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entre autres écrits, un Manuel de l'Enseignement primaire, devenu classique.

RENDU (Marie Jeanne), en religion, sœur Rosalie, cousine du préc., entra dans l'ordre de St-Vincent-de-Paul, se signala par sa charité et son dévouement, et acquit par ses vertus un prodigieux ascendant sur le peuple des faubourgs. En 1852 le prince président lui fit porter la décoration de la Légion d'honneur.

RENÉ (S.), évêque d'Angers au Ve s. et patron de cette ville. On le fête le 12 novembre.

RENÉ I ou R. D'ANJOU, dit le bon roi René, né en 1408 au château d'Angers, était le 2e fils de Louis II, duc d'Anjou, comte de Provence et roi titulaire de Naples. Il fut élevé par le cardinal de Bar, son oncle maternel, qui lui laissa le duché de Bar (1430) et lui fit épouser Isabelle, héritière du duché de Lorraine. Il devint en 1431 duc de Lorraine, par suite de ce mariage, mais la possession de ce duché lui fut disputée par Antoine de Vaudemont, neveu du dernier duc, qui le battit à Bulgnéville, le fit prisonnier et le retint 5 ans en captivité (1431-36). Son frère Louis III d'Anjou étant mort (1434), René hérita des biens de ce prince (l'Anjou et la Provence), ainsi que de ses droits sur Naples. Désigné pour héritier de ce trône par le testament de la reine Jeanne II, il se rendit en 1438 à Naples : il y fut reconnu par une partie de la nation et y régna quelques années; mais, manquant d'argent et trahi par ses généraux, il fut obligé de se retirer devant Alphonse d'Aragon (1442). Il retourna alors en Lorraine, où il vécut quelque temps en paix ; à la mort de sa femme (1452), il céda ce duché à Jean de Calabre, son fils aîné, et alla vivre en Anjou. Il se vit encore dépouillé de ce duché par Louis XI, qui l'envahit en 1473 sous prétexte qu'un des fils de René était entré dans la ligue du Bien-Public. Il alla se fixer alors dans son comté de Provence, et y acheva ses jours (1480). Ce prince s'était fait chérir dans tous les pays qu'il avait successivement gouvernés : il joignait à ses vertus le goût des arts, savait peindre, chanter, versifier. Il favorisa l'agriculture et l'industrie, développa la culture du mûrier, et établit la 1re verrerie connue (près d'Apt). Irrité contre Louis XI, René voulait faire le duc de Bourgogne son héritier ; cependant il se laissa persuader de laisser ses États à Charles du Maine, son neveu, après lequel ils devaient retourner à la couronne de France. Charles VII avait épousé une sœur de René, Marie d'Anjou; Henri VI, roi d'Angleterre, épousa sa fille, la célèbre Marguerite d'Anjou. M. de Quatrebarbes a publié en 1844-45 les Œuvres de René d'Anjou, 4 v. in-4 ; on y remarque un Traité de la chevalerie. La cathédrale d'Aix possède un tableau de lui, le Buisson ardent. Villeneuve-Bargemont a écrit son Histoire, 1825.

RENÉ II, duc de Lorraine, né en 1451, m. en 1508, était fils de Ferri II, comte de Vaudemont, et d'Yolande d'Anjou, fille de René I. Il devint en 1473 duc de Lorraine des droits de sa mère, devenue elle-même héritière de René I par la mort de son frère (Jean) et de son neveu (Nicolas, fils de Jean). Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, contesta ses droits, envahit la Lorraine, le chassa de Nancy et le força à se réfugier chez les Suisses; mais, après les défaites de Charles à Granson et à Morat, René revint l'attaquer en Lorraine et lui livra devant Nancy le combat où ce prince fut tué (1477). A la mort de Charles du Maine (1481), René réclama la Provence, et fit plusieurs tentatives pour s'en emparer, mais sans y réussir. Les Vénitiens l'avaient nommé en 1480 capitaine général de leurs troupes; en 1485, des seigneurs napolitains lui avaient offert la couronne de Naples ; mais il ne fit rien pour en prendre possession. Ce duc établit en Lorraine, par son testament, la loi salique. Il favorisa les arts en faisant bâtir plusieurs châteaux et quelques beaux édifices.

RENÉE de France, 2e fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, née en 1510, morte en 1575, épousa en 1528 Hercule II, due de Ferrare, protégea et cultiva elle-même les lettres, les sciences et les arts, se montra favorable à la Réforme, donna refuge a Calvin et prit Clément Marot pour secrétaire. Revenue en France en 1560, après la mort de son mari, elle se fixa à Montargis, dont elle était duchesse, et se déclara hautement protestante. Cette princesse a laissé de nombreuses lettres, dont quelques-unes seulement ont été publiées.

RENÉE (Amédée), littérateur, né à Caen en 1808, m. en 1859, se consacra à des travaux historiques et à la politique, fut élu en 1852 député du Calvados, et chargé en 1857 de la rédaction en chef du Constitutionnel et du Pays. Il a terminé l’Histoire des Français de Simonde de Sismondi, et en a fait paraître le XXXe volume. On lui doit, en outre, trois ouvrages qui se recommandent par la nouveauté des recherches et l'agrément du récit : Les Nièces de Mazarin (1856); Mme de Montmorency (1858); la Grande italienne ou Mathilde de Toscane (1859).

RENFREW, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de même nom, près de l'emb. de la Clyde, à 80 k. O. d’Édimbourg et à 9 k. O. de Glasgow; 2500 hab. Ville ancienne ; jadis sur la Clyde (qui a changé de lit), auj. sur un canal qui joint la Clyde; beau quai, construit en 1835. Tissage de soieries et mousselines. — Le comté de R., entre ceux de Dumbarton au N., de Lanark à l'E., d'Ayr au S. et à l'O. et le golfe de la Clyde au N. O., a 45 kil. sur 20, et 160 000 hab. Ce comté était jadis l'apanage de la famille Stuart, qui arriva plus tard au trône d’Écosse. Il donne auj. le titre de baron à l'héritier présomptif de la couronne.

RENI (GUIDO), peintre. V. GUIDE (le).

RENI, v. de la Turquie d'Europe (Moldavie), sur la r. g. du Pruth, à son embouch. dans le Danube; 3000 hab. (elle en compta autrefois 60 000). Château crénelé et muni de tours. Cette ville faisait partie de la Bessarabie ; les Russes l'ont cédée à la Turquie en 1856, en vertu du traité de Paris.

RENNEL (le major Jame), officier anglais, né en 1742 dans le Devonshire, m. en 1830, servit longtemps dans l'Inde comme ingénieur, revint en Angleterre vers 1782, publia d'importants travaux sur la géographie, fut nommé membre de la Société Royale et associé de l'Institut. On lui doit d'excellentes cartes de l'Inde, une Explication du système géographique d'Hérodote, 1800, où il prouve la fidélité de cet historien; des Observations sur la topographie de la plaine de Troie, 1814. Il aida Mungo-Park à rédiger ses Voyages, et donna lui-même des Mémoires estimés sur la Géographie de l'Afrique, 1790-98,

RENNEQUIN-SUALEM (dont le vrai nom est SWALIN-RENKIN), habile mécanicien, fils d'un charpentier de Liège, né en 1644, m. en 1703, fut appelé en France pour exécuter une machine destinée à pourvoir d'eau potable le château de Versailles et construisit, dans ce but, de 1675 à 1682 avec le concours de l'ingénieur Deville, la machine de Marly, chef-d'œuvre de mécanique. Elle était toute en charpente.

RENNES, Condate, Redones, ch.-l. du dép. d'Ille-et-Vilaine, au confluent de ces 2 riv., à 346 kil. O. S. O. de Paris (par Alençon), à 373 k. par chemin de fer; 45 485 hab. Archevêché (depuis 1859), cour d'appel, académie universitaire : facultés de droit, des lettres et des sciences, école secondaire de médecine, lycée imp. ; école de peinture et de sculpture, école d'artillerie et de pyrotechnie; bibliothèque, musée, cabinet d'histoire naturelle, jardin des plantes; société des sciences et arts. On remarque le palais, l'hôtel de ville, la façade de St-Pierre, la tour Ne-Dame, les promenades du Cours et du Thabor, les places d'armes, le théâtre ; canal qui fait communiquer Rennes avec St-Malo; chemin de fer. Toiles à voiles et autres, bonneterie, blanchisserie de cire, corroieries, teintureries; volailles de Janzé. Aux env., ferme de La Prévalaie, célèbre par son beurre. Sont nés à Rennes La Chalotais, Lanjuinais, Gerbier,