Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/388

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raires de la part de la France, d’appartenir au St-Siége jusqu’à ce qu’en 1791 l’Assemblée législative le déclara réuni à la France ainsi qu’Avignon ; le tout forma le dép. de Vaucluse. Les traités de Tolentino et de Lunéville confirmèrent cette réunion.

VENANCE, poëte chrétien. V. FORTUNAT.

VÉNASQUE, Vindascinum, bourg du dép. de Vaucluse, à 12 kil. S. E. de Carpentras ; 1100 hab.

VÉNASQUE (port ou pas de), dans les Pyrénées, à 16 kil. S. de Bagnères-de-Luchon.

VENCE, Ventia, ch.-l. de c. (Alpes-Maritimes), à 22 kil. N. E. de Grasse ; 2710 hab. Ville très-anc., qui, après avoir été soumise par les Romains, reçut son nom du proconsul Ventius ; anc. évêché, transféré à Grasse au XIIIe s., et dont le titulaire prenait le titre d’évêque de Grasse et Vence.

VENCE (l’abbé de), commentateur de la Bible, né vers 1676 dans le Barrois, mort en 1749 à Nancy, avait été précepteur des jeunes princes de Lorraine, puis prévôt de l’église primatiale de Nancy. Chargé de surveiller l’impression de la Bible du P. Descarrières, imprimée à Nancy, il y ajouta 6 vol. d’Analyses et dissertations sur les livres de l’Ancien Testament, plus 2 vol. d’Analyses ou Explications des Psaumes (1738-43), qui donnèrent beaucoup de valeur à cette édition et qui lui ont valu le nom de Bible de Vence. Cette Bible, publiée à Nancy de 1738 à 1743, en 22 vol. in-12, a été réimprimée plusieurs fois, notamment à Paris, en 1827 et ann. suiv., 27 v. in-8.

VENCESLAS I (S.), duc de Bohême, né en 907, n’avait que 13 ans à la mort de son père Vratislas. Sa mère Drahomire, qui eut la régence, était païenne : elle tenta d’abolir le Christianisme en Bohême et persécuta cruellement les Chrétiens ; mais Venceslas, devenu majeur en 925, releva les autels après avoir éloigné sa mère et son frère Boleslas, qui s’opposaient à ses projets. Il ne songea, sur le trône, qu’à faire fleurir la justice et la religion, et pratiqua toutes les vertus. Ayant, par excès de bonté, rappelé sa mère et son frère, il fut assassiné en trahison par ce frère même, à Bunzlau, en 935 ou 936. On l’hon. le 28 sept.[[w:Venceslas II de Bohême (duc)| — II]], duc de Bohême en 1191, avait été 18 ans en exil, et avait en vain tenté de ravir le trône à son oncle Frédéric. Trois mois après son avènement, il fut chassé par Przémislas. Il allait implorer l’appui de l’emp. Henri VI lorsqu’il tomba entre les mains du margrave de Lusace, qui le jeta dans une prison où il mourut (1194). — III (I comme roi), fils de Przémislas-Ottocar I, né en 1205, m. en 1253, fut en 1226 associé à son père, et régna seul en 1230. Son règne est signalé par ses guerres avec le duc d’Autriche, par l’arrivée des Mongols en Moravie (1241), où ils commirent d’épouvantables dégâts, par sa participation à la lutte contre les Hohenstauffen et à l’élection de Guillaume de Hollande comme empereur (1247). Ses sujets, qu’il avait mécontentés par ses exactions, se révoltèrent contre lui et choisirent pour roi son fils (Ottocar II) ; mais il finit par comprimer la révolte. [[w:Venceslas II de Bohême (roi)|— IV (II comme roi)]], dit le Vieux, né vers 1270, m. en 1305, fut reconnu roi de Bohême en 1283, après un intervalle de 5 ans qui suivit la mort d’Ottocar II, son père. La régence fut confiée au marquis de Brandebourg, son cousin. En 1300, il fut élu roi de Pologne par le parti opposé à Vladislas IV (Lokietek), et il se mit en possession du royaume. Un parti hongrois lui offrit aussi la couronne de Hongrie (1301), mais il préféra la céder à son fils Venceslas V. C’est lui qui est le héros de la tragédie de Venceslas, par Rotrou. [[w:Venceslas III de Bohême|— V (ou III)]], fils du préc., fut élu roi de Hongrie en 1301 (à 12 ans) sur le refus de son père, se soutint en Hongrie contre Charles-Robert jusqu’en 1303, quitta ensuite ce royaume et abandonna ses prétentions à Othon IV de Bavière (1305) dès que, par la mort de son père, il fut appelé au trône de Bohême. Il se préparait à faire valoir ses droits sur la Pologne lorsqu’il fut assassiné à Olmutz en 1306. On imputa ce crime à la maison de Habsbourg. — VI (ou IV), l’Ivrogne et le Fainéant, roi de Bohême et empereur d’Allemagne, né en 1359, m ; en 1419, était fils de l’empereur Charles IV. À la mort de son père (1378), il réunit la couronne impériale au trône héréditaire de Bohême. Il causa toutes sortes de maux par son apathie, son lâche amour pour d’infâmes voluptés, et se fit universellement détester par son caractère sanguinaire. Entre les deux papes qui se disputaient le siège pontifical (Urbain VI et Clément VII), il se décida pour Urbain, mais sans pouvoir le faire reconnaître par ses peuples ; il laissa désoler l’Allemagne par l’anarchie et le brigandage, et permit aux grands de former des ligues, qui bientôt anéantirent son autorité ; il publia en 1389 une Paix publique, qui avait pour but de réprimer les désordres, mais qui y réussit fort peu. Il se rendit par ses cruautés si odieux en Bohême, que son frère Sigismond et son cousin Josse de Moravie, unis à l’archevêque de Prague, le firent enfermer (1394). Il fut relâché sur les représentations des États de l’Empire ; mais ces États eux-mêmes se révoltèrent bientôt, et Venceslas fut solennellement dépouillé du titre d’empereur (1400). Toutefois, il conserva son royaume de Bohême. Les dernières années de son règne furent ensanglantées par l’hérésie et les guerres de Jean Huss et de Ziska. Ce prince fut à la fois le Néron et le Sardanapale de l’Allemagne.

VENDÉE (la), riv. de France, naît dans le dép. des Deux-Sèvres, entre dans celui de la Vendée, passe à Fontenay, et tombe à 3 kil. N. E. de Marans dans la Sèvre Niortaise, après un cours de 75 kil.

VENDÉE (dép. de la), un des dép. maritimes, sur le golfe de Gascogne, au S. de celui de la Loire-inf., au N. de celui de la Charente.-Inf., comprend les îles de Noirmoutier et de Dieu et est arrosé par la Vendée, qui lui donne son nom : 8617 kil. carrés ; 395 695 hab. ; ch.-l., Napoléon-Vendée. Formé de l’anc. Bas-Poitou. On y distingue 3 régions naturelles : le Bocage, au centré et à l’E ;. le Marais à l’O., le long de la côte et au S. ; la Plaine, entre les deux. Climat varié (assez froid dans le Bocage, humide et malsain dans le Marais). Immenses marais salants ; sources minérales ; chanvre et lin (dans le Marais), céréales, légumes, fruits ; vins médiocres ; bois et prairies artificielles (dans le Bocage) ; bons chevaux, mulets, ânes, gros et menu bétail. Peu d’industrie (draps, toiles ; papier ; tanneries, corderies). Commerce actif : pêche abondante, surtout de sardines. — Ce dép. a 3 arr. (Bourbon, les Sables-d’Olonne, Fontenay-le-comte), 30 cant., 294 comm. ; il appartient à la 15e division militaire et à la cour impér. de Poitiers ; il forme le diocèse de Luçon.

VENDÉE (Guerres de la), nom commun aux diverses guerres qui eurent lieu entre les royalistes de l’Ouest de la France et les divers gouvernements qui remplacèrent l’ancien régime. Le Bas-Poitou (dép. actuel de la Vendée), l’Anjou, le Bas-Maine et la Bretagne en ont été le théâtre. Les insurgés étaient des nobles et des paysans, auxquels se mêlaient quelques prêtres. La 1re guerre commença en mars 1793 dans le Bocage : Lescure, Bonchamp, d’Elbée, Stofflet, Cathelineau, et surtout Larochejaquelein en furent les héros. Lescure eut d’abord des succès, entra dans Saumur et passa la Loire ; il marchait sur le Mans, quand l’indiscipline de ses troupes et quelques renforts qui arrivèrent aux Républicains le forcèrent à la retraite ; il fut défait à Saumur. En même temps Cathelineau échouait à Nantes ; Lescure fut peu après blessé à La Tremblaye ; d’Elbée, devenu général en chef, fut pris. Larochejacquelein réussit à sauver les Vendéens d’une ruine totale, mais il périt au combat de Nouaillé, 1794. La guerre prit alors un autre caractère : les insurgés s’éparpillèrent par bandes et se confondirent avec les Chouans ; leur principal chef, Charette, se montra souvent redoutable, mais il finit par être pris et fusillé à Nantes (1796). C’est Hoche qui eut l’honneur de mettre fin à cette 1re guerre, ce qui lui valut le titre de pacificateur de la Vendée. En 1799, par suite des fautes du Directoire,