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à l'O. par le Rhin, qui le sépare de la Suisse et de la France, à l'E. par le cercle du Lac et le Wurtemberg, au N. par le cercle du Rhin-Moyen, compte env. 360 000 h. et a pour ch.-l. Fribourg. Il est traversé du S. au N. par la Forêt-Noire, et arrosé par les affluents de la r. dr. du Rhin.

RHIN (Cercle du BAS-), partie du grand-duché de Bade, bornée à l'O., vers la Bavière Rhénane, par le Rhin, au N. par la Hesse-Darmstadt et la Bavière, à l'E. par le Wurtemberg, au S. par le cercle du Rhin-Moyen, compte 350 000 h. et a pour ch.-l. Manheim et renferme Heidelberg et Philippsbourg.

RHIN-MOYEN (Cercle du), partie centrale du grand-duché de Bade, bornée à l'O., vers la France et la Bavière Rhénane, par le Rhin, au S. et au N. par les cercles du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, à l'E. par le Wurtemberg, compte 470 000 h., a pour ch.-l. Carlsruhe et renferme la ville de Bade. Traversé du S. au N. par la prolongation de la Forêt-Noire, il est arrosé par divers affluents du Rhin.

RHIN (Province du), ou Hesse-Rhénane, prov. du grand-duché, de Hesse-Darmstadt, à l'O., entre le duché de Nassau au N., la prov. de Starkenbourg à l'E., la Bavière rhénane au S. et au S. O., et la Prusse rhénane à l'O. : 50 kil. sur 35 ; 240 000 hab. ; ch-1., Mayence. Le Rhin la limite au N. Sol montagneux, mais bien arrosé. Vignes, beaux pâturages.

RHIN (grand-duché du BAS-), nom donné en 1815 aux pays situés à l'O. du Weser qui furent assignés à la Prusse. Il comprit d'abord 3 provinces : Westphalie, Clèves-Berg et Bas-Rhin; auj. il n'en forme plus que 2, celle de Westphalie, et la province Rhénane, qui comprend les anciennes provinces de Clèves-Berg et du Bas-Rhin. — Pour la prov. prussienne du Rhin, V. RHÉNANE (Province).

RHINBERG, RHINFELD, RHINFELS, RHINSBERG, etc. V. RHEINBERG, RHEINFELDEN, etc.

RHINGRAVES (c.-à-d. comtes du Rhin), titre que portaient depuis le VIIIe s. certaines familles de comtes dont les domaines étaient sur les bords du Rhin, dans le cercle du Ht-Rhin. Ils possédaient Daun, Kirbourg, Salm, Neuvillers, Grumbach, Pittingen. Ils avaient séance aux diètes de l'empire, et prenaient le titre de maréchaux héréditaires du Palatinat.

RHINOCOLURA, auj. El-Arisch, v. maritime d’Égypte, sur les frontières de la Syrie, était originairement un lieu d'exil, mais ne tarda pas à devenir un entrepôt important.

RHODANUS, fleuve de la Gaule, auj. le Rhône.

RHODE-ISLAND, un des États-Unis de l'Amérique du Nord, et de tous le plus petit, entre le Massachussets au N., le Connecticut à l'O., l'Atlantique au S., entre 41° 32'-42° lat. N. et 73° 48'-74° 32' long. O. : 80 k. sur 60; 175 000 h.; ch.-l., Providence et New-port. Il doit son nom à une île de Rhode, qui est dans la baie de Narragansett, et dont le sol et le climat sont admirables, ce qui lui a valu le nom d'une des plus belles îles de la Méditerranée. Les autres parties de l'État sont peu fertiles, sauf les côtes et le S. O., où l'on trouve de beaux pâturages. Houille, mines de fer et de cuivre, marbre. Industrie et instruction très-répandues. Commerce très-actif. — Rhode-Island fut colonisée en 1636. Elle prit une grande part à la guerre de l'indépendance, mais ne fut admise comme État dans la confédération qu'en 1790.

RHODES, en grec Rhodos, île de la Méditerranée, sur la côte S. O. de l'Asie-Mineure, dont elle n'est séparée, au N. E., que par un canal de 12 k. ; elle a 70 k. de long sur 23 de moyenne largeur : 1100 k. carrés; 30 000 hab. (on en comptait dans l'antiquité près de 100 000); ch.-l., Rhodes; autres villes, Camire, Jalyse, Linde, qui formaient une confédération. Climat délicieux (très-chaud l'été), sol riche, mais mal cultivé. Belles forêts; hautes montagnes. L'île semble être d'origine volcanique; sa principale mont. est l'Atabyris. Elle a été désolée par plusieurs tremblements de terre, notamment en 222 av. J -C., aux IIe et IVe s. de J.-C., sous Antonin et Constantin, et de nos jours, en 1850, 1851 et 1863. Elle fut longtemps marécageuse, malsaine, pleine de serpents, d'où son 1er nom d’Ophiusa, qui fit place à celui de Macaria (la bienheureuse); on la nommait aussi Telchinis, à cause des Telchines, ses premiers habitants; elle fut enfin nommée Rhodes (du grec rhodon, rose), à cause de l'abondance de ses roses. Elle appartient auj. à la Turquie. — La ville de Rhodes, capitale de l'île, est sur la côte N. E.; env. 12 000h., dont 6000 Turcs, 5000 Grecs et 1000 Juifs. Bon port, divisé en 2, le grand et le petit (ce dernier est presque comblé) ; château fort, ancienne église de Saint-Jean de Jérusalem. — Rhodes fut bâtie en 408 av. J.-C. par les villes confédérées de Camire, Jalyse et Linde, pour servir de capit. à l'île. Quelque temps soumise au joug d'Athènes, elle lui échappa lors de la guerre Sociale, et parvint à une très-haute prospérité par le commerce et la culture des lettres et des arts : c'est là que Protogène tenait son école de peinture, qu'Eschine, exilé d'Athènes, enseigna l'éloquence; c'était aussi la patrie de Panétius et de Posidonius. On admirait dans la ville un grand nombre de beaux édifices et de statues, dans le port un fameux Colosse (V. ci-après). Démétrius Poliorcète assiégea Rhodes en 305 sans pouvoir la prendre. Après la bataille d'Ipsus, son indépendance fut complète, et sa richesse s'accrut encore. Rome l'eut pour alliée dans ses guerres contre Philippe V et contre Antiochus III, et dans la campagne de Pompée contre les pirates. Vespasien réduisit Rhodes en 71 et en fit le ch.-l. de la prov. des Iles. Le Christianisme s'y introduisit de bonne heure et Rhodes devint la métropole des 17 évêchés des Cyclades; elle relevait elle-même du patriarcat de Constantinople. En 1310, les Chevaliers de St-Jean de Jérusalem s'y établirent, après l'avoir ravie aux empereurs grecs, qui n'en avaient plus que la souveraineté nominale, et ils prirent dès lors le nom de Chevaliers de Rhodes. Mahomet II voulut en vain les en chasser (1479) ; ils y restèrent jusqu'au règne de Soliman II, qui se rendit maître de la place en 1522, après un siége des plus célèbres. Les Turcs l'ont depuis conservée. Quant aux Chevaliers, réfugiés d'abord à Viterbe, ils furent en 1530 établis dans l'île de Malte, que leur donna Charles-Quint; d'où le nom de chevaliers de Malte, sous lequel ils furent connus depuis. V. HOSPITALIERS et MALTE (chevaliers de). — On doit à M. V. Guérin une remarquable Étude sur l'île de Rhodes, 1856.

RHODES (Colosse de), énorme statue d'airain massif qui représentait Apollon et que l'on voyait à l'entrée du port de Rhodes. On a dit à tort que ses pieds étaient posés sur les deux môles qui formaient l'entrée du port et qu'ils étaient assez éloignés pour que les plus gros vaisseaux pussent passer entre ses jambes. Cette statue servait de phare. Le colosse de Rhodes, œuvre de Charès de Linde et de Lachès (300-288), avait 70 coudées (env. 33m). Il fut renversé par un tremblement de terre au bout de 56 ans.

RHODES EXTÉRIEURES, Ausserrhoden, petite république de Suisse qui occupe les parties N. et O. du canton d'Appenzell, a pour chefs-lieux Trogen et Hérisau ; 50 000 habitants, tous protestants.

RHODES-INTÉRIEURES, Innerrhoden, république de Suisse qui occupe la partie S. E. du cant. d'Appenzell, a pour ch.-l. Appenzell; 20 000 hab., catholiques. V. APPENZELL.

RHODEZ ou RODEZ, Segodunum ou Civitas Rutenorum, ch.-l. du dép. de l'Aveyron. à 607 kil. S. de Paris, sur une colline au pied de laquelle coule l'Aveyron; 11 856 hab. Évêché, suffragant d'Albi; trib. de 1re inst. et de commerce; lycée, séminaire, école normale, institut de sourds-muets, bibliothèque; société d'agriculture, des sciences, lettres et arts. Belle cathédrale gothique, beau cloître des Cordelière ; nouveau palais de justice ; belles places, boulevard; chemin de fer. Fabriques de cadis, toiles, laines, bons fromages; mulets, haras. Patrie du poëte