Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fin du XIIe s., vécut à la cour des princes de Thuringe et de Basse-Saxe. On a de lui une Énéide, qui est plutôt une imitation du Roman de l'Eris de Chrestien de Troyes qu'une traduction de Virgile, Berlin, 1784; Ernest, duc de Bavière, poème épique, manuscrit (à Gotha); et la Légende de S. Gervais, en 4 chants, manuscrit (au Vatican).

VELDENZ, bg et château des États prussiens (prov. Rhénane), près de la Moselle, à 5 kil. S. O. de Berncastel; 700 h. ; a donné son nom à un rameau cadet de la maison palatine de Deux-Ponts, éteint en 1694.

VELEIA, anc. v. de la Gaule cisalpine, non loin de Plaisance, fut écrasée, peu de temps après la mort de Constantin, par un éboulement de rochers. C'est dans ses ruines qu'on a trouvé la Table Trajane, pendant les fouilles exécutées de 1760 à 1764.

VELEZ, v. de Nouv.-Grenade, dans la province de Socorro, à 220 kil. N. E. de Bogota et à 80 kil. S. O. de Socorro; 2500 hab. Riches mines d'or.

VELEZ-DE-GOMERA ou PENON DE VELEZ, Parielina, v. du Maroc (Fez), dans une petite île de la Méditerranée, à 80 kil. E. de Tétouan, est un des présides ou points fortifiés que l'Espagne possède sur la côte du Maroc. Fondée en 1508 par Pierre de Navarre, elle fut prise par les Maures en 1522, et reprise par les Espagnols en 1664.

VELEZ-MALAGA, Menoba, v. d'Espagne (prov. de Malaga), à 3 kil. de la mer, à 30 kil. E. de Malaga. Château. Raisins secs, fruits, canne à sucre, cochenille, soie; vins, etc.

VÉLIE, v. d'Italie ancienne. V. ÉLÉE et VELEIA.

VELIKIA-LOUKI, v. forte de Russie (Pskov), à 200 kil. S. E. de Pskov; 3500 hab. Au grand-duc de Moscou dès 1448; prise par Étienne Bathory en 1580. Brûlée en 1611 par les partisans des faux Dmitri.

VELINES, ch.-l. de c. (Dordogne), à 33 kil. O. de Bergerac; 853 hab.

VELINO (le), Velinus, riv. d'Italie, naît dans l'Abruzze Ultérieure 2e, puis entre dans l'État ecclésiastique, arrose Rieti, et tombe dans la Néra, après un cours de 95 kil. Belles cascades. — Le Monte Velino, près et au N. O. du lac Fucin, a 2556m de haut.

VELIOCASSES, peuple de la Gaule (Lyonnaise 2e), occupait, avec les Caleti, le diocèse de Rouen, et avait pour capit. Rotomagus (Rouen).

VÉLITES, Velites, infanterie, légère de la légion romaine. Les Vélites servaient à l'avant-garde et dans les escarmouches, gardaient les retranchements au camp, et veillaient la nuit hors des portes, en sentinelles avancées. On les recrutait parmi les hommes de taille moyenne, lestes et vigoureux. Ils avaient une épée, 7 javelots, un petit bouclier et un casque recouvert d'une peau de bête. Ils furent institués pendant la 2e guerre Punique, et formèrent le quart de la légion. Ils furent supprimés après la guerre Sociale. — Napoléon avait établi dans l'armée française des corps de troupes légères appelés aussi vélites.

VELLAUDUNUM ou VELLAUNODUNUM, v. de Gaule (Lyonnaise 4e), chez les Senones, importante au temps de César. On l'a placée tantôt à Beaune, tantôt, et avec plus de vraisemblance, à Château-Landon.

VELLAVI, anc. peuple de la Gaule (Lyonnaise 4e), habitait le pays appelé depuis le Vélay.

VELLÉDA, prophétesse germaine du temps de Vespasien, était de la nation des Bructères, et exerçait une influence immense sur toutes les populations germaniques. Elle contribua puissamment à l'insurrection des Bataves contre Vespasien, à la tête de laquelle se mit Civilis (70 de J.-C.) ; mais, quand elle vit le mauvais succès de cette tentative, elle fit poser les armes à ses compatriotes au nom de la divinité dont elle était prêtresse, et aida le général romain Cerealis à pacifier le pays. Quelques années après, à la suite d'une nouvelle insurrection, elle fut prise par Rutilius Gallicus, et conduite à Rome en triomphe.

VELLEIUS PATERCULUS, historien latin, né vers l'an 19 av. J.-C., m. en 31 après J.-C, était d'une famille équestre. Il servit neuf ans sous Tibère comme commandant de la cavalerie, fut successivement questeur, tribun du peuple, préteur (14 de J.-C.), consul même, selon quelques biographes, et périt, à ce qu'on croit, enveloppé dans la chute de Séjan. Il avait écrit un abrégé de l'histoire de la Grèce, de l'Orient, de Rome et de l'Occident, qui n'existe plus en entier. Ce qui reste de lui n'est qu'un fragment relatif à l'histoire grecque et à l'histoire romaine depuis la guerre de Persée, roi de Macédoine, jusqu'à la 6e année de Tibère. C'est un morceau des plus remarquables, tant pour le fond que pour le style, auquel on doit cependant reprocher les flatteries adressées à Tibère et à Séjan. Les meilleures édit. de Velleius Paterculus sont celles de Burmann, dite Variorum, Leyde, 1688; de Barbou, 1746; de Ruhnkenius, Leyde, 1779; de Cludius, Hanovre, 1815; de la Bibliothèque classique latine de Lemaire, 1822 ; d'Orelli, Leips., 1835; de Haase, ibid., 1851. Il a été traduit en franç. par l'abbé Paul, Avignon, 1768 ; par Després, 1826, dans la collect. Panckoucke, et par Herbet. dans la collect. Nisard.

VELLETRI, Velitræ, ville de l'Italie centrale (ancien chef-lieu de légation), à 34 kil. S. E. de Rome; 12 000 hab. Évêché, Hôtel de ville (dû au Bramante); palais Ginetti et Borgia; statue d'Urbain VIII. — L'ancien Velitræ, dans le Latium, appartenait aux Volsques. Auguste en était originaire.

VELLY (l'abbé), historien né en 1709 à Fismes près de Reims, m. en 1759, entra chez les Jésuites et professa au collège Louis-le-Grand à Paris. Il commença la grande Histoire de France en 30 vol., mais il ne put en composer lui-même que 7 vol. et une partie du 8e (1756-59). Ces volumes, qui vont jusqu'au règne de Philippe le Bel, quoique bien écrits, laissent beaucoup à désirer pour le fonds, surtout les 2 premiers : l'auteur n'avait point sérieusement étudié les sources. L'ouvrage fut continué par Villaret et Garnier, dont le travail est bien supérieur.

VELTHUYSEN (Lambert), Velthusius, théologien protestant d'Utrecht, né en 1622, mort en 1685, occupa plusieurs dignités à Utrecht et fut, de 1668 à 1674, député par sa ville natale aux assemblées ecclésiastiques; mais il déplut à ses collègues par le zèle avec lequel il soutenait les droits de ses commettants, et ils parvinrent, en l'accusant d'hérésie, à le faire révoquer. On a de lui : Usage de la raison dans les controverses théologiques, 1668; De la Pudeur naturelle et de la dignité humaine, 1676.

VENAFRE, Venafrum, v. de Campanie, au N., près du Vulturne, avait été, disait-on, fondée par Diomède. Elle devint plus tard colonie romaine. Elle était célèbre par la bonté de son huile. — La ville moderne, Venafro, est dans la Terre-de-Labour, à 19 kil. S. O. d'Isernia; 2800 hab. Évêché.

VENAISSIN (Comtat), Comitatus Tindascinus, petit pays du midi de la France, jadis aux papes, entre la Provence, le Dauphiné, le Rhône et la Durance, avait pour ch.-l. Carpentras, et tirait son nom de la ville de Vénasque, qui en fut longtemps la capitale; autres villes principales: Carpentras, Cavaillon, Vaison, Valréas, l'Ile. On a quelquefois, mais à tort, appelé ce pays Comtat d'Avignon (Comitatus Avenionensis), bien que la ville d'Avignon n'y fût point comprise, mais probablement parce que l'on aura pris le mot Venaissin pour une corruption du mot latin Avenionensis, et parce que le comtat Venaissin appartenait aux papes, ainsi qu'Avignon. — Jadis aux Cavares, ce pays passa aux Romains, qui le comprirent dans la Viennaise, puis aux Bourguignons, aux Francs, aux comtes d'Arles (1054), et à ceux de Toulouse (1125). Il fut enlevé à ces derniers par les Croisés, qui combattaient les Albigeois (1226), mais il revint peu après à Raymond VII, comte de Toulouse, et fut porté par sa fille au prince Alphonse, frère de S. Louis (1237). Philippe le Hardi s'en empara en 1271 à la mort d'Alphonse, puis le céda au pape Grégoire X en 1274. Depuis ce temps, le Comtat Venaissin ne cessa, sauf diverses occupations tempo-