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VAN DER AA. Les deux frères Adolphe et Philippe Van der Aa, ainsi que Gérard, leur parent, tous trois Hollandais, se signalèrent parmi les amis de la liberté de leur pays. Ils sont au nombre de ceux qui, en 1556, présentèrent à Marguerite d’Autriche, duchesse de Parme, gouvernante des Pays-Bas, des remontrances énergiques contre le roi d’Espagne, Philippe II, leur oppresseur. Ils contribuèrent puissamment à l’affranchissement de leur pays.

VANDERBOURG (Ch. BOUDENS de), littérateur français, né en 1765 à Saintes, m. en 1827, avait servi avant la Révolution dans la marine militaire. Il émigra en 1793, alla en Allemagne où il étudia la littérature de ce pays, puis passa dans les îles danoises de l’Amérique comme chargé des intérêts de quelques riches Danois, revint on France en 1802, se fit d’abord connaître par des traductions de l’allemand (le Woldemar de H. Jacobi, le Laocoon de Lessing), et publia en 1803 les Poésies de Clotilde de Surville, sur l’authenticité desquelles il s’éleva d’abord de vives discussions, mais sa bonne foi est aujourd’hui hors de doute (V. SURVILLE). Il travailla en outre à des journaux littéraires, notamment aux Archives et au Journal des Savants, où il se montra critique judicieux, et donna en 1812 une traduction estimée des Odes d’Horace en vers français. Il fut reçu à l’Académie française en 1814.

VAN DER DOËS. V. DOUZA.

VAN DER FAES. V. LELY.

VAN DER HELST (Barthélemi), peintre hollandais, né en 1613 à Harlem, m. en 1670 à Amsterdam, excella dans le portrait et fut en ce genre le rival de Van Dyck. Il se distingue par la finesse de sa couleur, à la fois vive, intense et brillante, et par le soin qu’il donne aux accessoires. Il a aussi laissé de grandes compositions, entre autres, le Festin célébré par la garde civique d’Amsterdam à l’occasion de la paix de Munster : les 22 personnages de ce tableau, qu’on voit au musée d’Amsterdam, sont dessinés d’après nature. Le Louvre possède de cet artiste deux portraits et une Délibération de chefs d’arbalétriers.

VAN DER HEYDEN (Jean), peintre hollandais, né à Gorkum en 1637, m. en 1712, vint de bonne heure se fixer à Amsterdam. Il peignit les monuments, les rues, les places, les canaux des villes hollandaises avec un soin minutieux et avec un bonheur qu’aucun artiste n’a égalé : la couleur de ses tableaux est harmonieuse, la lumière distribuée avec un art infini. Adrien Van den Heyden ornait presque toutes ses toiles de personnages et de chevaux, qui en augmentent beaucoup le prix. C’est en Hollande que se trouvent ses meilleurs tableaux. Cet artiste était aussi un habile mécanicien : c’est lui qui inventa les pompes à incendie avec tuyaux de cuir, que l’on emploie encore aujourd’hui partout.

VAN DER LINDEN (J. Antoniade), Lindenius, né en 1609 à Enckhuysen, près de Hoorn, m. à Leyde en 1664, exerça la médecine à Amsterdam, puis enseigna cette science à Franeker et à Leyde. On a de lui : De scriptis medicis, Amst., 1637 (bibliographie médicale très-utile, publiée depuis par Mercklein avec beaucoup d’augmentations sous le titre de Lindenius renovatus, Nuremberg, 1686) ; Medicina physiologica, Amsterdam, 1653 ; des éditions de Celse, Leyde, 1657, et d’Hippocrate, grec-latin, 1665.

VAN DER MEULEN (Ant. Franç.), peintre de batailles, né à Bruxelles en 1634, m. en 1690, appartenait à une famille aisée qui lui donna de l’éducation, et reçut les leçons de P. Snyers, peintre de batailles. Il fut de bonne heure appelé à Paris par Colbert, à qui son mérite avait été révélé par Lebrun, reçut à son arrivée le brevet d’une pension de 2000 liv. avec un logement aux Gobelins, fut admis à l’Académie dès 1673, et épousa la nièce de Lebrun. Il suivit Louis XIV dans toutes ses campagnes, pour dessiner sur les lieux les marches, les campements, les attaques et les vues des différentes villes assiégées, et put ainsi atteindre à cette vérité frappante d’imitation qui lui assure un rang éminent : il se distingue en effet par la fidélité avec laquelle il a reproduit les sites, les costumes, souvent même les portraits des personnages célèbres ; à ce mérite il joint une grande liberté de touche, la justesse du dessin, un coloris large et harmonieux. Il a peint aussi avec succès la plupart des vues des maisons royales, et a réussi également dans le portrait. Personne ne dessinait mieux que lui les chevaux : aussi Lebrun lui confia-t-il l’exécution de ceux qu’il a introduits dans ses batailles d’Alexandre. Les trois réfectoires des Invalides sont ornés de tableaux de Van der Meulen, représentant les conquêtes de Louis XIV. Le musée de Londres offre 23 tableaux de ce maître ; celui de Versailles en possède aussi un grand nombre, entre autres l’Entrée de Louis XIV dans une ville conquise ; l’Entrée de Louis XIV à Arras ; le Siége de Maëstricht. L’œuvre gravé de cet artiste forme une suite de 152 planches (tom. XVI, XVII et XVIII de la collection connue sous le nom de Cabinet du Roi).

VAN DER MONDE (Alex.), géomètre, membre de l’Académie des sciences, né à Paris en 1735, m. en 1796, a donné de savants Mémoires sur la résolution des équations, sur les irrationnelles, sur l’élimination des quantités inconnues. Il étudia aussi le système musical et l’établit sur deux règles générales, la succession des accords et l’arrangement des parties ; ses mémoires sur ce sujet eurent l’approbation de Philidor, de Gluck et de Piccini, Il professa un instant l’économie politique à l’École normale (1795).

VAN DER NEER (Arnould), peintre hollandais du XVIIe s., né en 1610, résidait à Amsterdam. Il a retracé dans ses paysages avec un talent admirable les environs de cette grande cité ; nul n’a mieux rendu les effets du clair de lune. Ses compositions se distinguent par la délicatesse de la touche, la finesse de la couleur, l’harmonie de l’ensemble. La plupart ont été gravées par Aliamet, Basan, Miller, Le Bas, Wood. — Son fils, Eglon V., né en 1643 à Amsterdam, m. en 1703, se fixa à Rotterdam, après quelques années passées en France. Il peignait parfaitement le paysage et le portrait ; mais son talent principal consiste à reproduire des scènes d’intérieur : il imite aussi habilement que Terburg le damas, le satin, le velours, les tapis, les fourrures.

VAN DER NOOT (H. Nic.), avocat de Bruxelles, 1750-1827, prit en 1789 une grande part à l’insurrection qui avait pour but de chasser les Autrichiens des Pays-Bas, et fut, lorsque les troupes impériales eurent évacué le pays, président du congrès national, chargé du pouvoir exécutif. Les Autrichiens ayant repris le pays en 1790, il se retira en Hollande, et, dans une adresse publiée en 1792, il engagea ses compatriotes à s’unir à la France.

VAN DER VELDE (Ch.), romancier allemand, né en 1779 à Breslau, m. en 1824, travailla d’abord pour le théâtre, mais avec peu de succès, et se mit à écrire des romans historiques. On trouve dans ses tableaux de la vérité, de la sensibilité ; mais c’est bien à tort que quelques-uns l’ont surnommé le Walter Scott allemand. Ses Œuvres, publiées à Dresde (14 vol. in-8, 1823), ont été trad. par Loëve-Weimars, Paris, 1826-28. On y remarque Naddock le Noir, Walaska ou les Amazones de Bohême, les Anabaptistes, les Hussites, les Patriciens. — V. VAN DEN VELDE.

VAN DER WERF (Adrien), artiste hollandais, élève de Van der Neer, né en 1659, près de Rotterdam, m. en 1722 ; fut à la fois peintre, sculpteur et architecte. L’électeur palatin, charmé de ses talents, lui fit une pension et l’anoblit. Il a peint, le plus souvent en petite dimension, des scènes historiques, des scènes de la vie privée et des portraits : son style léché nuit à la vigueur : ses chairs, semblables à l’ivoire, manquent de vie. Son chef-d’œuvre est une Ste Famille qu’on voit au musée d’Amsterdam. Le Louvre possède 7 tableaux de ce maître.

VANDEUVRE ou VANDŒUVRE, ch.-l. de cant.