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Francorum, Paris, 1658, 3 vol. in-f. ; Notitia Galliarum ordine litterarum digesta, 1675, in-f. — Ch. de Valois, fils du préc., membre de l'Académie des inscriptions, a publié, sous le titre de Valesiana, un recueil de remarques historiques et critiques de son père. Il a donné à l'Académie de savants mémoires, parmi lesquels on remarque ses recherches sur les Amphictyons et sur les Guerres sacrées de la Grèce.

VALONTINA ou VALOUTINA, vge de Russie, sur la route de Smolensk à Moscou. Il s'y livra le 19 août 1812 un combat acharné où Ney battit les Russes, mais où périt le général Gudin.

VALORBE, vge de Suisse (Vaud), à 12 kil. S. O. d'Orbe ; 1000 hab. Aux environs, source de l'Orbe et superbe grotte dite des Fées.

VALPARAISO, c-à-d. Vallée du Paradis, v. et port du Chili (Santiago), sur la baie de Valparaiso, à 135 kil. N. O. de Santiago : env. 40 000 h. Port, citadelle, 3 forts, chemin de fer ; chantiers de construction maritime. Grand commerce avec Lima (or, argent, platine, chinchillas, laines, peaux, suif, indigo). Consulats étrangers. — Cette ville, dont le beau nom ne parait guère justifié, a beaucoup souffert de deux tremblements de terre, en 1822 et 1829, et d'un grand incendie en 1843.

VALPERGA DI CALUSO (Thomas), savant italien, né à Turin en 1737, m. en 1815, se fit oratorien après avoir été marin, voyagea beaucoup, acquit de profondes connaissances dans les mathématiques et les langues orientales, professa la littérature grecque et orientale à l'Université de Turin, fut nommé directeur de l'observatoire de cette ville, président et directeur d'une des classes de l'Académie des sciences et des lettres, et correspondant de l'Institut de France. Parmi ses ouvrages, on remarque Litteraturæ copticæ rudimenta, Parme, 1783 (sous le pseudonyme de Didymus Taurinensis) ; des recueils de vers latins et grecs composés par lui-même, et des Poésies italiennes, Turin, 1807 (sous le pseudonyme d'Euforbo Melesigenio). il était étroitement lié avec Alfieri, dont il publia les Œuvres posthumes.

VALRÉAS, ch.-l. de c. (Vaucluse), à 33 k. N. O. d'Orange ; 4901 h. Moulins à soie, culture de la garance, teintureries. Patrie du cardinal Maury.

VAL-RICHER, anc. abbaye de l'ordre de Cîteaux, au diocèse de Bayeux, près de Cambremer, fondée en 1146 par Philippe d'Harcourt, évêque de Bayeux.

VALROMEY, Vallis Romana, anc. petit pays de France, dans le Bugey, avait pour lieux principaux Châteauneuf et Champagne. Après avoir longtemps appartenu à la maison de Savoie, il fut cédé à la France sous Henri IV par le traité de Lyon (1601). Louis XIII l'érigea en duché en faveur de la maison d'Urfé. Il est auj. compris dans la partie E. du dép. de l'Ain.

VALS, bg de l'Ardèche, sur la Volane, à 5 k. O. N. O. de Privas ; 2800 hab. Eaux minérales acidules froides, cascades. Papiers peints, soieries, tanneries.

VALSAINTE, anc. chartreuse de Suisse, à 17 kil. S. de Fribourg, devint, en 1791, le refuge des Trappistes français ; elle est depuis 1818 occupée par la congrégation de St-Sauveur.

VALSALVA (Ant. Marie), anatomiste, disciple de Malpighi, né en 1666 à Imola, m. en 1723, pratiqua la médecine à Bologne, professa en même temps l'anatomie dans cette ville et forma Morgagni. Il inventa ou simplifia plusieurs instruments de chirurgie, et fit de nombreuses découvertes en anatomie. Son principal ouvrage est un Traité de l'oreille, en latin, Bologne, 1704.

VALSESIA, un des arrond. de la prov. de Novare, entre ceux d'Ossola au N., de Pallanza et de Novare à l'E., d'Aoste à l'O., de Verceil et de Biella au S. : 45 kil. sur 22 ; 37 000 hab.; ch.-l. Varallo.

VALTELINE, Vallis Tellina, Val-Tellina en italien, petite région de l'Italie septentr. (Lombardie), n'est qu'une vallée qui s'étend de l'Adda au lac de Côme, sur une longueur de près de 100 kil.; 90 000 hab.; ch.-l., Sondrio. Elle est traversée par l'Adda et entourée de hautes montagnes. Sites très-pittoresques, sol très-fertile (on y trouve les productions de la Sicile à côté de celles des hautes montagnes). Dans les parties basses de la vallée se trouvent de nombreux crétins. — La Valteline, après avoir formé la limite S. de la Rhétie au temps des Romains, passa aux Ostrogoths, aux Francs, aux rois de Germanie, et fut donnée comme fief par les empereurs aux évêques de Coire, qui en furent dépouillés tantôt par les habitants de Côme, tantôt par les ducs de Milan : finalement les Ligues grises et l'évêque reprirent ces pays en 1512 ; l'évêque céda ses droits aux Ligues en 1530. L'Espagne, qui convoitait ce territoire pour réunir le duché de Milan au Tyrol, fit soulever les habitants contre les Ligues en 1620 ; mais la France soutint les Ligues (1621-32) et envoya à leur secours Henri de Rohan, avec une armée qui les remit en possession de la Valteline. Bonaparte enleva la Valteline aux Grisons en 1797 et la réunit en 1807 au royaume d'Italie (elle forma le dép. de l'Adda ; ch.-l., Sondrio). En 1814, ce pays fut donné à l'Autriche et réuni au royaume Lombard-Vénitien. Il fait auj. partie du royaume d'Italie.

VAL TRAVERS, en Suisse. V. TRAVERS.

VALVERDE, ch.-l. de l'île de Fer, une des Canaries, sur la côte N. E.; 1500 hab.

VALVERDE (Vincent de), natif d'Oropesa, accompagna comme missionnaire Fr. Pizarre au Pérou, montra d'abord une grande rigueur contre les naturels, puis fit de vains efforts pour modérer la cruauté des Espagnols, revint en Espagne en 1534 et retourna au Pérou en 1538 avec le titre d'évêque de Cuzco. Il fut pris par les Indiens en 1543 et dévoré.

VAMBA ou WAMBA, roi des Visigoths, fut élu en 672, mais eut à lutter sans cesse contre les nobles et contre les seigneurs de la Septimanie, qui soutenaient un de ses généraux révoltés, le Grec Paul. Il prit d'assaut Narbonne, Nîmes, et fit preuve de modération dans la victoire. Il fut, en 680, détrôné par le comte Ervige, qu'il avait comblé de bienfaits : ce traître le fit raser et revêtir d'un habit monastique pendant qu'il dormait, engourdi par un soporifique : Vamba crut dès lors ne pouvoir plus régner, et entra dans un monastère, où il mourut en 683 ou 687. C'est sous son règne qu'eut lieu la 1re attaque des Arabes d'Afrique contre l'Espagne : ils furent repoussés, et perdirent 272 vaisseaux à cette tentative.

VAMPIRES, c-à-d. en esclavon sangsues, êtres fantastiques, dont la croyance est répandue en Hongrie, en Pologne, en Esclavonie et dans les îles de la Grèce. Ce sont des revenants qui à l'heure de minuit sortent de leur tombeau et viennent sucer le sang de leurs victimes sans les réveiller, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ils s'attaquent de préférence à leurs parents et à leurs amis. — Les naturalistes ont, par allusion à cette croyance, donné le nom de vampire à une grande chauve-souris qui suce le sang des voyageurs endormis.

VAN, Artemita, Semiramocerta, v. de la Turquie d'Asie (Arménie), ch.-l. de pachalik, sur la rive orientale du lac de Van, à 260 kil. S. E. d'Erzeroum ; 20 000 hab. (Arméniens, Turcs et Kourdes). Murailles ; citadelle ; immenses excavations, nombreuses inscriptions cunéiformes ; jardins et vergers délicieux. Commerce actif par caravanes. Cette ville est extrêmement ancienne : on lui donne pour fondatrice la célèbre Sémiramis. — Le pachalik de Van, entre ceux d'Erzeroum au N. et au N. O., de Diarbek à l'O., de Chehrezour au S. et la Perse à l'E., a 270 kil. sur 220, et env. 160 000 hab. Montagnes, beaucoup de rivières. Excellent blé, fruits, vins ; gibier, abeilles. Ce pays répond à la partie N. de l'anc. Assyrie et à la partie S. E. de la Grande Arménie.

VAN (Lac de), Arsissa palus, grand lac de la Turquie d'Asie, au milieu du pachalik de Van, a env. 140 k. sur 60. Plusieurs îles, sur l'une desquelles est le monastère d'Akthamar. Eaux amères et salées.

VAN BAERLE. V. BARLÆUS.