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THÉRÈSE (Ste), réformatrice des Carmélites, née en 1515 à Avila d’une famille noble et riche, m. en 1582, montra dès son enfance une grande exaltation, et quitta la maison paternelle avec son frère afin d’aller chercher le martyre chez les Maures ; heureusement, un parent les rencontra, et les ramena. Arrivée à l’âge de douze ans, elle prit du goût pour les vanités du monde ; mais, ayant été placée par son père dans un couvent, elle sentit renaître toute sa ferveur, et bientôt elle prononça ses vœux comme carmélite (1534). Son esprit s’étant affaibli à la suite d’une longue maladie, sa ferveur diminua de nouveau, et elle retourna à la vie mondaine (1539) ; mais, 20 ans après, elle revint enfin toute à Dieu. Elle concentra son ardeur sur la réformation de son ordre, établit en 1562 à Avila une maison-modèle pour les Carmélites, et réforma 16 autres couvents de femmes (1566-82), tandis qu’inspiré par elle, S. Jean de la Croix réformait les Carmes. Elle mourut au couvent d’Albe après un long ravissement, et fut canonisée en 1621 par Grégoire XV, qui l’appelait un Docteur de l’Église. On l’hon. le 15 oct. Ses Œuvres, écrites en espagnol et publiées à Bruxelles en 1675, en 2 vol. in-fol., consistent en lettres, statuts, histoires, traités ascétiques et poésies : ces dernières lui ont valu un rang parmi les poëtes classiques du XVIe s. L’Histoire de sa vie et l’Histoire des maisons de sa réforme, écrites par elle-même, sont l’une et l’autre, la première surtout, des morceaux très-intéressants ; son Chemin de la perfection, son Château de l’âme, ses Pensées sur l’amour de Dieu sont remarquables par l’ardeur du sentiment autant que par l’élévation du style. Les écrits de Ste-Thérèse sont lus et relus par les personnes qui dans la piété tendent à la perfection. Les principaux ont été traduits en français par Arnauld d’Andilly (1670), par l’abbé Chanut (1681) et par le P. M. Bouix (1856-61). Ses Lettres ont également été traduites en français, de 1661 à 1698. L’abbé Émery a donné l’Esprit de Ste Thérèse, 1820, et Villefore sa Vie, 1824.

THERESIANOPOL, v. de Hongrie (comitat de Bacs) ch.-l. de cercle, à 42 kil. S. O. de Debreczin, près du lac Paltisch ; 40 000 hab. Gymnase. Fabr. de draps, de chaussures ; teintureries, tanneries.

THERESIENSTADT, v. forte de Bohême, à 4 kil. S. S. E. de Leitmeritz, à 2 kil. du confluent de l’Elbe et de l’Eger ; 2000 hab. Fondée en 1780.

THERMA, premier nom de THESSALONIQUE.

THERMAIQUE (Golfe), Thermaïcus sinus, sur les côtes de la Macédoine, est auj. le golfe de Saloniki.

THERMÆ HIMERENSES, auj. Termini, v. de Sicile, sur la côte N., près et à l’E. d’Himère. V. HIMÈRE et TERMINI. — THERMÆ SELINUNTINÆ, Sciacca, v. de Sicile, sur la côte mérid., au S. O. de Sélinonte.

THERMES, c.-à-d. Bains chauds, bains publics chez les Romains. C’étaient le plus souvent de vrais monuments où l’on trouvait, outre les bains, des galeries pour les exercices de la paume, de la lutte, des jeux gymniques, des salles de conversation, et de grandes cours entourées de portiques pour la promenade. La plupart portent le nom des empereurs romains qui les avaient fait construire : les Thermes de Néron, de Titus, de Domitien, de Caracalla, d’Antonin, de Dioclétien, de Constantin, qui tous étaient à Rome, sont les plus célèbres. On voit encore à Paris, boulevard Sébastopol (r. g.), les restes des Thermes dits de Julien. Ils faisaient partie d’un palais que l’on croit construit par Constance Chlore au commencement du IVe s. et où Julien résida pendant son séjour en Gaule, avant d’être empereur. Il ne reste de ce palais que 2 salles voûtées, qui paraissent avoir servi de bains publics (Thermes), d’où le nom qu’elles ont conservé. Ces ruines ont été réunies en 1843 à l’hôtel de Cluny pour former un musée destiné à recevoir des antiquités de l’époque gallo-romaine et du moyen âge.

THERMES (Paul DE LABARTHE, seigneur de), maréchal de France, né en 1482, m. en 1562, servit avec distinction sous François I et ses successeurs, se signala surtout en Piémont et contribua à la victoire de Cérisoles, s’empara du marquisat de Saluces (1547), fit déposer les armes au pape Jules III, soumit presque toute la Corse (1554), prit Calais, Dunkerque, et reçut en récompense le bâton de maréchal (1558) ; mais il fut la même année battu et pris à Gravelines par le comte d’Egmont. Rendu à la liberté lors du traité de Cateau-Cambrésis, il fut nommé gouverneur de Paris ; mais il déplut par sa modération au début des guerres de religion et mourut en disgrâce.

THERMIA (île), Cythnos, île du roy. de Grèce, une des Cyclades septentr., au S. E. de l’île Zéa : 20 k. sur 8 ; 6000 hab. ; ch.-l., Thermia (4000 h.). Évêché. Abeilles, vers à soie ; eaux thermales (qui ont fait donner à l’île son nom actuel).

THERMIDOR (Journée du 9) AN II, 27 juillet 1794. Dans cette journée, Robespierre est décrété d’accusation par la Convention sur la proposition de Tallien, et arrêté à l’hôtel de ville. Il fut exécuté le lendemain avec 22 de ses partisans, entre autres : Couthon, St-Just, Lebas, Henriot, Robespierre jeune, etc. Cette journée mit fin au règne de la Terreur.

THERMIDORIENS, partisans du 9 thermidor.

THERMODON, auj. Thermeh, petite riv. de Pont, coulait du S. au N., baignant les plaines où campaient les Amazones, traversait Thémiscyre, leur capitale, puis se perdait dans le Pont-Euxin.

THERMOPYLES, Thermopylæ, défilé de la Grèce, formé par l’extrémité orient. du mont Œta et la côte du golfe Maliaque, conduisait de la Thessalie dans la Locride et fermait l’entrée de la Grèce proprement dite du côté de la Thessalie. Ce passage, qui est inexpugnable quand on possède les hauteurs environnantes, est célèbre par l’héroïque défense de Léonidas en 480 av. J.-C., et par la défaite d’Antiochus le Grand, qui y fut battu par les Romains l’an 491 av. J.-C. Sa longueur est d’env. 7 kil., sa largeur n’était du temps des Grecs que de 50m, et se réduisait à 10m sur certains points : elle a presque doublé depuis par la retraite des eaux de la mer et par des dépôts d’alluvion. Il y avait près de ce passage des sources chaudes (thermæ), qui lui ont valu son nom.

THERMUS, v. de la Grèce ancienne, capit. de l’Étolie, près du mont Panætolios ; c’est là qu’avaient lieu les assemblées générales de la Ligue étolienne.

THERMUTIAQUE (Branche), bras du Nil ainsi nommée d’une ville de Thermutis, placée sur ses bords, sortait de la branche Athribitique un peu au-dessus d’Athribis, et rejoignait la branche Agathodæmon entre Naucratis au N. et Andropolis au S. E.

THÉROIGNE DE MÉRICOURT, dite Lambertine, fille d’un cultivateur du pays de Liége, née en 1759 à Méricourt, vint à Paris où elle mena une vie fort déréglée, se jeta, au début la Révolution, dans la parti exalté, pérora dans les clubs, acquit de l’influence sur le peuple, et ne s’en servit que pour pousser à des excès dont elle finit elle-même par être victime : ayant voulu, au 31 mai 1793, prendre la défense de Brissot dans le jardin des Tuileries, elle fut saisie par ces mêmes femmes qui l’avaient applaudie jusque-là et fustigée publiquement. À la suite de cet outrage, elle devint folle et fut enfermée à la Salpêtrière, où elle mourut en 1817.

THÉRON, tyran d’Agrigente au Ve s. av. J.-C., m. vers 470 av. J.-C., avait épousé une fille de Gélon, tyran de Syracuse. Il remporta plusieurs victoires aux jeux olympiques et fut chanté par Pindare.

THÉROUANNE, Taruenna, bg du Pas-de-Calais, sur la Lys, à 15 kil. S. de St-Omer ; 960 h. Ancien comté et évêché. Jadis ville importante et fortifiée : prise par les Anglais en 1380 et 1513, rendue à la France en 1527, reprise et démolie par Charles-Quint en 1553, mais rendue de nouveau en 1559.

THÉROULDE, auteur présumé de la Chanson de Roland, poëme qui a pour sujet la défaite qu’éprouvèrent à Roncevaux les Français commandés par le