Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marque : Historia sapientiæ et stultitiæ, Halle, 1693 ; Institution divine, avec les Principes du droit naturel et du droit des gens, 1709 ; Maximes de prudence, 1744.

THOMASSIN, famille de graveurs distingués des XVIIe et XVIIIe s., a produit : Philippe, né à Troyes vers la fin du XVIe s., qui fut le maître de Cochin et de Callot ; on cite de lui une Adoration des rois, une Ste Famille d'après Zuccharo, et un recueil de portraits de souverains et de capitaines illustres ; — Simon Philippe, son neveu, qui a gravé la Transfiguration d'après Raphaël, S. Benoît en contemplation d'après Phil. de Champagne, ainsi que toutes les statues et bas-reliefs du parc et du château de Versailles ; — H. Simon, fils et élève du préc., 1688-1741, membre de l'Académie de peinture, graveur très-distingué, dont on remarque le Magnificat, d'après Jouvenet ; une Femme au bain, d'après Rubens ; Coriolan, d'après Lafosse ; les Disciples d'Emmaüs, d'après Paul Véronèse.

THOMASSIN (L.), oratorien, né à Aix en 1619, m. en 1695, professa les belles-lettres, la philosophie, la théologie à Pézénas, à Saumur, à Paris (à St-Magloire), puis se retira dans la maison de l'institut pour se livrer tout entier à la rédaction de ses ouvrages. Il avait d'abord donné dans le Jansénisme, mais il ne tarda pas à y renoncer. Il composa dans sa retraite divers ouvrages qui lui firent une grande réputation. Outre 17 Dissertations sur les conciles et des Mémoires sur la grâce qu'il avait composés pour concilier les Molinistes et les Jansénistes, mais qui avaient soulevé contre lui une partie du clergé, on a de ce savant Oratorien : Ancienne et nouvelle discipline de l'Église, 1678 et 79, 3 vol. in-fol. (trad. en latin par lui-même, 1688), ouvrage d'une science profonde, qui lui valut la bienveillance du pape Innocent XI ; Dogmata theologica, 1680-84 et 89, 3 v. in-fol., œuvre qui atteste l'étude approfondie des systèmes de philosophie de l'antiquité ; Traité des Fêtes de l'Église, 1681 ; Traité dogmatique et historique des édits et autres moyens dont on s'est servi pour établir et maintenir l'unité dans l'Église, 1703, espèce d'apologie de la révocation de l'édit de Nantes. On doit à M. l'abbé Lescœur une excellente thèse sur la Théodicée de Thomassin, 1852.

THOMERY, vge du dép. de Seine-et-Marne, sur la r. g. de la Seine, à 7 kil. E. de Fontainebleau ; 1200 hab.; station. Excellents raisins exportés en grande partie pour Paris : c'est de Thomery qu'est originaire le plant de vigne connu sous le nom de chasselas de Fontainebleau.

THOMIRE (Phil.), artiste en bronzes, né à Paris en 1751, m. en 1843, avait étudié la sculpture sous Pajou et Houdon. Il se livra presque exclusivement à la fabrication des bronzes, et éleva cette industrie jusqu'à l'art en y introduisant la pureté du dessin et les harmonieuses proportions de l'antique. Il reproduisit en bronze les plus beaux ouvrages de Roland, de Chaudé, de Pigalle, etc., et vit ses produits recherchés par tous les souverains de l'Europe.

THOMISTES. V. S. THOMAS D'AQUIN.

THOMPSON. V. THOMSON et RUMFORD.

THOMSON (James), poëte écossais, né en 1700à Ednam, près de Kelso (Roxburgh), m. en 1748, était fils d'un ministre presbytérien, et fut destiné à l'état ecclésiastique ; il y renonça sans adopter d'autre profession, vécut longtemps très-pauvre, commença sa réputation en 1726 en publiant son poëme des Saisons, vit dès lors sa position s'améliorer, voyagea sur le continent, de 1731 à 1734, avec le fils aîné du chancelier Talbot, obtint en 1738 une pension de 100 liv. sterl., et fut à la même époque nommé intendant des Iles sous le vent, sinécure qui ne l'obligea pas même à quitter l'Angleterre. On a de lui 3 poëmes didactiques : les Saisons, 1726-30; la Liberté, 1733 ; le Château de l'indolence, poëme allégorique, 1745 ; 3 tragédies : Sophoniste, 1729 ; Agamemnon, 1738 ; Tancrède et Sigismond, 1745, et des poésies diverses, parmi lesquelles, on remarque la Mort de Newton, et le fameux chant national Rule, Britannia. Son titre capital est son poëme des Saisons (publié d'abord par chants séparés : l'Hiver, 1726 ; l'Été, 1727 ; le Printemps, 1728 ; puis en entier en 1730, et qu'il retoucha constamment) : c'est sans contredit un des modèles du genre ; il brille à la fois par la fidélité des descriptions, la richesse des images, la variété, le sentiment. Ce poëme, imité par St-Lambert et Roucher, a été traduit en prose par Mme Bontemps (1759), par Deleuze (1801 et 1806), et mis en vers par J. Poullin (1802).

THOMSON (Thomas), chimiste écossais, membre de la Société royale de Londres et de celle d’Édimbourg, né en 1773, m. en 1852, professa la chimie à Édimbourg et à Glascow. Grand partisan de la théorie atomistique, il employa le premier les symboles pour exprimer la composition des produits chimiques. Il eut avec Berzélius une vive dispute sur la question des équivalents. On lui doit : Système de chimie et Principes de la chimie établis par les expériences, ouvrages traduits en français ; Chimie des corps organiques ; Histoire de la Chimie et une foule d'articles et de mémoires dans les Annales de Chimie et les Transactions philosophiques.

THOMYRIS, reine des Massagètes, marcha contre Cyrus qui avait envahi ses États, tailla son armée en pièces, le fit prisonnier lui-même et le mit à mort pour venger son fils que ce prince avait fait périr (529 av. J. C.). Hérodote raconte qu'elle lui fit couper la tête, et la plongea dans un vase, rempli de sang en s'écriant : « Rassasie-toi de ce sang dont tu fus si altéré. » Mais Xénophon fait mourir Cyrus paisiblement dans sa capitale et dans son lit.

THÔNES, ch.-l. de c. (Hte-Savoie), à 13 k. E. S. E. d'Annecy ; 2605 h. Tanneries, moulins à soie. Près de là, belle chute d'eau de 30m de hauteur.

THONON, ch.-l. d'arr. (Hte-Savoie), sur la rive mérid. du lac de Genève, à 31 k. E. N. E. de Genève ; 5080 hab. Port sur le lac ; vue magnifique. Patrie d'Amédée IV. — Ville ancienne, détruite par les Bourguignons au Ve s., rebâtie par Rodolphe III; de nouveau détruite au XIVe s., par les Bernois. Sous l'empire français, elle fut un des ch.-lx d'arr. du dép. du Léman. Rendue au Piémont en 1815, elle fut la capit. du Chablais. Elle est revenue à la France en 1860.

THOPHAIL (Abou-Djafer-Ibn), philosophe et médecin arabe du XIIe s., né à Cordoue, m. à Séville en 1190, fut le maître d'Averroës. On a de lui un ouvrage intitulé : Hai-ebn-yakdan ou l'Homme de la Nature, publié par Pococke à Oxford, 1650, en arabe et en latin, sous le titre de Philosophus autodidactus : il y suppose un homme qui découvre par lui seul la vérité, et il y expose la doctrine de l'intuition des néoplatoniciens.

THOR, un des principaux dieux Scandinaves, le plus puissant des Ases, fils aîné d'Odin et de Frigga, était le dieu de la force, de l'air et du tonnerre. Thor habite Troudouangour (c,-à-d. Asile contre la peur), et dans ce pays imaginaire il a un palais composé de 450 salles. A la fin du monde, Thor tuera le grand serpent Jormeungandour, emblème du mal, mais il périra lui-même, asphyxié par la vapeur du venin de ce monstre. On le représentait avec les traits sévères de l'âge mur et une longue barbe, une massue ou un sceptre à la main, la couronne sur la tête, monté sur un char traîné par deux boucs. Le jeudi lui était consacré : le nom que porte encore actuellement ce jour dans quelques langues du Nord (en anglais, thursday) rappelle le sien.

THORDA, Thorenburg en allem., Salinæ des anciens, v. de Transylvanie (Pays des Hongrois), ch.-l. du comitat de Thorda, sur l'Aranyos, à 28 kil. S. E. de Klausenbourg ; 8000 hab. Aux env., mine de sel exploitée dès le temps des Romains et qui donne annuellement 240 000 quintaux. — Le comitat, entre ceux de Maros, Weissembourg, Klausenbourg, Doboka et la Galicie, a 180 kil. sur 50 et 160 000 hab.