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tique Troie, par Antigone, l'un des généraux d'Alexandre. Elle devint de bonne heure un évêché, suffragant de Cyzique. — V. ILION.

TROILUS, fils de Priam et d'Hécube. Les Destins avaient arrêté que, tant qu'il vivrait, Troie ne pourrait être prise; cependant il osa témérairement attaquer Achille, et fut tué par le héros. Les amours de ce prince avec Cressida, fille du divin Chalcas, ont fourni à Shakespeare le sujet d'une de ses tragédies.

TROIS CHAPITRES (Affaire des). On appelait les Trois Chapitres trois ouvrages théologiques, de Théodore de Mopsueste, de Théodoret et d'Ibas, qui étaient plus ou moins empreints des erreurs de Nestorius sur le mystère de l'Incarnation et sur l'union des deux natures en J.-C. Ces chapitres étaient accusés d'hérésie; cependant ils ne furent pas expressément condamnés par le concile de Chalcédoine (521) : de là, grande division entre les fidèles, dont les uns les approuvaient et les autres les condamnaient; cette dispute troubla le règne de Justinien et celui du pape Vigile. En 553. les Trois Chapitres furent définitivement condamnés par le concile général de Constantinople.

TROIS-ÉVÊCHÉS (les). On désignait sous ce nom trois villes de Lorraine, Metz, Toul et Verdun, qui avaient chacune le titre d’évêché. Après avoir été longtemps villes impériales, elles furent réunies toutes trois à la France en 1552 par Henri II; le traité de Cateau-Cambrésis (1558) et celui de Westphalie (1648) lui en confirmèrent la possession.

TROIS-FONTAINES, abbaye de l'ordre de Cîteaux, appelée la 1re fille de Claivaux, était en Champagne (Hte-Marne), à 8 kil. S. de St-Dizier; 300 hab.

TROIS-MOUTIERS, ch.-l. de c. (Vienne), à 8 k. N. O. de Loudun; 1252 hab.

TROIS-POINTES (Cap des), cap de la Guinée super., sur la Côte d'Or, par 4° 40' lat. N., 5° 4' long. O.

TROITZA ou TROITSKOIE (c.-à-d. la Trinité), v. de Russie (Moscou), à 60 kil. N. E. de Moscou; 4000 h. Archevêché. Couvent célèbre, consacré à S. Serge, et dont l'église, dite de la Trinité, possède le tombeau du saint et renferme un trésor qui passe pour être plus riche que ceux de Rome et de Lorette. Pierre le Grand y trouva un asile lors de la 1re révolte des Strélitz. Ce couvent possédait jadis plus de 100 000 serfs; Catherine réunit au fisc les terres et les vassaux du monastère.

TROJA, nom latin de Troie. V. TROIE.

TROJA, Ecanum? v. de l'Italie mérid. (Capitanate), à 80 kil. S. O. de Foggia; 4600 hab. Évêché. Il s'y tint un concile sous Urbain II.

TROKI, v. de la Russie (Lithuanie), à 25 kil. S. O. de Vilna; 4000 hab. Fondée par Ghédimin en 1321, et capitale de la Lithuanie avant Vilna.

TROLL (Gustave), archevêque d'Upsal, ennemi acharné de l'administrateur Sténon II, l'excommunia avec ses partisans et appela les Danois en Suède ; il fut pour ce fait déposé par les États. Sténon ayant péri peu après, Troll rentra en vainqueur dans son diocèse et plaça la couronne de Suède sur la tête du roi de Danemark, Christian II, 1520. Il gouverna la Suède en l'absence de ce prince, mais ne put comprimer l'insurrection dirigée par Gustave Vasa, et s'enfuit avec Christian, quand ce prince fut lui-même chassé du Danemark. Il revint en 1535 tenter la fortune en Norvège, mais il y périt, près de Malmœ.

TROLLHATTA, bg de Suède (Gothie), à 24 kil. S. d'Elfsborg, donne son nom à un canal latéral à la Gœtha, qui fut creusé de 1794 à 1800.

TROLLOPE (Mrss), femme de lettres anglaise, née en 1779 à Heckfield (Hampshire), m. en 1863, avait épousé un avocat, qui la laissa veuve en 1835. Après 3 ans de séjour aux États-Unis, elle publia en 1831 les Mœurs domestiques des Américains, critique sévère qui obtint la vogue en Angleterre, mais qui souleva contre elle la société anglo-américaine ; elle écrivit dans le même esprit caustique : la Belgique, 1834; Paris et les Parisiens, 1836; Vienne et les Autrichiens, 1838; un Tour en Italie, 1842. Elle réussit aussi dans le roman : on remarque en ce genre le Vicaire de Wrexhill, où elle dépeint un tartufe protestant, la Veuve Barnabé (à la recherche d'un second mari) ; la Veuve mariée, les Bas-Bleus. Plusieurs de ses écrits ont été traduits en français.

TROMP (Martin), marin hollandais, né à La Brille en 1597, servit dès l'enfance, devint, après de longs dégoûts et de nombreuses injustices, lieutenant-amiral en 1637, remporta plusieurs victoires navales, entre autres celles des Dunes sur les Espagnols (1639), fit en 1651 et 52 deux admirables campagnes contre les amiraux anglais Blake et Deane, se distingua également à Portland, à Nieuport, à Dunkerque, et fut tué en 1653 à l'affaire de Catwik. — Corn. Tromp, son fils, né à Rotterdam en 1629, m. en 1691, fut capitaine de haut bord à 21 ans, brilla dans les campagnes de 1652, 1656, 1662, devint lieutenant général en 1665, fut quelque temps chef de la flotte hollandaise, mais se vit forcé d'en céder le commandement à Ruyter (1665), conçut dès lors de la jalousie contre ce rival, le seconda mal dans un moment périlleux, et fut par suite privé de son grade. Après le massacre des frères de Witt, qu'il regardait comme ses ennemis, et le triomphe de la maison d'Orange, à laquelle il était dévoué (1672), son emploi lui fut rendu et il se réconcilia avec Ruyter, qui le tira de plus d'un péril. Il tenta en vain en 1674 d'opérer une descente sur les côtes de France, alla en 1676 défendre le Danemark contre les Suédois, et obtint dans cette campagne les plus grands succès. Il mourut en 1691, au moment où il venait de recevoir le commandement de la flotte destinée à agir contre la France.

TROMPETTE (Château), château construit à Bordeaux, sous Charles VII, en même temps que le fort du Hâ, pour maintenir la ville dans l'obéissance après la réunion de la Guyenne à la couronne. Élevé sur l'emplacement actuel des Quinconces, il dominait la ville et commandait la rade. Il disparut lors des travaux de fortification de Vauban.

TROMPETTES (Fête des), fête célébrée par les Hébreux le 1er jour de l'année civile (en septembre), fut, à ce qu'on croit, instituée en mémoire du tonnerre que l'on entendit sur le Sinaï quand Dieu y donna sa loi.

TROMSOE, île de la Suède, dans la mer du Nord, sur la côte N. O. de la Norvège, à 7 kil. sur 2 ; ch.-l., Tromsœ ; 3000 hab. Évêché. Port de commerce.

TRONCHET (Franç. Denis), jurisconsulte, né à Paris en 1726, m. en l806, se fit une grande réputation comme avocat consultant, ferma son cabinet pendant le triomphe du parlement Meaupou, parut aux États généraux, vota peu d'innovations, fit rejeter le jury en matière civile, fut un des trois conseils choisis par Louis XVI, entra au Conseil des Anciens, et devint sous le Consulat le 1er président du tribunal de cassation et sénateur (1801). Il eut grande part à la rédaction du projet de Code civil.

TRONCHIN (Théod.), médecin, né à Genève en 1709, m. en 1781, était élève de Boerhaave. Il exerça son art à Amsterdam, puis à Genève, et se fixa enfin à Paris, où il fut 1er médecin du duc d'Orléans. Il popularisa l'inoculation en France et se fit un nom par sa charité. Il était de l'Académie des sciences.

TRONCHIN (J. Rob.), jurisconsulte genevois, parent du préc., 1711-93, fut procureur général à Genève. Lors des poursuites dirigées contre l’Émile et le Contrat social, il fit paraître, pour défendre les mesures du gouvernement de Genève, les Lettres écrites de la campagne; Rousseau y répondit par les Lettres de la Montagne, qui portèrent au comble l'effervescence du peuple genevois et hâtèrent le triomphe de la démocratie.

TRONSON DU COUDRAY (G. Al.), avocat distingué du barreau de Paris, né à Reims en 1750, s'offrit pour défendre Louis XVI, partagea avec Chauveau-Lagarde la défense de la reine, sauva plusieurs victimes de la Révolution, fut député en 1795 au Con-