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faïence, acide nitrique et autres ; eaux-de-vie, usines à fer ; confitures et comestibles divers. — Ce département a 4 arr. (Avignon, Apt, Orange, Carpentras), 72 cantons, 148 communes ; il appartient à la 9e division militaire, ressortit à la cour imper. de Nîmes, et a un évêché à Avignon.

VAUCOULEURS, Lorium, ch.-l. de c. (Meuse), sur la r. g. de la Meuse, dans une belle vallée, à 28 kil. S. S. E. de Commercy ; 2720 hab. Bâti en amphithéâtre. Bas, toiles rayées. Patrie de Ladvocat, auteur du Dictionnaire historique, et de Jeanne Vaubernier (la Dubarry). Située sur la limite de la Lorraine et de la Champagne, cette ville appartint successivement à l’une et à l’autre. C’est là que Jeanne d’Arc vint se présenter au sire de Baudricourt pour le prier de la conduire près de Charles VII.

VAUD, le Pagus Urbigenus des anciens, 19e canton de la Confédération helvétique, entre ceux de Neuchâtel, Fribourg, Berne, Valais et la France, est borné au S. E. par le Rhône et le lac de Genève : 3100 kil. carrés ; 200 000 hab. (dont 8000 Catholiques) ; capit., Lausanne. Montagnes au S. E., belles vallées, riches plaines, sites délicieux. Climat varié, fort doux près du lac. Bons vins, fruits, lin, chanvre, plantes oléagineuses et médicinales ; peu de céréales. Bétail, fer, houille, asphalte, soufre, sel, tourbe ; eaux minérales ; cavernes remarquables. Industrie : draps, cuirs, horlogerie ; commerce de transit. L’idiome vulgaire est un patois du vieux français qu’on nomme le welche. L’instruction publique est très-soignée : c’est dans ce canton, à Yverdun, qu’était le célèbre établissement de Pestalozzi. — Ce pays fut successivement possédé par les Francs, les rois de la Bourgogne-Transjurane, les empereurs d’Allemagne, les ducs de Zæhringen, les ducs de Savoie (1273-1536) ; il fut ensuite assujetti au canton de Berne, et ne devint canton indépendant qu’en 1798. Il est régi démocratiquement depuis 1845.

VAUDEMONT, bg du dép. de la Meurthe, à 9 kil. S. de Vézélise et à 36 kil. S. O. de Nancy ; 450 hab. Ancien château, ruines romaines, tour dite des Sarrasins. Anc. comté, qui comprenait Vézélise. — Le comté, créé en 1070 en faveur de Gérard, fils de Gérard d’Alsace, duc de Lorraine, passa en 1314 dans la maison de Joniville, et en 1394 dans celle de Lorraine par le mariage de Marguerite de Joinville avec Ferri de Lorraine. Ferri, comte de Vaudemont, petit-fils de ce dernier, épousa Yolande d’Anjou, héritière des duchés de Lorraine et de Bar, et leur fils René réunit les deux duchés, ainsi que le comté de Vaudemont, dont les ducs de Lorraine ont depuis donné le nom à leurs cadets. Charles III, duc de Lorraine, donna le comté à son fils naturel Charles-Henri. Il passa à la France avec le reste de la Lorraine.

VAUDOIS, fameux hérétiques, ainsi nommés, dit-on, de leur chef, Pierre de Vaux ou Valdo (V. ce nom), invectivaient contre les prêtres, prétendaient réformer les mœurs du clergé et ramener les temps de la primitive église, et réclamaient la traduction des Écritures en langue vulgaire. Ils affichaient de grandes prétentions a la pureté des mœurs, ce qui leur valut le nom de Cathares (du grec katharoi, purs) ; on les appelait aussi Pauvres de Lyon à cause de leur pauvreté volontaire. Cette secte bien distincte de celle des Albigeois, prit naissance au XIIe s., à Lyon, d’où elle se répandit dans le Dauphiné. Quoique attaquée par le fer et le feu, elle se grossit beaucoup jusqu’à la croisade contre les Albigeois, dont les Vaudois partagèrent le triste sort. Ceux d’entre eux qui échappèrent au massacre se cachèrent dans les montagnes de la Provence et du Piémont, où ils vécurent paisibles et obscurs jusqu’au XVIe s. En 1545 1es Vaudois de la Provence furent exterminés par d’Oppède : c’est sur eux que furent commis les massacres de Cabrières et de Mérindol. Ceux du Piémont furent à leur tour l’objet de mesures violentes, et se virent enfin réduits à fuir en Suisse (1686-87) ou à se convertir. Victor-Amédée les laissa rentrer en 1689. Il y a encore auj. de 16 à 20 000 de ces sectaires en Piémont. On doit au pasteur Muston une Hist. des Vaudois, 1851.

VAUDONCOURT (le général), écrivain militaire, né en 1772 à Vienne en Autriche, de parents français, m. en 1845, servit dans l’artillerie, fit avec distinction les campagnes de la République et de l’Empire, fut condamné à mort par contumace en 1815 pour s’être rallié à Napoléon dans les Cent-Jours et ne put rentrer en France qu’en 1825. On lui doit, entre autres écrits : Hist. des campagnes d’Annibal en Italie, Hist. de la campagne d’Allemagne en 1813, Hist. des campagnes de 1813 et 1814 en France, Hist. du prince Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, ouvrages recommandables par l’exactitude et l’impartialité.

VAUDREUIL, (L. Phil. RIGAUD, marquis de), marin (1723-1802), commanda un vaisseau au combat d’Ouessant (1778), s’empara de St-Louis, au Sénégal (1779), fit pour 8 millions de prises dans ses croisières, et servit avec éclat jusqu’à la paix de 1783. Député en 1789 aux États généraux, il siégea au côté droit. Il émigra, et ne rentra qu’après le 18 brumaire.

VAUGELAS (Claude FAVRE de), écrivain, né en 1585 à Meximieux ou à Chambéry, m. en 1650, était fils du jurisconsulte A. Favre, et fut chambellan de Gaston, duc d’Orléans. Jouissant d’une grande réputation de grammairien et de puriste, hôte assidu de l’hôtel de Rambouillet, il fut membre de l’Académie française dès sa fondation, et fut mis à la tête de la grande entreprise du Dictionnaire de l’Académie (1638). On a de lui des Remarques sur la langue française, Paris, 1647, avec des notes de Patru et de Th. Corneille, et une traduction estimée de Quinte-Curce, 1653, à laquelle il travailla 30 ans, et qui ne parut qu’après sa mort.

VAUGIRARD, Vallis Bostroniæ au moyen âge, anc. bourg du dép. de la Seine, compris depuis 1860 dans l’enceinte de Paris, était autrefois une seigneurie appartenant à l’abbaye de St-Germain des Prés. Il tira son dernier nom (Vallis Girardi) de l’abbé Girard du Mont qui y fit bâtir au milieu du XIIIe s. une maison pour les religieux malades.

VAUGNERAY, ch.-l. de cant. (Rhône), à 14 kil. S. O. de Lyon ; 2066 hab. Houille.

VAUJOURS, vge de Seine-et-Oise, à 48 kil. S. E. de Pontoise et à 24 kil. E. de Paris, entre la Marne et le canal de l’Ourcq ; 1200 hab. Érigé en duché en 1752 pour Mme de Pompadour. Anc. château construit par Louis XV ; on y a établi de nos jours l’Asile Fénelon, où sont recueillis de jeunes orphelins.

VAULX, VAULX-CERNAY, etc. V. VAUX….

VAUQUELIN de LA FRESNAYE (Jean), né en 1536, d’une famille noble de Normandie, m. en 1606, fut successivement avocat du roi à Caen, lieutenant général et président au Présidial de cette ville. Il cultivait les lettres : on a de lui un Art poétique, en 3 chants, des satires, idylles, sonnets, épigrammes, etc. (Caen, 1612). Il fut le père du poëte Vauquelin Des Yveteaux. V. DES YVETEAUX.

VAUQUELIN, intrépide marin, né à Caen en 1726, m. en 1763, s’embarqua à dix ans, donna dans plusieurs combats contre les Anglais des preuves d’une bravoure presque fabuleuse, alla reconnaître les ports de la Grande-Bretagne, défendit opiniâtrement la Louisiane, et conduisit trois frégates au secours de Québec, dont il retarda la prise (1759) ; mais, au moment où il obtenait son premier grade dans la marine royale, il fut, au retour d’une mission dans les Grandes Indes, mis en prison par l’effet d’intrigues de quelques envieux ; il n’en sortit que pour être assassiné par une main qui est restée inconnue.

VAUQUELIN (Nic.), chimiste, né en 1763 à St-André d’Hébertot (Calvados), m. en 1829, était fils d’un paysan. Placé chez un pharmacien à Paris, il attira par son ardeur au travail l’attention de Fourcroy, qui le logea chez lui et qui se l’associa dans ses travaux. Il acquit une pharmacie, puis devint inspecteur et professeur de docimasie à l’École des mines, professeur à l’école de pharmacie, à l’école de