Seine-Inférieure et de l'Eure; le 2e dans ceux de l'Oise et de Seine-et-Oise. — Le Vexin fit partie du domaine de la couronne jusqu'au moment où Dagobert I le donna à l'abbé de St-Denis. Il reçut le titre de comté vers 750 et devint au commencement du Xe s. fief héréditaire sous la suzeraineté du duc de France. Au traité de St-Clair-sur-Epte, 912, une portion de ce comté fut cédée aux ducs de Normandie et forma le Vexin normand ; le reste (V. français) fut réuni à la couronne en 1082. Donné en apanage par Louis VI le Gros à Guillaume Cliton en 1126, il fit retour au domaine après la mort de ce prince, en 1128.

VEYLE (la), riv. du dép. de l'Ain, passe près de Bourg, arrose Pont-de-Veyle et se jette dans la Saône près de Mâcon, après un cours de 100 kil.

VEYNES, ch.-l. de c. (Htes-Alpes), sur le Buech, à 22 kil. O. de Gap ; 1590 hab. Antiquités. Aux env., restes de l'anc. ville romaine de Mons Seleucus.

VEYRE-MONTON, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 15 k. S. E. de Clermont-Ferrand; 2687 hab.

VÉZELAY, Vizeliacum, ch.-l. de c. (Yonne), près de la riv. de Cure, à 15 k. O. d'Avallon ; 1162 h. Magnifique église de Ste-Madeleine, consacrée en 868 et restaurée depuis peu. Eaux minérales salées. Patrie de Théodore de Bèze. Bons vignobles. — Ville jadis forte, avec une riche abbaye de Ste-Madeleine, fondée en 864. S. Bernard y prêcha la 2e croisade ; Louis VII y prit la croix en 1146. Les Calvinistes l'occupèrent quelque temps sous Charles IX.

VÉZELISE, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), au confluent du Brenon et de l'Uvry, à 28 kil. S. O. de Nancy ; 1515 hab. Son église a une haute flèche. Cotonnades, broderies, etc. Patrie St-Lambert, Vézelise faisait jadis partie du comté de Vaudemont.

VÉZENOBRES, ch.-l. de c. (Gard), à 13 kil. S. E. d'Alais ; 1120 hab. Station de chemin de fer.

VÉZÈRE (la), riv. de France, naît près de Chavagnac (Corrèze), reçoit la Corrèze et va grossir la Dordogne à Linceuil, après un cours de 160 kil.

VEZIN, ch.-l. de c. (Aveyron), à la source de la Viaur, à 27 kil. N. O. de Millau ; 1260 hab.

VEZZANI, ch.-l. de c. (Corse), à 18 kil. de Corte ; 1091 hab.

VIADRUS, riv. de Germanie, auj. l’Oder.

VIANE, v. d'Espagne, dans l'anc. Navarre (Pampelune), à 4 kil. de l'Èbre et à 50 k. N. O. de Pampelune ; 3300 hab. Vieux château. Anc. principauté : l'héritier du royaume de Navarre porta à partir de 1397 le titre de Prince de Viane : on connaît surtout sous ce nom don Carlos, fils de Jean II. V. CARLOS (don).

VIANEN, v. de Hollande (Hollande mérid.), sur le Leck, à 11 kil. S. d'Utrecht ; 1800 hab. C'était autrefois l'asile des criminels et des banqueroutiers. Prise par les Français en 1672.

VIAREGGIO, v. et port de l'anc. duché de Lucques, sur la mer, à 23 kil. E. de Lucques ; 7500 h.

VIAS (Balthazar de), poëte latin moderne, né en 1587 à Marseille, m. en 1667, était docteur en droit, mais s'occupa aussi de numismatique, d'astronomie et surtout de poésie. Il assista aux États généraux de 1614 en qualité d'assesseur de la ville de Marseille, et fut nommé par Louis XIII gentilhomme de la chambre et conseiller d'État. Il a laissé, sous le titre d’Henricæa (1606), un recueil de poésies diverses dé-