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Delrieu, de l’historien Monteil, etc. Raynal et l’abbé Frayssinous naquirent auprès. — Rhodez fut d’abord la capitale des Ruteni (dont elle a pris le nom) ; elle devint au moyen âge ch.-l. d’un comté qui remonte à l’an 820 et qui subsista jusqu’au XVe s. Bourbon-Vendôme, le dernier de ses comtes, remit ce comté à Henri IV, qui le réunit à la couronne.

RHODOGUNE, fille du roi parthe Mithridate, fut mariée en 141 av. J.-C. à Démétrius Nicator, roi de Syrie, alors prisonnier des Parthes, qui avait déjà précédemment épousé Cléopâtre, fille de Ptolémée Philométor, roi d’Égypte. Ce 2e mariage excita la jalousie de Cléopâtre et fut l’occasion de violents démêlés, qui ont fourni à Corneille le sujet de sa belle tragédie de Rhodogune.

RHODOMANN (Laurent), un des restaurateurs de l’étude du grec en Allemagne, né en 1546 à Saffowerf dans la Hte-Saxe, mort en 1600, fut professeur de grec à Iéna, puis professeur d’histoire et recteur à l’Université de Wittemberg. Il a laissé des traductions latines de Diodore, de Quintus de Smyrne et autres auteurs grecs et des poésies grecques et latines, entre autres une Hist. sacrée et une Vie de Luther, en vers grecs. Il fut proclamé poëte lauréat.

RHODOPE, auj. Despoto-dagh, chaîne de mont. de Thrace, se détache de l’Hémus, et court au S. O. jusque vers la mer. C’est d’elle que sortent l’Hèbre et presque tous ses affluents de droite. Le mont Rhodope est fameux dans la Fable comme demeure d’Orphée. Il donna son nom, dans le IVe s., à une prov. du diocèse de Thrace qui avait pour ch.-l. Abdère.

RHODOPE, courtisane, native de Thrace, vivait du temps d’Ésope et fut esclave avec lui. Charax de Lesbos, frère de Sapho, la racheta et en fit sa maîtresse. Elle alla dans la suite s’établir à Naucratis en Égypte, et y gagna tant de richesses qu’elle put, dit-on, bâtir à ses frais une pyramide.

RHŒN (Monts), Rhœngebirge, chaîne de mont. qui s’étend dans le cercle bavarois du Ht-Mein, dans la Hesse-Cassel et le duché de Saxe-Meiningen, donne naissance à la Fulde.

RHONASZEK, v. de Hongrie (Marmarosch), à 9 kil. E. de Szigeth. Immense mine de sel.

RHÔNE (le), Rhodanus, un des grands fleuves de l’Europe, naît en Suisse (Valais), près du mont St-Gothard, entre les monts Furca et Grimsel, à 24 kil. S. O. des sources du Rhin, coule à l’O. jusqu’au lac Léman, qu’il traverse et d’où il sort à Genève, disparaît peu après, au village de Coupy, sous une arche formée par des rochers éboulés (c’est ce qu’on appelle la perte du Rhône), entre ensuite en France, coule au S. O., et baigne Lyon, où il reçoit la Saône, puis, à partir de cette ville, court directement au S. et se jette dans la Méditerranée par plusieurs bouches, dont les deux principales forment un delta appelé la Camargue. Son cours total est de 860 kil. dont 508 navigables, depuis Seyssel. Ses affluents principaux sont, à droite, l’Ain, la Saône, l’Ardèche, le Gard ; à gauche, l’Isère, la Drôme, la Durance. Son cours est très-rapide (sa pente totale est de plus de 1000 mètres) ; il déborde fréquemment et ses inondations sont redoutables. Les principales villes que baigne ce fleuve sont : en Suisse, Sion, Genève ; en France, Lyon, Vienne, Tournon, Valence, Viviers, Pont-St-Esprit, Avignon, Tarascon, Beaucaire et Arles, où il se partage en 2 bras, le Rhône proprement dit, à l’E., et le Petit Rhône, à l’O.

RHÔNE (dép. du), entre les dép. de Saône-et-Loire au N., de la Loire au S. et à l’O., de l’Isère à l’E., a 2799 kil. carrés, 662 493 h. et a pour ch.-l. Lyon. Il est formé d’une partie du Lyonnais et du Beaujolais. Il est arrosé par le Rhône et la Saône et traversé à l’O. par une ramification des Cévennes. Mines de cuivre, plomb sulfuré, houille, cristal de roche ; marbre, granit, porphyres, pierre à bâtir, terre à potier ; asbeste, talc, améthystes ; beaucoup de fossiles ; eaux minérales. Grains, pommes de terre, légumes, fruits, sorgho, safran, graines oléagineuses, belles châtaignes dites marrons de Lyon ; vins excellents (une des richesses du pays), charcuterie renommée. Immense industrie et commerce, surtout en soieries et en mousselines (V. LYON et TARARE). — Ce dép. a 2 arr. (Lyon, Villefranche), 27 cant., 253 comm. ; il appartient à la 8e division militaire, a une cour impér. et un archevêché à Lyon.

RHÔNE-ET-LOIRE (dép. de). Ce dép., formé en 1790, comprenait tout l’anc. gouvernement du Lyonnais. Après le siège de Lyon (1793), la Convention le partagea en deux, le Rhône et la Loire.

RHÔNE-AU-RHIN (Canal du), canal qui met en communication les bassins du Rhône et du Rhin, part de la Saône, à St-Symphorien, et aboutit à l’Ill, affluent du Rhin, en amont et près de Strasbourg, traversant les dép. de la Côte-d’Or, du Jura, du Doubs, du Ht-Rhin et du B.-Rhin, et passant par Dôle, Besançon, Baume-les-Dames, Montbéliard, Neuf-Brisach : son développement total est de 349 kil. Commencé en 1784, interrompu pendant la Révolution, repris sous le Consulat, il n’a été achevé qu’en 1833. On l’avait d’abord nommé Canal de Monsieur en l’honneur de Monsieur, comte d’Artois, frère de Louis XVI.

RHYN, petite riv. de Prusse. V. RHIN.

RHYNDACUS ou LYCUS, auj. Ouloubad et Mikalitza, petite riv. de l’Asie-Mineure, sort de l’Olympe de Mysie près de Miletopolis, et se jette dans la Propontide, après avoir séparé la Mysie de la Bithynie. Lucullus battit Mithridate sur ses bords en 73 av. J.-C.

RIAILLÉ, ch.-l. de cant. (Loire-Inf.), sur l’Erdre, à 22 kil. N. O. d’Ancenis ; 2083 hab. Forges, source minérale, dont les eaux forment une belle cascade.

RIANS, ch.-l. de cant. (Var), à 45 kil. N. O. de Brignoles ; 2603 hab. Bonneterie, tuilerie ; huile.

RIARIO (Pierre), neveu du pape Sixte IV, fut fait par son oncle cardinal, archevêque de Florence, légat du St-Siége pour toute l’Italie, acquit d’immenses richesses, acheta la ville et la principauté d’Imola, qu’il donna à son frère Jérôme, et mourut en 1474, laissant la réputation du prince le plus fastueux de son siècle. — Jérôme R., investi par son frère en 1473 de la principauté d’Imola, fit la guerre à Laurent de Médicis, au duc de Ferrare Hercule Ier et aux barons romains, prit Forli en 1480, et enleva diverses places aux Colonne ; mais il se trouva isolé à la mort de son oncle (Sixte IV) et périt assassiné en 1488.

RIAZAN, jadis Pereiaslavl Riaizanskoï, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. du gouvt de son nom, sur un bras de l’Oka, à 190 kil. S. E. de Moscou ; 20 000 h. Évêché grec, cour civile et criminelle. Nombreuses églises. — A 49 kil. S. E. est le Vieux-Riazan, sur l’Oka, détruit par les Tartares en 1568, et qui était au moyen âge la capit. d’un duché souverain. Le Nouv.-Riazan fut fondé par le grand-duc de Vsévolod-Iouriévitch. Assez longtemps florissante sous des ducs particuliers, cette ville tomba ensuite sous la domination des grands-ducs de Moscou. — Le gouvt de Riazan, entre ceux de Vladimir au N., de Tambov à l’E. et au S., de Moscou et de Toula à l’O., a 300 kil. sur 200, et 1 320 000 hab.

RIBADENEIRA (le P.), jésuite, né à Tolède en 1527, m. en 1611, fut un des 1ers compagnons de S. Ignace et propagea l’institut naissant en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne. On lui doit la Fleur des vies des saints (trad. par l’abbé Daras, 1855 et ann. suiv.), des Vies de S. Ignace, de Lainex, de S. François Borgia et de Salmeron, et la Bibliothèque des écrivains jésuites (en latin), Lyon 1609.

RIBARGORCE, contrée de l’Aragon, sur les confins de la Catalogne, s’étend depuis les Pyrénées jusqu’à l’Èbre, et renferme un assez grand nombre de bourgs, mais est mal peuplée ; lieu princip., Benaverre. Elle formait jadis un comté qui, uni à Sobrarbe, porta quelques années le nom de royaume.

RIBAUDS, sorte de milice irrégulière, qui aurait été instituée par Philippe-Auguste vers 1189, et qui depuis fut supprimée à cause de sa licence effrénée.