Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(St-Gothard), en Helvétie, à l'O., et le Norique à l'E. Dans un sens plus étendu, on la prolongeait jusqu'au Danube et on y comprenait la Vindélicie. — C'est de la Rhétie que paraissent être sortis les Rasena, qui peuplèrent l'Étrurie. Tibère et Drusus conquirent la Rhétie l'an 15 av. J.-C. Au IVe s., elle fut comprise dans le diocèse d'Italie et en forma 2 provinces, que séparait l'Œnus (l'Inn) : la Rhétie 1re, au S. O. (places principales, Curia, Tridenlum, Bregantium); la Rhétie 2e, au N. E. (cap., Augusta Vindelicorum).

RHÉTIQUES (ALPES). V. ALPES et RHÉTIE.

RHIGAS, un des promoteurs de l'insurrection grecque, né vers 1753 à Velestina en Thessalie, était un riche négociant et joignait à l'entente des affaires le talent poétique et un patriotisme ardent. Dans le but de délivrer la Grèce, il forma d'abord à Bucharest, puis à Vienne, une société secrète, dont les ramifications s'étendaient fort loin; mais le gouvernement autrichien le sacrifia, ainsi que huit autres Grecs, aux ombrages de la Turquie. Tous les neuf furent arrêtés à Trieste, dirigés sur la Turquie, et noyés en route dans le Danube par leur escorte, 1798. Rhigas avait publié un traité de Tactique militaire, un Traité élémentaire de physique, etc., et des chants poétiques (en grec moderne), qui furent accueillis de ses compatriotes avec enthousiasme.

RHIN (le), Rhenus en latin, Rhein en allemand, un des grands fleuves de l'Europe, se forme en Suisse (Grisons), par trois bras, dont le principal (le Rhin antérieur) sort d'un lac situé entre le mont St-Gothard et le mont Septimer; coule au N. jusqu'au lac de Constance, qu'il traverse de l'E. à l'O., séparant la Suisse du grand-duché de Bade, arrose Schaffouse et Laufen, où il forme une belle chute, puis passe à Bâle où il devient navigable et d'où il tourne au N., servant de limite entre le grand-duché de Bade et l'Alsace, côtoie ensuite le cercle bavarois du Rhin à l'E., forme un nouveau coude entre Mayence et Bingen, puis, prenant sa course au N. O., traverse la Prusse rhénane et enfin le royaume de Hollande, dont il baigne les provinces méridionales; là il jette à droite, au N., un bras dit l'Yssel, qui tombe dans le Zuyderzée ; à gauche, au S. O., le Wahal, qui joint la Meuse et le Leck, et va, par la branche restante, qui est le vrai Rhin, se perdre dans les sables, peu au-dessous de Leyde : il n'en arrive qu'un maigre filet à la mer. Sa longueur totale est d'env. 1400 kil., dont 900 navigables; sa largeur, très-variable, atteint 715m entre Clèves et Nimègue. Son cours est impétueux, ce qui sur quelques points, surtout près de Bingen, en rendait autre fois la navigation dangereuse. Bords imposants et pittoresques, couverts de vignobles qui donnent les vins du Rhin; îles délicieuses. Les principales villes situées sur le Rhin ou près de ses bords sont : Coire, Constance, Schaffouse, Bâle, Huningue, Strasbourg, Spire, Manheim, Worms, Mayence, Coblentz, Bonn, Cologne, Dusseldorf, Duisbourg, Wesel, Emmerich, Arnheim, Utrecht et Leyde. Affluents princ.: à gauche, Thur, Aar, Ill, Moselle; à droite, Necker, Mein, Lahn, Sieg, Roër, Lippe. Le Rhin communique avec le Danube par la Kinzig, la Rednitz et l'Atmuhl.

On connaît encore sous le nom de RHIN (Rhyn ou Rhein) une petite riv. de Prusse (Brandebourg), qui naît sur la limite du Mecklembourg, coule au S., et se jette dans le Havel, après un cours de 110 kil.

RHIN (départ. du BAS-), fut jusqu'en 1871 un des départements frontières de la France, à l'E., borné au S. par le département du Haut-Rhin, à l'O. par ceux de la Moselle, de la Meurthe et des Vosges, par la Bavière rhénane au N. E. et le gr.-duché de Bade à l'E.; ch.-l., Strasbourg. Il était formé de la partie N. de l'Alsace. Il était côtoyé à l'O. par les Vosges et arrosé par le Rhin, la Lauter, la Moder, le Zorn, l'Ill, la Brusche, l'Andlau, et la Sarre. Beaucoup de forêts ; mines de fer, plomb, manganèse, lignite; marbre, pierre à bâtir, ocre, terre à potier, sable noir. Culture parfaite : grains de toute espèce, légumes, fruits, choux, betterave, colza, houblon, tabac, moutarde, pastel, etc.; bons vins blancs; excellents pâtés de foie d'oie. Beaucoup de gros et menu bétail abeilles. Industrie très-active et très-variée : draps, toiles et tissus de coton de toute espèce; papiers, cartes à jouer, chapeaux de paille, bougies, chandelles, térébenthine; produits chimiques; tartre, acides minéraux; armes, instruments de physique, etc. ; orfévrerie, horlogerie, vermeil renommé; passementerie, boutonnerie, etc. Très-vaste commerce ; eaux minérales. — Ce dép. avait 4 arr. (Strasbourg, Saverne, Schelestadt, Wiessembourg), 33 cantons, 542 communes; il appartenait à la 6e division militaire, avait un évêché à Strasbourg et dépendait de la cour impér. de Colmar.

RHIN (dép. du HAUT-), ancien département français, entre ceux du Bas-Rhin au N., de la Hte-Saône et des Vosges à l'O., du Doubs au S., confinait au grand-duché de Bade : ch.-l. Colmar. Il était formé du S. de l'Alsace et de la république de Mulhouse. Très-montagneux au S. et à l'O., plat et bien boisé ailleurs. Ce pays est arrosé par le Rhin, l'Ill et le canal du Rhône au Rhin. Argent, fer, cuivre, houille, cristal de roche; beaucoup d'espèces de marbre, porphyre, granit, pierre de taille, gypse, eaux minérales. Céréales, légumes, pommes de terre, chanvre, garance, culture en grand du merisier, bons vins. Beaucoup de bétail, porcs, chèvres, chevaux, abeilles. Beaucoup d'industrie et de commerce : toiles peintes (V. MULHOUSE), soieries peintes, châles imprimés, teintureries en rouge d'Andrinople et autres; draps fins, toiles; savon, produits chimiques, potasse, acides minéraux; fer, fil de fer, acier; forges, hauts fourneaux et martinets; bière, eau-de-vie, kirschenwasser; papier de verre, etc. — Ce dép. avait 3 arr. (Colmar, Belfort, Mulhouse), 30 cantons, 490 communes : il avait une cour impér. à Colmar, et dépendait de la 6e division militaire et de l'évêché de Strasbourg;

RHIN-ET-MOSELLE (dép. de), dép. formé après la paix de Lunéville (1801), aux dépens de diverses fractions des électorats de Cologne, de Trêves, etc., avait pour ch.-l. Coblentz. Auj. à la Prusse rhénane.

RHIN (Confédération du). V. ALLEMAGNE.

RHIN (Cercle du), dit aussi Bavière rhénane, le seul des 8 cercles de la Bavière qui soit à l'O. du Rhin, est formé de presque toutes les possessions de l'anc. maison palatine : il a pour bornes au S. les dép. français du Bas-Rhin et de la Moselle, au N. et à l'O. la Prusse rhénane, à l'E. le grand duché de Bade : 105 kil. sur 85; 590 000 hab.; ch.-l., Spire. On le divise en 4 districts : Spire, Deux-Ponts, Landau, Kaiserslautern. Il est traversé par des montagnes qui font suite à la chaîne des Vosges, et parmi lesquelles on remarque le Mont-Tonnerre. — Ce cercle correspond à la majeure partie de l'anc. dép. français du Mont-Tonnerre. Ce pays avait été assigné en 1815 à l'Autriche, qui le céda à la Bavière dès 1816.

RHIN (Cercle du BAS-), ou Cercle électoral, un des dix cercles de l'anc. empire d'Allemagne, s'étendait le long du Rhin depuis la frontière de France jusqu'à celle de Hollande, renfermant les archevêchés électoraux de Mayence, Trêves, Cologne, le Palatinat électoral du Rhin, le duché d'Aremberg, la principauté de La Tour-et-Taxis, etc. Il forme auj. la plus grande partie du cercle bavarois du Rhin et une petite portion de la Prusse rhénane et de la Hesse.

RHIN (Cercle du HAUT-), un des dix cercles de l'anc. empire d'Allemagne, à la droite du Rhin, au S. E. du cercle de Westphalie, au S. de celui de Basse-Saxe, à l'O. de celui de Haute-Saxe, au N. O. de celui de Franconie, et au N. E. du Cercle électoral, renfermait les évêchés de Worms, Spire, Strasbourg, Bâle, Fulde. Il forme auj. la plus grande partie de la Hesse électorale et de la Hesse-Darmstadt, avec une petite portion du grand-duché du Bas-Rhin. — On donne auj. le nom de Cercle du Haut-Rhin à une division du grand-duché de Bade. Il est borné au S. et