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chenègues, les Outses; elle forma à partir de 1241 an roy. particulier, qui fut tantôt uni à la Moldavie ou vassal de la Hongrie, tantôt indépendant; la plupart des princes qui occupèrent le trône appartenaient à la maison de Bessaraba. Mahomet II soumit la Valachie au tribut en 1462 et en fit une prov. de l'empire ottoman, mais il lui laissa ses propres lois, et ne garda, outre la suzeraineté, que le droit de nommer et de déposer le chef de l'État (ce chef fut depuis 1716 choisi parmi les Grecs Fanariotes). La dépendance devint de plus en plus complète au commencement du XVIe s. Sous Pierre le Grand (1707), les Valaques commencèrent à nouer des intelligences avec la Russie, et cette puissance n'a cessé depuis de convoiter la possession de leur pays ou du moins d'y exercer une grande influence. La Valachie jusqu'à l'Aluta avait été cédée à l'Autriche par le traité de Passarovitz (1718), mais celui de Belgrade la restait aux Turcs (1739). En 1829, le traité d'Andrinople avait placé la Valachie sous la protection de la Russie : le traité de Paris de 1856 mit fin à ce protectorat exclusif, qui fut dès lors remplacé par la protection collective des grandes puissances. — Auj. la Valachie est un État constitutionnel, gouverné par un prince électif et par une assemblée représentative sur la base de la convention du 19 août 1858. En 1859, la Valachie s'unit administrativement avec la Moldavie sous le nom commun de Roumanie. Un seul prince (le colonel Couza) fut élu par les deux Principautés unies, qui n'eurent plus qu'une seule assemblée et qu'un seul ministère, et, en 1866, formèrent une seule Principauté, la Principauté de Roumanie (V. ce nom). — Parmi les hospodars qui ont gouverné la Valachie, on distingue les Mavrocordatos, les Soutzo, les Stourdza, les Ghika, les Stirbey, les Bibesco. Engel a écrit au dernier siècle l’Histoire de la Valachie. Élias Regnault a publié en 1855 une Histoire des Principautés danubiennes.

VALAIS (le), Wallis en all., Vallis Pennina en lat. 20e canton de la Confédération helvétique, entre ceux de Vaud et Berne au N., d'Uri et du Tessin au N. E. et le roy. d'Italie au S. et à l'E.; 82 000 h. (catholiques); capit., Sion. Tout le pays n'est qu'une immense vallée (d'où son nom), traversée par le Rhône; il est entouré de très-hautes montagnes (mont Rosa, Cervin, Mœnch, Jungfrau, Grimsel, grand St-Bernard, Simplon, etc.). Pays fertile : céréales, safran, légumes, fruits exquis, raisin de qualité supérieure; vins estimés. Beaux pâturages, gibier abondant. Mines d'or, argent, fer, cuivre, plomb, cobalt; houille, marbre. Les habitants appartiennent à deux races, la française et l'allemande. Beaucoup sont goitreux. — Le Valais a successivement appartenu aux Romains, aux Bourguignons, aux Francs, a fait ensuite partie du roy. de Bourgogne Transjurane, puis du roy. d'Arles; il se divisa plus tard en Bas-Valais (appartenant aux comtes de Savoie), et Ht-Valais (à l'évêque de Sion). En 1476, l'évêque de Sion, Walter de Supersax, aidé d'un corps de Bernois, fit la conquête du Bas-Valais. Dès lors les deux parties du Valais se réunirent et formèrent une république, qui fut d'abord l'alliée des 13 cantons suisses, et qui en 1553 entra dans la Confédération. En 1801, cette république, s'étant séparée de la Suisse, se mit sous la protection de la France. En 1810, son territoire forma le dép. du Simplon. qui eut pour ch.-l. Sion. En 1814, elle entra dans la Confédération et forma un des 22 cantons. Le pouvoir législatif est exercé dans ce canton par un grand-conseil, composé de l'évêque et de députés nommés pour 2 ans; le pouvoir exécutif, par un conseil d'État de 5 membres, choisis pour 2 ans par le grand-conseil dans son sein ou en dehors. Tout citoyen âgé de 18 ans est électeur.

VALAQUE-ILLYRIEN (District), district des États autrichiens, dans le gouvt des Confins militaires (généralat du Banat), entre le comitat de Krassova la Servie et la Valachie; 80 000 h.; ch.-l., Karansebes.

VALARSACE, roi d'Arménie. V. TIGRANE II.

VALART (Joseph), humaniste, né en 1698 à Hesdin (Artois), m. en 1781, reçut les ordres, fut professeur et précepteur dans diverses maisons particulières, et enfin préfet des études à l'École militaire de Paris. On lui doit des éditions classiques d'un grand nombre d'auteurs (Ovide, Végèce, Frontin, Horace, Celse, Cornelius-Nepos, Quinte-Curce, César), une Grammaire latine, une Grammaire française, une Prosodie latine et une Prosodie française.

VALAZÉ (Ch. DUFRICHE de), membre de la Convention, né en 1751 à Alençon, fut d'abord lieutenant, quitta le service pour s'occuper d'économie politique, de législation et de littérature, adopta les principes de la Révolution, fut député en 1792 à la Convention par le dép. de l'Orne, prit parti pour les Girondins, rédigea le rapport dans le procès de Louis XVI et vota pour l'appel au peuple, s'éleva contre Marat et Robespierre, fut compris dans la proscription des Girondins le 2 juin 1793 et condamné à mort le 30 oct. par le tribunal révolutionnaire : il se poignarda en entendant prononcer l'arrêt.

VALBONNAIS, ch.-l. de c. (Isère), à 47 k. S. E. de Grenoble; 1307 hab.

VALCARÈS, étang salé du dép. des Bouches-du-Rhône, couvre près de la moitié de la Camargue.

VALCKENAER (Louis Gaspard), philologue hollandais, né en 1715 à Leeuwarden (en Frise), mort en 1785, fut l'élève d'Hemsterhuys, devint co-recteur du gymnase de Campen, professeur de langue grecque, puis d'antiquités grecques, à l'Université de Franeker, professeur de langues et d'antiquités grecques, puis d'histoire hollandaise à celle de Leyde, et forma un grand nombre d'élèves distingués. Il a donné des éditions estimées de l’Hippolyte et des Phéniciennes d'Euripide, des poésies de Callimaque, de Théocrite, du livre d'Ammonius de Vocabulorum differentia et de quelques autres grammairiens grecs, et a laissé divers ouvrages originaux, réunis sous le titre d’Opuscula philologica, critica et academica. — Érudit français. V. WALCKENAER.

VALDAÏ (Monts), chaîne de montagnes peu élevées de la Russie d'Europe (Novogorod), forme la limite entre le bassin de la mer Baltique et celui de la mer Noire. Elles courent env. 500 kil. vers l'O. et le N. O., bornant au N. le bassin du Volga; elles n'ont guère que 300m de haut.

VAL-D'AJOL (le), commune importante du dép. des Vosges, à 16 k. S. O. de Remiremont ; 7249 h. Fabr. de kirchenwasser, de chapeaux de paille; filatures de coton, tissage de calicot, scieries de planches.

VAL-DE-GRÂCE, un des beaux monuments de Paris, à l'extrémité S. de îa rue St-Jacques, était dans l'origine un couvent de Bénédictines dont le nom complet était Val-de-Grâce de Notre-Dame de la Crèche. Il fut fondé par Anne d'Autriche en acquittement d'un vœu qu'elle avait fait pour obtenir la naissance d'un fils (Louis XIV); c'est auj. une église (sous le vocable de Jésus et Marie) et un hôpital-militaire. — Les travaux de construction, commencés en 1645, sur les plans de Franç. Mansard, furent achevés en 1665 par Lemuet et Gabriel Leduc. L'église, la partie principale de l'édifice, est surmontée d'une tour, couronnée elle-même d'un dôme élégant, dont le dessin rappelle, mais dans de moindres proportions, celui de St-Pierre de Rome. La coupole intérieure du dôme, peinte par P. Mignard, représente la gloire des bienheureux. Dans la cour de l'hôpital se trouve la statue du chirurgien Larrey.

VALDEMAR I, le Grand, roi de Danemark, né en 1131, était fils de Canut Lavard, roi des Obotrites ou Vénètes, et petit-fils d'Éric III. A la mort d'Éric V il fut un des 3 compétiteurs qui disputèrent sa succession (1147); il finit par l'emporter sur ses deux adversaires, Canut V et Suénon III, et resta en 1157 seul maître de tout le Danemark. Il entretint des relations amicales avec l'empire, força les princes de Mecklembourg à renoncer à leurs prétentions sur le