Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un monastère de Picardie qui prit son nom, vivait au VIe s. et m. en 622. Il est fêté le 12 déc.

VALERY (Ant.), écrivain, né à Paris en 1789, m. en 1847, fut l’un des conservateurs des bibliothèques de la couronne, puis bibliothécaire du palais de Versailles. Il est connu par ses Voyages et ses Guides, d’une remarquable exactitude, parmi lesquels on cite ses Voyages en Corse, à l’île d’Elbe et en Sardaigne, 1837 ; son Voyage en Italie, guide du voyageur et de l’artiste, 1838 ; et l’Italie confortable, 1841.

VALESIUS, historien. V. VALOIS (Henri).

VALESPIR, petit pays de l’anc. France, dans le Roussillon, auj. dans le dép. des Pyrénées-Orient., avait titre de comté et dépendait du, comté de Cerdagne. Lieu principal, Prats de Mollo.

VALETTE (la). V. LA VALETTE.

VALETTE (la CITÉ-), Città-Valetta en italien, v. de l’île de Malte, ch.-l. de l’île et ancä résidence des grands maîtres de l’ordre de Malle, sur la côte E. ; 6000 hab. On la divise en 5 parties, qui sont comme autant de villes : Città Nuova, ou La Valette proprement dite, Floriana, Vittoriosa, Sanglea, Barmola, plus le port dit Marza-Musciette. Lazaret, arsenal, fortifications presque inexpugnables ; belle cathédrale, riche surtout en inscriptions funéraires, anc. palais du grand maître de l’ordre, anc. hôpital St-Jean (auj. maison centrale de pharmacie des possessions britanniques de la Méditerranée). Un aqueduc souterrain la fournit d’eau. Académie, 2 bibliothèques, cabinet d’antiquités, jardin botanique ; chantiers de construction. Grand commerce.— Fondée, en 1566, par le grand maître Parisot de La Valette ; vainement assiégée par les Turcs en 1665 ; en 1798, elle se rendit, après une vive attaque de 5 jours, aux Français que commandait Bonaparte ; elle fut prise en 1800 par les Anglais, après un siége de près de 2 ans, qu’y soutint héroïquement le général Vaubois.

VALGORGE, ch.-l. de c. (Ardèche, à 19 kil. N. O. de l’Argentière ; 1230 hab.

VALHALLA (c.-à-d. le Portique des Guerriers), le Paradis d’Odin, dans la religion des Scandinaves. L’entrée n’en est permise qu’aux héros morts en combattant ; ils s’y livrent chaque jour, pendant l’éternité, de terribles combats, après lesquels ils reviennent sains et saufs boire dans un crâne l’hydromel et la bière qui leur sont versés par les Valkiries.

VALHALLA, monument national élevé par le roi Louis de Bavière sur le mont Brauberg près de Ratisbonne et inauguré en 1842, est consacré à toutes les gloires de l’Allemagne. C’est un temple d’ordre dorique, tout en marbre, qui rappelle le Parthénon.

VALHUBERT (le général), né à Avranches en 1764, m. en 1805, contribua au gain des batailles de Montebello, de Marengo et d’Austerlitz, et mourut de ses blessures cinq jours après cette dernière bataille, où il était resté à son poste avec la cuisse fracassée (1805). Napoléon donna son nom à une des places de Paris (à l’entrée mérid. du pont d’Austerlitz).

VALIDÉ (la sultane). V. SULTAN.

VALINCOUR (J. B. H. DU TROUSSET de), né à Paris en 1643, m. en 1730, fut secrétaire du comte de Toulouse, entra à l’Académie française en 1699 et devint historiographe du roi. Il était lié avec d’Aguesseau, Racine et Boileau : ce dernier lui adressa sa XIe satire (sur Le vrai et le faux honneur). On a de lui des Lettres sur la princesse de Clèves (1678), une Vie du duc de Guise (1668), et quelques traductions.

VALKIRIES, déesses Scandinaves, vont sur le champ de bataille couper la trame de la vie des guerriers, et les conduisent dans le Valhalla, où elles leur versent à grands flots l’hydromel et la bière.

VALLA (Laurent), savant du XVe s., né à Rome en 1406, m. en 1457, fut quelque temps professeur d’éloquence à Pavie, puis à Milan, à Gênes, à Florence, s’attacha au roi d’Aragon Alphonse V, qu’il suivit dans ses guerres et ses voyages en Italie, puis revint à Rome, courut grand risque d’y être arrêté au moment de publier un ouvrage où il niait qu’aucune donation eût été faite à l’Église romaine par Constantin, chercha un asile à Barcelone, puis à Naples, où Alphonse le nomma son secrétaire et son historiographe, accepta en 1447 les offres avantageuses du pape Nicolas V, qui le fit secrétaire apostolique et chanoine de St-Jean de Latran, et revint enfin mourir à Naples auprès d’Alphonse. D’une humeur agressive et caustique, il eut à soutenir une vive polémique contre divers savants, principalement contre le Pogge. Valla est sans contredit avec le Pogge l’homme qui de son temps contribua le plus à réveiller l’amour des lettres classiques. Il traduisit en latin : Hérodote, Paris, 1510 ; Thucydide, 1543 ; l’Iliade, 1502 ; les Fables d’Ésope, 1519. Parmi les ouvrages qui lui sont propres, nous citerons les Élégances de la langue latine, en 6 livres ; un traité De la volupté et du vrai bien ; un dialogue sur le Libre arbitre, écrits réunis dans la collection de ses Œuvres (Bâle, 1543) ; une Hist. du, roi Ferdinand d’Aragon (1521), tous ouvrages écrits en latin. On regretta que son élégante latinité ne soit point accompagnée de plus de politesse à l’égard de ses antagonistes.

VALLA (George), médecin érudit du XVe s., né à Plaisance, enseigna l’éloquence à Milan, à Pavie (1470), à Venise (1481). On a de lui des traductions latines de quelques ouvrages d’Aristote (Du Ciel, Grandes éthiques, Poétique), un traité De tuenda sanitate per victum, Strasb., 1506, et une espèce d’encyclopédie fort curieuse, sous ce titre : De expetendis et fugiendis rebus, Venise, 1501.

VALLA (Joseph), oratorien français, né à l’Hôpital dans le Forez vers 1720, m. en 1790, professa la philosophie et la théologie à Soisson, puis à Lyon, et rédigea par ordre de Montazet, archevêque de Lyon, les Institutiones theologicæ, 1780 et 84, 6 vol. in-12, et les Institutiones philosophicæ, 1782, 5 v. in-12, ouvrages qui furent longtemps classiques et qui sont connus sous les titres de Théologie et de Philosophie de Lyon. La Théologie fut mise à l’Index en 1792.

VALLADOLID, Pintia, v. d’Espagne, dans la Vieille-Castille, ch.-l. de l’intendance de Valladolid, au confluent de la Pisuerga et de l’Esgueva, à 154 k. N. de Madrid ; 25 000 hab. Évêché, cour d’appel, université (fondée en 1346), célèbre pour son école de droit, académie des sciences et arts, école des beaux-arts, plusieurs collèges. On remarque la cathédrale, qui est magnifique, mais inachevée, le couvent et l’église de San-Benito, l’église St-Paul, le palais royal, le musée. Fabriques de papier, chapeaux, étamines, rubans de soie. Patrie de Fernand Nunez, dit Pincianus. C’est dans cette ville que fut célébré le mariage de Ferdinand et d’Isabelle ; les rois d’Espagne y séjournèrent souvent. Christophe Colomb y mourut en 1506. Insurgée contre les Français en 1808, cette ville fut prise par eux le 12 juin de la même année ; Napoléon y tint son quartier général en 1809. — L'intendance a au N. celles de Léon et Palencia, au S. celles de Ségovie et d’Avila : 8000 k. carr. ; 215 000 hab. Elle est arrosée par le Duero et ses affluents.

VALLADOLID, ville du Mexique, capitale du Méchoacan, à 190 kil. O. de Mexico, dans une belle vallée, à 2000m au-dessus de la mer ; 25 000 hab. Archevêché. Cathédrale, bel aqueduc. Patrie d’Iturbide. — Le nom de Valladolid a été longtemps porté par l’État même dont cette ville est la capitale.

VALLAGE, anc. petit pays de France, en Champagne, auj. compris dans les dép. de la Marne, de la Hte-Marne, de l’Aube et de la Meuse, avait pour ch.-l. Joinville ; autres villes, Vassy, Bar-sur-Aube.

VALLANGIN ou VALLENGIN, bourg de Suisse (Neuchâtel), à 5 kil. N. O. de Neuchâtel ; 600 hab. Autrefois ch.-l. d’un comté qui a donné son nom à l’une des branches des comtes de Neuchâtel, et qui fut réuni à celui de Neuchâtel en 1579.

VALLE D’ALESANI, village de Corse, ch.-l. de cant., à 22 kil. de Corte ; 586 hab.

VALLÉE (Geoffroy), fameux déiste, né à Orléans dans le XVIe s., vint jeune à Paris, ou il mena une