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d’Indre-et-Loire et capit. de l’anc. Touraine, sur la r. g. de la Loire, à 234 k. S. O. de Paris par le chemin de fer ; 41 061 hab. Archevêché ; ch.-l. de division militaire ; trib. de 1re inst. et de commerce, école préparatoire de médecine, lycée, séminaire, école de dessin ; société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres, cabinet d’histoire naturelle et d’antiquités, musée de peinture, bibliothèque, jardin botanique. La ville, assez bien bâtie, est traversée par une rue magnifique, à l’extrémité de laquelle est une statue en marbre de Descartes ; beau pont sur la Loire, l’un des plus beaux de l’Europe : il a 435m de long sur 15 de large ; chemin de fer, avec un bel embarcadère ; cathédrale de St-Gatien, en style gothique, renfermant les tombeaux des enfants de Charles VIII ; tours de St-Martin et de Charlemagne, seuls restes de la célèbre église de St-Martin de Tours, démolie en 1793 ; palais archiépiscopal, hôtel de ville, préfecture, bourse, casernes, belle fontaine, puits artésien. Environs magnifiques, situation délicieuse ; admirable entrée en venant de Paris. Fabriques de draps, couvertures, tapis, ouate, soieries, rubans, passementerie, faïence, poterie bronzée, cordes en boyaux, corroieries, teintureries, amidon ; pruneaux dits de Tours, et autres fruits ; bougies, chanvres, laines, cuirs, grains, vins, etc. — Tours était la capitale des Turones, et fut sous les Romains le ch.-l. de la Lyonnaise 3e (Pour l’historique de la ville, V. TOURAINE). On nomme bataille de Tours la série de combats livrés aux Arabes en 732 par Charles-Martel entre Tours et Poitiers. Les environs de cette ville étaient le séjour favori de Charles VII et de Louis XI : ce dernier habita longtemps le château de Plessis-lès-Tours. Les États généraux s’y tinrent en 1468, 1484 et 1506. Henri IV fit planter près de Tours les premiers mûriers pour l’alimentation des vers à saie en France. Tours a eu, entre autres évêques, S. Martin, Grégoire de Tours, S. Gatien. C’est dans cette ville que sont nés Gabrielle d’Estrées, Boucicaut, Rapin, Grécourt, Destouches, Dutens, Bouilly, Balzac. Jadis on battait monnaie à Tours, mais la livre de Touraine, dite livre tournois, était d’un cinquième plus faible que celle de Paris.

TOURTERON, ch.-l. de c. (Ardennes), à 20 kil. N. O. de Vouziers ; 576 hab.

TOURVILLE (Anne Hilarion DE COTENTIN, comte de), célèbre marin, né en 1642 au château de Tourville, près de Coutances, d’une famille ancienne de Normandie, mort en 1701, était fils de César de Tourville, maréchal de camp. Il entra dans l’ordre de Malte à 14 ans, fit avec distinction plusieurs campagnes contre les Barbaresques, fut fait capitaine de vaisseau à 25 ans (1667), se signala sous d’Estrées et Duquesne, notamment aux batailles de South-Bay (1672) et d’Agosta (1676), commanda l’avant-garde sous le maréchal de Vivonne à la bat. navale de Palerme (1677) ; prit part aux diverses expéditions contre Alger et Tripoli (1682-1688) ; reçut en 1689 le titre de vice-amiral des mers du Levant ; fut envoyé en Irlande avec d’Estrées pour soutenir la cause de Jacques II, prit en 1690 deux grands convois, près de l’île de Wight et dans la baie de Tingmouth (Devon), mais perdit deux ans après contre une flotte double en nombre la bataille de La Hogue (qu’il ne livra du reste que malgré lui et sur un ordre exprès de la cour) ; fit une admirable campagne navale en 1693, gagna la bat. de St-Vincent (Portugal), et fit perdre aux Anglais dans cette seule campagne plus de 80 bâtiments et de 36 millions.

TOUS-LES-SAINTS (Baie de), Bahia de Todos os Santos, baie du Brésil (Bahia), par 13° lat. S. et 41° long. O., a 35 k. sur 28. Sur la côte E. est Bahia.

TOUSSAINT (la), fête instituée en 731 par le pape Grégoire III en l’honneur de fous les saints, est célébrée le 1er nov. Elle fut introduite en France en 835 par Grégoire IV. C’est une des 4 grandes fêtes reconnues par le Concordat.

TOUSSAINT (Franç. Vinc.), écrivain, né à Paris en 1715, mort en l772, suivit quelque temps le barreau, puis se livra aux lettres. Il rédigea les articles de jurisprudence dans les 2 premiers vol. de l’Encyclopédie, publia en 1748 le livre des Mœurs, où il traitait de la morale naturelle d’une manière indépendante de toute croyance religieuse, compléta ce livre en 1762 par des Éclaircissements, qui jurent, ainsi que l’ouvrage, condamnés au feu par le Parlement, et s’enfuit à Bruxelles, où il rédigea la Gazette française. Frédéric II, roi de Prusse, qu’il avait précédemment attaqué dans la Gazette française, lui offrit un asile (1764) et lui confia la chaire de rhétorique et de logique à l’école militaire de Berlin ; mais Toussaint s’aliéna ce prince par sa vanité. Avant de mourir, il se convertit et rétracta ses erreurs.

TOUSSAINT-LOUVERTURE, général noir, né à St-Domingue en 1743, avait reçu quelque instruction. Après avoir secondé les nobles contre-révolutionnaires et aidé à soulever ses compatriotes, il accueillit avec reconnaissance le décret qui proclamait la liberté des Noirs, passa, en 1794, au service de la République française, aida le général français Laveaux à chasser de l’île les Espagnols et les Anglais et à réprimer une révolte de mulâtres (1795), et fut en récompense nommé successivement général de brigade, général de division, enfin général en chef des armées de St-Domingue. Il rétablit l’ordre et la discipline, mais ne tarda pas à se rendre indépendant et se fit proclamer président à vie (1800). Il refusa de reconnaître le général Leclerc, envoyé pour rétablir l’autorité française (1801) ; mais il se vit bientôt forcé de capituler, puis fut arrêté comme conspirateur, transporté en France et enfermé au fort de Joux, où il mourut en 1803. Le nom de L’ouverture lui vient de ce que le commissaire de la République, Polverel, apprenant ses succès, s’était écrié : « Mais cet homme fait donc ouverture partout ! » Le nom lui en resta.

TOUSTAIN (dom Ch. Franç.), Bénédictin de la congrégation de St-Maur, né en 1700, au Repas, près de Séez, m. en 1764, a donné avec D. Tassin un Nouveau traité de Diplomatique, 6 vol. in-4, et une édition de Théodore Studite.

TOUTMÈS ou TOUTHMOSIS. V. THOUTHMOSIS.

TOUTOUCH (Tadj-ed-Daoulah), prince turc seldjoucide, fils d’Alp-Arslan et frère de Mélik-Chah, eut mission d’achever la conquête de la Syrie (1076), la termina en 1078 et repoussa les Égyptiens, qui lui disputaient sa conquête ; se fit proclamer sultan à Damas, après la mort de Mélik (1092) et se fit reconnaître par les émirs de Syrie ; mais eut bientôt à combattre et Barkiarok, fils de Mélik, et Aksankar, émir d’Alep ; il battit et tua le second, mais fut lui-même vaincu par Barkiarok, et périt à Rei (1095).

TOUVET (LE), ch.-l. de c. (Isère), à 27 kil. N. E. de Grenoble ; 1625 h. Filature de soie, forges.

TOWNLEY (Charles), antiquaire anglais, né en 1737, m. à Londres en 1805. Jouissant d’une grande fortune, il l’employa à voyager en Italie et en Grèce, et forma un riche muséum d’antiquités, qui fait maintenant partie du Musée britannique.

TOWTON, vge d’Angleterre (York), à 17 k. S. O. d’York. Édouard IV, de la maison d’York, y battit en 1461 Henri VI, de la maison de Lancastre.

TOXANDRIA, v. de la Gaule septent. (2e Germanie), ch.-l. des Toxandri, entre la Meuse et l’Escaut, est auj. Tessender-Loo. — Dans le moyen âge, on donnait le nom de Toxandrie au Brabant.

TPÉ, déesse égyptienne, n’est autre que le Ciel. On voit son effigie de chaque côté des zodiaques rectangulaires. — Tpé est aussi le nom égyptien de Thèbes.

TRABÉE, espèce de toge romaine. V. ce nom dans notre Dict. univ. des Sciences.

TRACHÉE. V. CILICIE TRACHÉE et TRACHONITIDE.

TRACHINE, puis Heraclea, v. de Thessalie, au S. E., près de l’Œta et du golfe Maliaque, formait aux temps mythologiques un petit État dit Trachinie, que soumit Hercule. C’est là que demeurait Déjanire,