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briqua un verre de lunette convexe des deux côtés, qui avait 32 pieds (10m,70) de foyer et 1 pied (0m,33) de diamètre, et des verres brûlants d’une grande puissance, dits Caustiques de Tschirnhausen ; on lui doit aussi la découverte d’une porcelaine semblable à celle de la Chine. Outre des Mémoires, dans le recueil de l’Acad. des sciences, il a laissé quelques ouvrages, dont les plus estimés sont : Medicina corporis, Amst., 1686, et Medicina mentis, Amst., 1687 : ce dernier est un traité de logique spécialement destiné à former des géomètres.

TSCHUDI (Gilles), le Père de l’histoire suisse, né à Glaris en 1505, m. en 1572, était catholique, quoiqu’ayant eu Zwingle pour précepteur. Il remplit divers emplois dans sa patrie, et laissa, entre autres écrits, la Chronique de la Suisse, de l’an 1000 à 1470 (en allem.), Bâle, 1734, 2 vol. in-fol. ; De prisca ac vera Alpina Rhætiæ, cum Alpinarum gentium tractu, Bâle, 1530 et 1560, et des Cartes de la Suisse, 1560.

TSEU-SSÉ, philosophe chinois, petit-fils de Confucius, né vers 515 av. J.-C., mort vers 453, hérita de la réputation de sagesse de son aïeul, et composa plusieurs ouvrages de morale, dont le plus célèbre est l’Invariable milieu (Tchoung-young) : comme Aristote, il place la vertu dans le milieu entre les excès. Ce traité a été trad. en latin par le P. Intorcetta et par le P. Noël, dans les 6 livres classiques de l’empire chinois, et en français, par le P. Cibot. Abel Rémusat en a publié le texte chinois et mandchou, avec traductions lat. et franç. (dans les Notices et extraits des manuscrits, tome X).

TSIAMPA, prov. de l’extrême Asie, dans l’Inde au delà du Gange, au S. de la Cochinchine, entre 10° 18′-12° 5′ lat. N. et 104° 35′-106° 35′ long. E., était jadis un royaume considérable qui comprenait la Cochinchine ; auj. c’est une prov. de l’empire d’Annam. Pays montagneux, habitants sauvages.

TSIN, TSING, dynasties chinoises.V. THSIN et CHINE.

TSOU-SIMA, île et prov. du Japon, dans le détroit de Corée, a 80 kil. de long ; ch.-l., Fou-Tsiou.

TUAM, v. d’Irlande (Galway), à 31 kil. N. E. de Galway, 7000 hab. Archevêché catholique, métropolitain de tout le Connaught ; évêché anglican.

TUBALCAIN, fils de Lamech, né vers 2975 av. J.-C., passe pour avoir inventé l’art de travailler le fer et l’airain. Son nom rappelle celui de Vulcain.

TUBÉRON, L. Ælius Tubero, grand ami de Cicéron, le suivit comme lieutenant en Asie, et combattit à Pharsale pour Pompée contre César. Il obtint son pardon du dictateur. Il avait composé une Histoire romaine, auj. perdue. — Son fils, Quintus T., Pompéien ainsi que lui, obtint aussi son pardon. Pour flatter César, il voulut mettre obstacle au rappel de Ligarius, accusé d’avoir combattu en Afrique : c’est à cette occasion que Cicéron prononça le Pro Ligario. Q. Tubéron était habile jurisconsulte : il reste de lui quelques fragments dans les Institutes.

TUBERTUS (A. Posthumius), dictateur en 429 av. J.-C., battit complètement les Volsques et les Èques. Comme Manlius, il fit mettre à mort son propre fils, qui avait combattu contre son ordre.

TUBINGUE, v. du Wurtemberg (Forêt-Noire), sur le haut Necker, à 32 kil. S. O. de Stuttgard ; 9000 h. Université célèbre (fondée en 1477), comprenant 6 facultés, avec une bibliothèque et de riches collections : tribunaux. Pfalz ou château ducal au XVIe s. ; église St-George, contenant les tombeaux de plusieurs souverains du Wurtemberg ; Rathaus ou hôtel de ville, bâti en 1455. Patrie de Gmelin. — Jadis résidence des comtes palatins de Souabe, Tubingue fut achetée en 1342 par le comte Ulric de Wurtemberg. Le pacte dit Tübinger-vertrag, qui a été jusqu’à nos jours la charte du Wurtemberg, y fut signé en 1514. Tubingue souffrit beaucoup pendant la guerre de Trente ans ; elle fut ravagée par les Français en 1688.

TUCHAN, ch.-l. de c. (Aude), à 60 kil. S. E. de Carcassonne ; 1155 hab. Moulins à huile, eaux-de-vie.

TUCKER (Abraham), moraliste anglais, né à Londres en 1705, m. en 1774, voyagea pour son instruction, et publia, en 1768 et années suiv. : The light of nature (la Lumière de la nature), 7 vol. in-8, ouvrage estimé, où il traite de métaphysique, de morale, de religion et de politique. On a aussi de lui : Avis d’un gentilhomme campagnard à son fils.

TUCKEY (J. KINGSTON), navigateur, né à Greenhill (Irlande) en 1776, mort en 1816, reconnut vers 1803 le Port-Philipp (Nouv.-Hollande) et la côte voisine sur le détroit de Bass, fut 9 ans prisonnier en France sous l’Empire, fut chargé en 1816 d’explorer le Zaïre, afin de rechercher si ce n’était pas le même fleuve que le Niger, et mourut de ses fatigues, après avoir remonté près de 400 kil. dans l’intérieur de l’Afrique. On a les Relations de ses deux voyages (1805, 1818). L’Expédition de Zaïre a été trad. dès 1818.

TUCUMAN (SAN-MIGUEL de), v. de la confédération de Rio de la Plata, capit. de l’État de Tucuman, à 1160 kil. N. O. de Buénos-Ayres, par 67° 16′ long. O. et 26° 49′ lat. S. ; 12 000 hab. Évêché. — Tucuman a été fondée en 1685. Les insurgés y battirent les Espagnols en 1812. Il s’y tint en 1816 un congrès où fut proclamée l’indépendance des Provinces-Unies de Rio de la Plata, — L'État de Tucuman a pour bornes ceux de Santiago à l’E., de Catamarca au S., de Rioja à l’O., de Salta au N. : 385 k. de l’E. à l’O. sur 230 ; env. 90 000 hab. Mont. à l’O. (les Andes) ; vastes plaines ailleurs : nombreuses rivières, climat doux et sain, sol fertile (riz, maïs, coton, tabac, cacao, fruits, etc.) ; beaucoup de bois.

TUDELA, Tutela, v. d’Espagne (Pampelune),sur l’Èbre, à 60 kil. S. de Pampelune ; 8000 hab. Évêché, suffragant de Burgos. Savon mou, gros lainages, tuiles, briques, huiles, etc. Patrie de Benjamin Tudèle. Cette ville existait sous les Romains ; le roi Alphonse la prit aux Maures en 1115. Le général Lannes y défit Castagnos le 23 nov. 1808.

TUDLINGEN, v. du Wurtemberg (Forêt-Noire), à 110 kil. S. O. de Stuttgard et à 32 kil. S. O. de Sigmaringen ; 5000 hab. Les Français, commandés par Rantzau, y furent défaits par les Impériaux en 1643.

TUDOR (Owen), tige de la maison royale de Tudor, était d’une des premières familles du pays de Galles. Il sut se faire aimer de Catherine, veuve du roi d’Angleterre Henri V, qui l’épousa secrètement ; il en eut un fils, Edmond Tudor, comte de Richemond, qui épousa Marguerite de Lancastre, issue d’Édouard III par Jean de Gand ; Edmond fut père de Henri Tudor qui monta sur le trône sous le nom de Henri VII, après avoir renversé Richard III (d’York). Les Tudor avaient embrassé le parti de Lancastre : Owen Tudor fut pris à la bat. de Mortimer’s Cross et décapité en 1461 par ordre du duc d’York (Édouard IV), mais Henri Tudor releva le parti de Lancastre et le fit triompher. La maison de Tudor régna depuis 1485 jusqu’à l’avénement des Stuarts en 1603 ; elle compte 5 souverains : Henri VII, Henri VIII, Édouard VI, Marie et Élisabeth.

TUFFÉ, ch.-l. de c. (Sarthe), à 33 kil. S. E. de Mamers ; 1704 hab. Toiles, poterie, faïence.

TUGEND-BUND, c.-à-d. lien de vertu, société secrète formée en 1813 par les étudiants de l’Allemagne, dans le but apparent d’expulser les Français du sol de la patrie. Elle finit par donner de l’ombrage aux souverains de l’Allemagne, et fut dissoute en 1815. Le fanatique Sand en faisait partie.

TUGÈNES, Tugeni, une des 4 nations principales de l’Helvétie au temps de César. Ils habitaient à l’E. du lac de Zurich, dans le Tockembourg.

TUGGURT, v. d’Algérie (Constantine), dans le Zab, à 300 kil. S. E. de Biskara. Centre d’approvisionnement pour les nomades du Sahara. Occupée en 1854.

TUILERIES (Palais et Jardin des), palais du souverain de la France, à Paris, a été ainsi nommé parce qu’il a été bâti sur l’emplacement d’une anc. fabrique de tuiles. Il est situé dans la partie O. de la ville, sur la r. dr. de la Seine, entre la place du Carrousel à