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(Aube), à 21 kil. O. de Bar-sur-Aube; 2138 h. Château, station. Bonneterie, poterie; élève de mérinos.

VAN DIÉMEN. V. DIÉMEN.

VANDRILLE (S.), comte du palais sous Dagobert I, né à Verdun, entra dans un cloître en 629, prêcha dans le pays de Caux, fonda en 648 la célèbre abbaye de son nom (V. ST-VANDRILLE), et mourut en 666. On l'honore le 22 juillet.

VAN DYCK (Antoine), peintre flamand, né à Anvers en 1599, m. à Londres en 1641, fut élève de Rubens, voyagea en Italie, en Hollande, en France en Angleterre, où il était appelé par Charles I (1632) et où il se fixa. Le peu d'encouragement qu'avaient reçu ses tableaux historiques lui fit abandonner presque entièrement le genre de l'histoire, dans lequel il égalait presque Rubens, pour se livrer à celui du portrait, où il a rivalisé avec le Titien. Il travaillait avec une extrême facilité, et il a produit un grand nombre d'ouvrages. Sa manière est plus idéale que celle de Rubens; elle a plus de grâce et de finesse, mais moins d'unité. On connaît de Van Dyck plus de 70 tableaux d'histoire; pour ses portraits, le nombre en est infini; il lui arrivait souvent d'en faire plusieurs dans une même journée. On regarde comme ses chefs-d'œuvre le S. Sébastien (au Louvre), le S. Augustin en extase (à Anvers), gravé par P. de Jobe; le Couronnement d'épines (à Courtray) et le Jésus élevé en croix, gravés par Bolswer. Outre le S. Sébastien, le Louvre possède une vingtaine d'ouvrages de ce maître, entre autres la Vierge et l'Enfant Jésus, Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée; le portrait de Charles I et le sien propre. Van Dyck a gravé à l'eau-forte, de la manière la plus pittoresque, une suite de portraits.

VAN DYCK (Philippe), dit le Petit Van Dyck, né à Amsterdam en 1680, m. à La Haye en 1752, excella dans le portrait et dans les tableaux de genre ; on lui reproche de pousser trop loin la minutie de l'exécution : sa couleur léchée prend l'aspect de l'ivoire. On lui attribue Sara présentant Agar à Abraham et Abraham renvoyant Agar et son fils Ismaël, qui sont au Louvre, et que quelques-uns donnent à un autre Van Dyck (Floris), qui florissait à Harlem. Tout en cultivant l'art, Philippe Van Dyck se fit marchand de tableaux et s'enrichit par cette industrie.

VANE (H.), homme d'État anglais, né en 1612, m. en 1662, fut un des plus violents adversaires de Charles I, devint en 1640 membre du parlement, fut un des instigateurs du Covenant (1643), et, après la victoire de son parti, entra comme ministre de l'intérieur au Conseil d'État, où il resta de 1649 à 1653. Sincèrement attaché aux principes républicains, il fit de l'opposition à Cromwell, qui le jeta en prison. Nommé après la mort de Cromwell président du Conseil d'État, il tenta vainement de faire adopter une nouvelle forme de république. Charles II rétabli le fit arrêter et exécuter à Towerhill (1662).

VAN EFFEN (Juste), écrivain, né à Utrecht en 1684, m. en 1735, était fils d'un capitaine d'infanterie, et remplit les fonctions d'inspecteur des magasins de Bois-le-Duc. Il a traduit de l'anglais en français les Voyages de Robinson Crusoé, le Mentor moderne d'Addison, le Conte du tonneau, de Swift, les Pensées libres, de Mandeville. Il a en outre rédigé le Misanthrope (1711), feuille périodique dans le genre du Spectateur d'Addison, le Journal littéraire de La Haye, et le Spectateur hollandais (en hollandais), 1731-35. On a encore de lui un Parallèle burlesque d'Homère et de Chapelain, qui se trouve à la fin du Chef-d'œuvre d'un inconnu, par Mathanasius (St-Hyacinthe).

VAN ESPEN (Bernard), prêtre, savant canoniste, né à Louvain en 1646, m. en 1728, enseigna le droit à Louvain et obtint une si grande autorité que de tous côtés on venait pour le consulter. Attaché au Jansénisme, il se vit pour ce motif suspendu, et fut forcé à quitter Louvain. Ses ouvrages, dont le meilleur est le Jus ecclesiasticum universum, ont été plusieurs fois imprimés (notamment à Paris, sous la rubrique de Louvain, en 1753, 4 vol. in-f.).

VAN EVERDINGEN (Aldert), peintre de paysages et de marines, né à Alkmaar en 1621, m. en 1675. Jeté par un naufrage sur les côtes de Norvège, il y étudia la nature sauvage et réussit admirablement à la représenter. Il a aussi exécuté de belles marines et des tempêtes d'une vérité effrayante. Cet artiste a gravé lui-même à l'eau-forte 101 de ses paysages et 57 épisodes du Roman du Renard. Ses tableaux sont presque tous en Hollande; le Louvre n'en possède qu'un seul, qui encore n'est que de 2e ordre.

VAN EYCK (Jean), peintre flamand, né vers 1386 à Maas-Eyck, m. en 1440, reçut les leçons d'Hubert Van Eyck, son frère aîné, et alla de bonne heure s'établir avec lui à Bruges, ce qui le fait souvent appeler Jean de Bruges. On lui attribue l'invention de la peinture à l'huile; s'il ne l'inventa pas, il la perfectionna au point de la transformer complètement : avant lui en effet on employait l'huile sans préparation, et il fallait attendre qu'une couleur fût sèche pour en appliquer une autre par-dessus : Jean Van Eyck trouva que l'huile de lin et l'huile de noix perdaient promptement leur humidité quand on les avait fait cuire; il ajouta à ce composé des essences qui, par leur évaporation, accéléraient encore le résultat. Cet artiste cultiva tous les genres avec succès : histoire, portrait, paysage, intérieurs, fleurs, animaux. Il travaillait le plus souvent avec son frère Hubert, de sorte qu'il est difficile d'apprécier le talent propre à chacun d'eux. La plupart de leurs tableaux sont à Bruges, à Gand, à Anvers, à Munich, à Berlin. Les plus remarquables sont les Vieillards et les vierges de l'Apocalypse adorant l'Agneau, tableau qui renferme plus de 300 figures de 30 à 35 centim. ; la Vierge au donataire, une Adoration des Mages, la Vierge couronnée par un ange, les Noces de Cana. Le musée du Louvre possède ces deux derniers tableaux. On remarque dans tous les ouvrages des Van Eyck une fraîcheur de coloris qui s'est maintenue malgré l'intervalle de quatre siècles.

VAN GEER (L.), industriel hollandais, né à Liège en 1587, m. en 1652, se fixa en Suède, y perfectionna les fonderies de fer, les manufactures d'armes, obtint la confiance de Gustave-Adolphe et de la reine Christine, et n'usa de son influence et de ses richesses que pour encourager l'industrie et les lettres. Il fit venir en Suède le savant Comenius pour organiser l'instruction publique. En récompense de ses services, il fut anobli.

VAN GEER (Ch., baron), maréchal de la cour de Suède, de la même famille que le préc., né en 1720, m. en 1778, s'adonna à l'histoire naturelle et mérita d'être appelé le Réaumur suédois. On lui doit d'excellents Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, rédigés en français, 7 vol. in-4, Stockholm, 1752-1778.

VAN HEEM, VAN HEEMSKERK. V. HEEM, etc.

VAN HELMONT (J. B.), fameux empirique, né à Bruxelles en 1577, m. en 1644, sortait d'une famille noble et riche. Il renonça à la carrière des honneurs pour se livrer aux sciences, exerça quelque temps la médecine, occupa une chaire de chirurgie à Louvain, puis se retira à Vilvorden, près de Bruxelles, pour y cultiver la chimie expérimentale. Il voulut, comme Paracelse, créer une nouvelle médecine en la fondant sur la chimie. Il imagina aussi un nouveau système métaphysique : il admettait en nous 2 principes immatériels, l’archée, principe vital qui pénètre le corps entier, y exécute les fonctions de nutrition, de digestion, et combat les maladies ; le duumvirat, principe intelligent ou âme proprement dite : ce principe réside, non dans le cerveau, mais dans l'estomac et la rate, et résulte de l'accord de ces deux viscères, d'où le nom qu'il lui donne. Ses Œuvres, qui renferment les idées les plus bizarres, mais aussi quelques vues justes (notamment sur les gaz, dont il établit scientifiquement l'existence), ont été publiées par son fils, sous le titre d’Ortus medicinæ, Amst.,