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TOLU, v. et port de la Nouv.-Grenade, sur la baie de Marosquillo, dans la mer des Antilles, à 100 k. S. de Carthagène. Aux environs se recueille le Baume de Tolu, qu'on emploie avec succès contre les affections pulmonaires et catarrhales.

TOLUCA, v. du Mexique (Mexico), capit. de l’État de Mexico, à 45 kil. S. O. de Mexico, au pied du Nevado-de-Toluca, mont, haute de 4700 m.; 12 000 hab. Superbe route qui conduit à Mexico. Jambons renommés.

TOM, riv. de Sibérie (Tomsk), coule au N. O., passe à Tomsk, et tombe dans l'Obi (r. dr.), à 40 k. N. O. de cette ville, après un cours d'env. 600 kil.

TOMBECKBEE, riv. des États-Unis, naît à l'extrémité N. E. de l'état de Mississipi, coule au S. E. puis au S., entre dans l'état d'Alabama, reçoit le Black-Warrior et tombe dans l'Alabama après un cours de 700 k.

TOMBORO (Mont), volcan de l'île Sumbava, au N., est le plus terrible des volcans connus : en 1816 il lança des cendres dans un rayon de plus de 1200 k. et détruisit la ville de Tomboro, située à sa base.

TOMBOUCTOU ou TEN-BOKTOUE, v. de l'Afrique intérieure (Nigritie centrale), capit. du roy. de même nom, dans une vaste plaine de sable blanc, non loin du Niger, par 6° 2' long. E., 18° 10' lat. N., à peu près à égale distance d'Alger et de St-Louis du Sénégal ; env. 20 000 hab. (on lui en attribua longtemps 80 000 ou même 200 000). La ville, de forme triangulaire, a près de 4 k. de tour; rues étroites, maisons basses, beaucoup de cases en paille. Environs stériles. Tombouctou est le grand entrepôt commercial de l'intérieur de l'Afrique : il y vient des caravanes de tous les points de l'Afrique septentr. Cabra (à 19 k. S. E.), sur le Niger, lui sert de port. Conçue des Maures depuis longtemps (Ibn-Batouta la visita en 1353, et Léon l'Africain vers 1500), cette ville n'a été visitée par un Européen que dans ces derniers temps. La Société de géographie de Paris avait proposé un prix de 10 000 fr. pour le premier voyageur d'Europe qui reviendrait de Tombouctou : Caillié pénétra dans cette ville en 1828 et obtint le prix. — Le roy. de Tombouctou s'étend autour de la ville sur les deux rives du Niger. On en ignore les limites. On suppose qu'il fut fondé en 1116 : fort puissant au XIVe s., il avait alors pour tributaires les roy. de Kachena, Kano, Aghadès, Melli, etc. En 1672 il devint tributaire de l'empire de Maroc ; il ne recouvra son indépendance qu'en 1795. Quoique indépendant, il paye tribut aux Touaregs pour être à l'abri de leurs incursions. Le gouvt est monarchique et héréditaire. Tous les habitants sont Musulmans. La nation dominante est celle des Nègres Kissous; il y a aussi beaucoup de Maures.

TOMES, Tomi, v. de la Mésie inférieure, plus tard ch.-l. de la Petite-Scythie, l'une des villes frontières de l'empire romain vers le N., sur la côte occid. du Pont-Euxin, au S. du Danube, non loin de Mesembria, est célèbre comme le lieu d'exil d'Ovide : c'est de là que ce poëte écrivit ses Tristes et ses élégies Pontiques. On est incertain sur son emplacement actuel : on la place à Tomisvar, à Mangaléi et avec plus de vraisemblance à Analdolkios, en Bulgarie ; mais on ne saurait aucunement la placer à Ovidiopol, comme le nom le ferait croire.

TOMISVAR, v. et port de Turquie (Roumélie), sur un bras de la mer Noire, à 125 kil. S. E. de Silistri. On croit que c'est l'anc. Tomes, où Ovide fut exilé.

TOMMASI (Jean de), dernier grand maître de l'ordre de St-Jean de Jérusalem, né à Crotone en 1731, m. en 1805, s'était fait avantageusement connaître du grand-duc de Toscane Léopold, qui le recommanda au roi de Naples et à Paul I, emp. de Russie. Ces deux princes et le pape, voulant rétablir l'Ordre, l'en nommèrent grand maître en 1803. Il s'établit provisoirement à Catane et tenta, mais en vain, de faire renaître l'Ordre, les Anglais, possesseurs de Malte, ayant refusé de rendre cette île.

TOMSK, v. de la Russie d'Asie, ch.-l. du gouvt de Tomsk, sur le Tom, à 5000 kil. E. S. E. de St-Pétersbourg, par 82° 49' long. E., 56° 29' lat. N.; 12 000 h. Évêché grec, trib. d'appel, gymnase, école militaire. Ville belle et commerçante; quelques bâtiments remarquables, entre autres la cathédrale. Grand commerce de cuirs de Russie et de pelleteries. Tomsk a été fondée en 1604, mais n'est ch.-l. que depuis 1800. — Le gouvt de Tomsk, dans la Sibérie occid., entre ceux de Tobolsk à l'O., d'Iénisséisk à l'E., l'empire chinois au S., l'Océan Glacial au N., a env. 1200 k. sur 900 et 75 000 hab. Au N. la terre ne dégèle jamais; au centre, immenses forêts; au S, climat tempéré et fertile sur quelques points. Monts Altaï et autres, riches mines (or, argent, cuivre, zinc, sel).

TOMYRIS, reine des Scythes. V. THOMYRIS,

TONDA, vge de l'Inde anglaise, dans le Bengale, à 70 k. N. de Mourchdabad, était jadis une grande ville et fut de 1564 à 1592 la capit. du Bengale et du Behar.

TONE (Théobaid WOLFE), né en 1763 à Dublin, m. en 1798. Bien que né anglican, il embrassa la cause des catholiques d'Irlande, se fit nommer par les whigs membre du parlement, fonda la société des Irlandais-unis, redoutable par le nombre de ses membres, se vit forcé de se soustraire par la fuite aux poursuites du gouvt anglais, se réfugia en France, donna au Directoire l'idée d'une expédition en Irlande pour appuyer l'insurrection de ses compatriotes, et accompagna comme adjudant général l'expédition du général Hardy en 1798; mais il fut pris par les Anglais. Il se pendit dans sa prison.

TONGA (Archipel), ou Iles des Amis, groupe d'îles de l'Océanie, par 176°-178° long. O., et 17°-22 lat. S., au S. E. des îles Fidji, a env. 2500 kil. carrés, et 50 000 hab. Il se compose d'une centaine d'îles ou d'îlots ; les îles principales sont Tongatabou, Eoua, Vavaou. Climat chaud, sol très-fertile (coco, bananes, arbre à pain, sucre, sandal); perroquets, pigeons en nombre énorme; mer très-poissonneuse, Les habitants sont de race malaisienne, de couleur cuivrée, grands, robustes, bien faits, industrieux. Chaque île a un chef indépendant. Visité par Tasman en 1643, cet archipel fut revu en 1773 par Cook, qui, à cause du bon accueil qu'il reçut des habitants, lui donna le nom d’Archipel des Amis. Les missionnaires wesleyens en ont converti les habitants.

TONGA-TABOU, nommée Amsterdam par Tasman, la plus grande et la plus peuplée des îles Tonga, a env. 100 kil. de tour et 18 000 h. La fertilité y est extrême, mais les reptiles y abondent. Les missionnaires anglais y ont des établissements.

TONGOUSES, peuple de la Russie d'Asie, de race mandchoue, habite dans les gouvts d'Iénisséisk et d'Irkoursk et dans la prov. d'Iakoutsk, depuis l'Iénisséi àl'O. jusqu'à la mer d'Okhotsk à l'E., et depuis les monts Iablonoï au S. jusqu'à la mer Glaciale au N. ; on n'en compte guère que 18 ou 20 mille individus mâles. Ils sont pasteurs et nomades, et exercent quelques métiers; ils adorent le Dalaï-Lama. Ils obéissent aux Russes depuis le XVIIe s.

TONGRES, Tungri, peuple de la Gaule, dans la Germanique 2e, entre les Atuatuci au S. O. et les Ubii au N. E., était originaire de la Germanie au delà du Rhin, et vint en Gaule occuper le pays des Eburones, lorsque César eut exterminé ces derniers (51 ans av. J.-C.); il s'étendit ensuite dans la forêt des Ardennes, entre l'Escaut et le Rhin, habitant les prov. actuelles de Brabant et de Liége; il avait pour capitale Tungri ou Atuatuca (auj. Tongres).

TONGRES, Tondern, en allemand, Tungri ou Atuatuca Tungrorum chez les anciens, v. de Belgique (Limbourg), sur le Geer, à 18 k. N. de Liège et à 20 de Hasselt; 6760 h. Chemin de fer. Tanneries, blanchisseries de toiles; commerce de porcs et de grains; eaux ferrugineuses. — Ville importante au temps des Romains : elle était leur principale place dans la Gaule Belgique et fut dès le IVe s. le siége d'un évêché, transféré depuis à Maestricht et à Liége. Prise en 385 par les Francs, elle fut le berceau de la monar-