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médecine, au Collège de France, et membre de l'Institut. Vauquelin possédait surtout le talent des manipulations et de l'analyse : la science lui doit une foule d'analyses et la découverte du chrome et de la glucine. On a de lui : le Manuel de l'Essayeur, 1812, et un grand nombre de Mémoires dans le recueil de l'Acad. des sciences et les journaux scientifiques.

VAURÉAS. V. VALRÉAS.

VAUVENARGUES (Luc de CLAPIERS, marquis de), moraliste, né en 1715 à Aix en Provence, servit quelque temps avec distinction, et fit les campagnes de 1734 et 1741. Épuisé par les fatigues qu'il avait subies dans la retraite de Prague, il se retira du service à 28 ans, avec le grade de capitaine, et vécut depuis dans la retraite et la méditation ; il mourut en 1747, à 32 ans. On a de lui une Introduction à la connaissance de l'esprit humain, 1746; des Réflexions sur divers auteurs, des Maximes, et quelques autres opuscules. Ces ouvrages, écrits avec élégance, l'ont placé au nombre des bons écrivains du XVIIIe s. : on y trouve, avec des idées paradoxales, des pensées profondes : Voltaire faisait de Vauvenargues le plus grand cas. Ses écrits, publ. par lui-même en 1746, ont été souvent réimprimés depuis : on remarque les éditions de Fortia d'Urban, Paris, 1797, de Suard, 1806, de Brière, 1821. La plus complète est celle de M. Gilbert, comprenant les œuvres posthumes et les œuvres inédites, Paris, 1857,2 vol. in-8o, avec un Éloge de Vauvenargues, de M. Gilbert lui-même, couronné par l'Acad. française.

VAUVERT, ch.-l. de c. (Gard), près du Vistre, à 20 kil. S. O. de Nîmes; 4758 hab. Église calviniste. Huiles, vins, eaux-de-vie.

VAUVERT, anc. château, voisin de Paris, près de la barrière d'Enfer, avait au XIIIe s. la réputation d'être visité par les revenants. On disait alors : aller au diable Vauvert, pour dire entreprendre une expédition dangereuse. Louis IX donna ce château aux Chartreux (1258), et de ce moment les revenants disparurent.

VAUVILLERS, ch.-l. de c. (Hte-Saône), à 44 k. N. O. de Vesoul; 1310 hab. Verre, suif, chaux.

VAUVILLIERS (Jean François), helléniste, fils de Jean Vauvilliers, professeur estimé, né à Paris en 1737, était avant la Révolution professeur de grec au Collége de France et membre de l'Académie des inscriptions (depuis 1782). Il adopta les idées nouvelles et devint président de la Commune de Paris ; spécialement chargé des subsistances, il réussit à prévenir la famine. Il ne s'en vit pas moins poursuivi sous la Convention et le Directoire comme modéré et compris sur la liste des déportés en fructidor. Il se réfugia en Russie et mourut à St-Pétersbourg en 1801. On a de lui, outre quelques écrits politiques, l’Examen du gouvernement de Sparte, 1769, un Essai sur Pindare, avec la traduction de quelques odes, 1772, des extraits d'auteurs grecs à l'usage de l'école militaire (1768), enfin des éditions estimées de Plutarque, 1783 (avec Brotier), et de Sophocle, 1784.

VAUX ou VAUX-PRASLIN, célèbre château avec parc, dans le dép. de Seine-et-Marne (commune de Maincy), à 4 kil. N. E. de Melun. Ce château fut bâti en 1653 par le surintendant Fouquet, qui y dépensa 18 millions : le plan de l'édifice avait été tracé par Levau, les jardins dessinés par Le Nôtre, les panneaux et les plafonds décorés par Lebrun. La Fontaine en chanta les merveilles. Après la disgrâce de Fouquet, ce domaine fut acquis par Villars, puis il passa dans la maison de Choiseul-Praslin, qui le possède encore, d'où son nom de Vaux-Praslin.

VAUX (Noël JOURDA, comte de), maréchal de France, né en 1705 au château de Vaux (diocèse du Puy), m. en 1788, entra au service en 1724, passa par tous les grades, assista à 19 sièges, à 10 combats et à 4 grandes batailles, se distingua surtout dans les guerres de Flandre, commanda en chef dans la Corse, et fit la conquête de l'île en trois mois (1769). Il reçut le bâton de maréchal en 1785.

VAUXCELLES (Abbaye de). V. VAUCELLES.

VAUXCELLES (J. BOURLET, abbé de), né à Versailles en 1733, m. en 1802, prêcha avec succès, travailla au Mercure, au Journal de Paris, et eut pour amis Delille, Thomas, Laharpe. On a de lui quelques panégyriques et quelques oraisons funèbres; mais il est surtout connu par une édition des Lettres de Mme de Sévigné, Paris, 1801, 10 v. in-12.

VAUX-CERNAY, anc. abbaye de l'ordre de Cîteaux, dans l'Ile-de-France (Hurepoix), entre Chevreuse et Rambouillet, avait été fondée en 1128. Son Cartulaire a été publié, aux frais du duc de Luynes, par MM. Merlet et Moutié, 1857-58.

VAUX-CERNAY (Pierre, moine de), religieux de l'abbaye de ce nom, prit part à la croisade contre les Albigeois, et en écrivit l’Histoire. Cet ouvrage, rédigé en latin, va de 1206 à 1218. Il a été publié à Paris, 1615, et dans la Collection des historiens de France de Duchesne, et traduit dans les Mémoires relatifs à l'histoire de France de Guizot.

VAUX-DE-VIRE (les), vallée de l'anc. Normandie (Calvados), près de Vire. C'est là qu'habitait Olivier Basselin, foulon et poëte, célèbre par ses chansons malignes qui, désignées d'abord sous le nom de vaux-de-vire, prirent dans la suite, par corruption, celui de vaudevilles.

VAUX-EN-VÉLIN, vge de l'anc. Dauphiné (Isère), sur le Rhône, à 8 kil. N. E. de Lyon; 500 hab. Patrie de Pierre de Vaux, chef des Vaudois.

VAUXHALL, célèbre jardin public, avec salles de concert et de danse, aux portes de Londres, au S. O., tire son nom d'un entrepreneur français nommé Vaux qui l'ouvrit en 1730.

VAUX-PRASLIN. V. VAUX.

VAVASSAUX ou VAVASSEURS. On nommait ainsi dans le régime féodal les arrière-vassaux c.-à-d. les vassaux d'un seigneur qui lui-même était vassal direct du souverain. On appelait vavassoreries les terres roturières occupées par les arrière-vassaux.

VAVINCOURT, ch.-l. de c. (Meuse), à 7 kil. S. de Bar-le-Duc; 686 hab.

VAYRAC, ch.-l. de c. (Lot), à 53 kil. N. E. de Gourdon; 1960 hab. Église du IXe siècle.

VAYVODE. V. VOIVODE.

VEAU D'OR. Pendant le séjour de Moïse sur le mont Sinaï, les Israélites forcèrent Aaron à leur ériger une idole qui avait la forme d'un veau et qui fut faite en or avec les bijoux dont les femmes se dépouillèrent à cet effet : Moïse, descendu de la montagne, brisa aussitôt cette idole et fit périr par les bras des lévites les impies qui l'avaient élevée. Le veau d'or était une imitation du bœuf Apis. — Lors du schisme des dix tribus, Jéroboam, pour empêcher ses sujets d'aller adorer Dieu à Jérusalem, érigea deux Veaux d'or, l'un à Dan, l'autre à Béthel.

VECELLI (TIZIANO), dit le Titien. V. TITIEN.

VECHT (le), riv. d'Allemagne, naît en Westphalie, traverse le S. O. du Hanovre, parcourt les prov. de Drenthe et d'Over-Yssel, et se jette dans le Zuyderzée au N. E. de l'emb. de l'Yssel, sous le nom de Zwarte-water, après un cours de 180 kil. — Une branche du Vieux-Rhin, qui s'en sépare à Utrecht et se jette également dans le Zuyderzée, porte le même nom.

VÉDANTA, c.-à-d. conclusion des védas, doctrine théologique et philosophique de l'Inde qui s'appuie sur les Védas : c'est un des deux systèmes orthodoxes de la Mimansa (V. ce nom). Ce système, tout idéaliste, enseigne le culte d'un seul Dieu qu'on doit adorer d'une manière tout abstractive ; il reconnaît pour fondateur Vyasa et pour principal docteur Sankara Atcharya.

VÉDAS, livres sacrés des Hindous, écrits en langue sanscrite. Ils sont au nombre de 4 : 1° le Rig, qui contient des prières et des hymnes en vers; 2° la Yadjour, où sont des prières en prose ; 3° le Sama, dont les prières sont destinées à être chantées; 4° l’Atharvan, composé surtout de formules de consécration, d'expiation et d'imprécation. (Quelques-uns ne voient dans cette 4e partie qu'un supplé-