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d'œuvre. Le Louvre a cinq toiles de cet artiste, parmi lesquelles son portrait peint par lui-même, une Suzanne au bainet le Christ mort. — Dominique Robusti, son fils, et Marie (Marietta Tintorella), sa fille, se distinguèrent aussi dans la peinture : Marie se borna à peindre le portrait.

TIPARENUS, île de la mer Égée. auj. Spetzia.

TIPASA, petit port d'Algérie, à 92 kil. O. d'Alger, à l'extrémité O. de la plaine de la Mitidja. Anc. évêché. Détruite au Ve s. par les Vandales, relevée par les Français en 1854. Ruines romaines.

TIPPÉRAH, district de l'Inde anglaise (Calcutta), dans l'ancien Bengale, s'étend à l'O. jusqu'au Brahmapoutre, et est séparé, à l'E., du Cassay, par une chaîne de montagne; 750 000 hab.; ch.-l. Kamilla.

TIPPERARY (Comté de), un des comtés de l'Irlande (Munster), a pour bornes ceux du Roi au N. E., de la Reine à l'E., de Waterford au S., de Clare à l'O.; 96 kil. (du N. au S.) sur 60; 425 000 hab. ; ch.-l., Clonmell. Montagnes; climat sain fit tempéré; sol fertile : les riches territoires de Tipperary et de Cashel se nomment la vallée d'Or. — La ville de Tipperary, qui a donné son nom au comté, est à 16 kil. O. de Cashel; elle compte env. 7000 h.; elle était jadis plus importante.

TIPPO-SAËB ou TIPPOU-SAEB (le Tippoo-Saheb des Anglais), dit Behadour, le brave, dernier nabab du Maïssour (Mysore), fils d'Haïder-Ali, né en 1749, se distingua de bonne heure par sa bravoure et par sa haine pour les Anglais qui avaient envahi l'Inde. Il monta en 1782 sur le trône de son père, fit aussitôt la guerre aux Anglais; les força à évacuer Bednor, et obtint une paix avantageuse (1784). Il prit alors le titre de sultan et même d'empereur (padischah), quoiqu'il ne fût réellement qu'un nabab ou lieutenant du souverain titulaire de l'Inde, Chah-Alem, et déploya un faste ruineux. Tippou ayant quelques années après attaqué le radjah de Travancor, les Anglais prirent parti pour celui-ci, assiégèrent Tippou dans Seringapatam, sa capitale, et le forcèrent à signer une capitulation humiliante; il céda la moitié de ses États, et paya 75 millions (1792). Ne respirant alors que vengeance, il chercha par tous les moyens à susciter des ennemis aux Anglais, soit dans l'Inde et le Kaboul, soit même au dehors, et envoya des ambassadeurs au général Bonaparte, alors en Égypte ; mais la France alors était hors d'état de lui envoyer des secours. Instruits de ses efforts, les Anglais recommencèrent la guerre (1799); Tippou, déjà battu deux fois, s’enferma de nouveau dans Seringapatam; après un siège d'un mois, la ville fut prise d'assaut ; il y périt les armes à la main (4 mai 1799). Ce prince était brave, mais imprudent, présomptueux, cruel et incapable de lutter contre la politique et les forces de l'Angleterre. Il aimait les Français et rechercha toujours leur alliance. Il est le héros d'une tragédie de Jouy.

TIRABOSCHI (Jérôme), né à Bergame en 1731, mort en 1794, était jésuite et conseiller du duc de Modène. On a de lui, entre autres grands ouvrages, une excellente Histoire de la littérature italienne, Modène, 1772-82, 13 vol. in-4 (en ital.), abrégée en français par Laudi, 1784, et la Bibliothèque modenaise, 5 vol. in-4, plus un 6° vol. (sur les peintres, sculpteurs, etc.).

TIRAQUEAU (André), jurisconsulte, surnommé le Varron de son siècle, né à Fontenay-le-Comte vers 1480, m. en 1558, fut sénéchal dans sa ville natale, conseiller au parlement de Bordeaux, puis à celui de Paris, et fut chargé de missions importantes par François l et Henri II. Ses Œuvres écrites en latin et publiées à Paris, 1574, 5 vol. in-f., contiennent des traités sur le droit civil, parmi lesquels on remarque le De Legibus connubialibus.

TIREH, Metropolis ad Caystrum, v. de Turquie (Anatolie), à 55 kil. S. E. de Smyrne; env. 25 000 h. 14 mosquées, plusieurs églises grecques. Tapis, toiles de coton. Prise par Tamerlan en 1402.

TIRÉSIAS, devin de Thèbes, fils de Phorbas ou d'Évérès et de la nymphe Chariclo, fut frappé de cécité, soit par Minerve parce qu'il avait vu cette princesse au bain, soit par Junon contre laquelle il s'était prononcé dans une discussion entre la déesse et son époux; il reçut en dédommagement l'esprit prophétique et une vie fort longue. Il vivait du temps d'Œdipe et des deux guerres des Sept-Chefs et des Épigones; il prédit la victoire des derniers, et mourut peu après. On l'honorait à Thèbes comme un dieu; il avait un oracle à Orchomène. On lui attribuait des livres sur la divination et surtout sur les augures. Il eut pour fille la prophétesse Manto.

TIRIDATE I, roi d'Arménie, frère de Vologèse, roi des Parthes, renversa du trône Rhadamiste (52 de J.-C,), fut à son tour chassé par ce même prince, reconquit la couronne, mais eut longtemps à combattre et Rhadamiste et le général romain Corbulon, qui était chargé de mettre sur le trône Tigrane VI; il finit par se maintenir, et vint à Rome recevoir la couronne des mains de Néron. Il mourut en 73. — II, le Grand, roi d'Arménie de 259 à 314, avait été conduit à Rome (dans son enfance, après l'assassinat de son père Chosroës I (232), et fut placé sur le trône d'Arménie presque sans coup férir, par une armée romaine. Les Parthes ayant envahi son royaume pendant qu'il faisait un voyage à Rome, il revint précipitamment et les battit. Longtemps opposé au Christianisme, il finit par se faire baptiser.

TIRIDATE, roi parthe. V. ARSACE II.

TIRLEMONT, v. murée de Belgique (Brabant mérid.), à 18 kil. S.E. de Louvain; 10 600 hab. Grande place, église Notre-Dame, hôtel de ville, lainages, savon, sucre de betteraves, bière renommée; foira aux chevaux. Patrie de J. Bollandus. Place souvent prise et reprise, notamment en 1635 par les Français et les Hollandais, en 1793 par Dumouriez, en 1794 par Jourdan; démantelée en 1804.

TIRNAVA ou TERNOVA, v. de la Turquie (Bulgarie), près de la Jantra, à 92 kil. S. E. de Nikopoli; 12 000 h. Évêché grec;, mosquées.

TIRON, Tullius Tiro, affranchi et secrétaire de Cicéron, était fort aimé de son maître. Il perfectionna la tachygraphie, dont les signes prirent depuis la nom de Notes tironiennes. Il avait composé une Vie de Cicéron, des recueils de ses bons mots (en 3 livres), et quelques autres ouvrages, qui sont perdus. C'est lui qui nous a conservé les Lettres de son maître. — L'alphabet le plus complet des notes tironiennes se trouve dans le Traité de Diplomatique de Mabillon.

TIRSO DE MOLINA (Frère Gabriel TELLEZ, dit), auteur dramatique espagnol, 1570-1650, était carme et prieur du couvent de Soria, et devint chronologiste de sa communauté. On a de lui 60 drames, remplis le plus souvent d'extravagance, mais où l'on trouve aussi de l'invention. Parmi ces pièces, où il se moque des moines et des gens de cour, on remarque le Convivado de Piedra, imité par Molière dans son Festin de Pierre, et Gilles de la culotte verte, qui se joue encore à Madrid. On a aussi de lui les Vergers de Tolède, recueil de romans, où il établit sa théorie dramatique, théorie opposée à toute règle. Ses Œuvres dramatiques ont été recueillies pour la 1re fois à Madrid, de 1844 à 1846, en 10 vol., et trad. en franc, par Alph. Royer, 1863.

TIRYNTHE, Tiryns, v. d'Argolide, à peu de distance du golfe Argolique, au N. de Nauplie, avait été fondée par Tiryns, fils d'Argus. Amphitryon y régnait; Hercule, son fils, y fit sa résidence.

TISAMÈNE, fils de Thersandre et petit-fils de Polynice, fut le dernier roi de Thèbes du sang d'Œdipe. — Fils d'Oreste, régna sur Argos et sur Sparte après la mort de son père et fut détrôné par les Héraclides, 1190 av. J.-C. Il se retira en Achaïe et périt bientôt après en combattant les Ioniens.

TISCHBEIN (Jean Henri), peintre allemand, né en 1722 à Haina dans la Hesse, mort en 1789, étudia 5 ans en France sous Vanloo, visita Florence, Bolo-