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diqua lui-même dès que Léon III se présenta comme son compétiteur, et se fit moine.

THÉODOSE (S.), pieux cénobite, né en Cappadoce en 423, m. en 529, à 106 ans, fonda un monastère à Bethléem, et devint supérieur de tous les cénobites da la Palestine. Il fut persécuté pour son orthodoxie par l'emp. eutychéen Anastase. On l'hon. le 11 janv.

THÉODOSIE, v. de la Chersonèse Taurique, au S. E., est auj. Caffa. V. CAFFA.

THÉODOSIEN (Code), recueil de lois romaines rendues depuis Constantin, fut rédigé par l'ordre de Théodose II, promulgué en Orient l'an 438, et introduit en Occident par Valentinien III.

THÉODOSIENNE (Table). V. PEUTINGER.

THÉODOTIEN, auteur d'une des traductions de l'Ancien Testament recueillies dans les Hexaples d'Origène, était de Sinope et vivait sous Commode. Il était de la secte des Ébionites.

THÉODULFE, un des restaurateurs des lettres en France, né vers 750 dans la Hte-Italie, m. en 821, fut appelé vers 781 à la cour de Charlemagne, devint abbé de Fleury-sur-Loire, puis évêque d'Orléans, rétablit la discipline ecclésiastique, fit fleurir les bonnes études et enjoignit aux pasteurs de donner gratuitement l'instruction au peuple. Accusé sous Louis le Débonnaire de complicité dans la révolte de Bernard, roi d'Italie, il fut dépouillé de ses bénéfices, et relégué à Angers, où il mourut. On a de lui quelques écrits, insérés dans les Œuvres du P. Sirmond, entre autres, des Capitulaires ou instructions à son clergé, très-importants pour la connaissance des usages du temps.

THÉOGNIS, poëte gnomique, né à Mégare vers 580 av. J.-C., d'une famille noble et riche, fut banni de sa patrie et choisit Thèbes pour retraite. On a de lui des vers élégiaques qui contiennent des sentences morales (en grec gnomè), pleines de sagesse, mais souvent empreintes d'une certaine misanthropie. Ces sentences, qui paraissent avoir été grossies par des interpolations, ont été imprimées une foule de fois, soit seules, soit dans des collections diverses. Les meilleures éditions qu'on en ait sont celles de Brunck (dans ses Poetæ gnomici), Strasbourg, 1784; de Bekker, Leips., 1815; d'Orelli, 1840. Théognis a été trad. en français par Lévesque dans ses Moralistes anciens, 1783, et par Coupé, 1796 (avec Phocylide).

THÉOLOGAL, prêtre institué près certaines églises pour enseigner la théologie aux clercs.

THÉON, de Smyrne, mathématicien qui vivait sous Trajan et Adrien, a laissé un abrégé des quatre sciences mathématiques (arithmétique, musique, géométrie, astronomie), dont les deux premières parties ont été publiées par Boulliau, avec trad. latine et notes, sous ce titre : Eorum quæ in mathematicis ad Platonis lectionem utilia sunt expositio, Paris, 1644, grec-lat., avec notes, et la 4e (l’Astronomie) par Th. H. Martin, 1849, avec trad. latine et commentaire : ces ouvrages sont précieux par la multitude des documents et des citations qu'ils renferment.

THÉON, mathématicien d'Alexandrie, et l'un des professeurs les plus illustres de cette ville, florissait de 365 à 390 de J.-C., et fut père de la célèbre Hypatie. On a de lui un Commentaire sur les Éléments d'Euclide et un Commentaire sur l'Almageste de Ptolémée. Le 1er de ces ouvrages est excellent; le 2e est, après celui de Ptolémée, l'ouvrage d'astronomie le plus précieux que nous aient laissé les Grecs. On lui attribue encore un Commentaire sur Aratus, qui est probablement d'un autre auteur. Le Commentaire sur Euclide a été publié à la suite de l’Euclide de Grynée, Bâle, 1538, in-fol., et souvent réimprimé; le Commentaire sur l'Almageste, qui était en 13 livres, mais dont on a perdu le IIIe et le XIe livre, ainsi que partie des Ve, Xe et XIIe, parut à la suite de l'édition princeps de Ptolémée, Bâle, 1538, in-fol. Halma a donné la traduction française des 2 premiers livres, Paris, 1821, avec le texte et des notes.

THÉON (Aétius), sophiste d'Alexandrie, qui vivait sous les Antonins, est connu par des Progymnamata ou Exercices préparatoires, espèce de cahiers de rhétorique, dont les meilleures éditions sont celles de D. Heinsius, Leyde, 1626, et de Finck, Stuttgard, 1834.

THÉOPHANE, historien grec de Mitylène, s'attacha à la fortune de Pompée, et écrivit une Histoire des guerres de ce général, qui est perdue, sauf quelques fragments, conservés dans Strabon et Plutarque. — (George), écrivain byzantin, abbé d'un monastère de Mysie, né vers 751, m. en 818, fut persécuté pour avoir résisté aux Iconoclastes. On a de lui une Chronographie, qui va de 284 à 813, et qui a été publiée par le P. Combefis, avec une version latine du P. Goar, Paris, 1655, et réimprimée dans la collection Migne, 1863. L'Église l'hon. le 12 mars.

THÉOPHANO, impératrice d'Orient, était fille d'un cabaretier. Devenue femme de l'emp. Romain II (959), elle ne se signala que par ses désordres, empoisonna son mari (963), donna le trône à son amant Nicéphore II (Phocas), qu'elle épousa, puis le fit assassiner par un autre amant Jean I (Zimiscès); mais celui-ci, à peine devenu empereur (976), l'exila. L'avénement de ses deux fils, Basile II et Constantin IX (983), la fit revenir à la cour.

THÉOPHILANTHROPES, c.-à-d. Amis de Dieu et des hommes, secte née à la fin du dernier siècle, professait le pur déisme. Elle eut pour auteurs d'Aubermesnil, Chemin, Mandar, Valentin Haüy, et trouva un protecteur dans La Réveillère-Lepaux. Ce culte, qu'on tourna en ridicule dès son apparition, fut établi en 1796 à Paris, et publiquement pratiqué dans plusieurs églises; mais un arrêté du 17 vendémiaire an X (21 octobre 1800) y mit fin en interdisant aux Théophilanthropes l'usage des édifices nationaux.

THÉOPHILE (S.), évêque d'Antioche, né vers l'an 120, de parents idolâtres, se convertit en lisant les livres saints, fut fait évêque l'an 168, et mourut vers 190. On a de lui une Apologie de la religion chrétienne, en 3 livres, plusieurs fois imprimée, notamment à Hambourg, 1724, grec-latin, et à Oxford, 1851. On l'hon. le 6 déc.

THÉOPHILE, évêque d'Alexandrie en 388, excita le peuple à détruire le temple de Sérapis, qui contenait une précieuse bibliothèque, laquelle fut détruite.

THÉOPHILE, empereur d'Orient de 829 à 842, fils et successeur de Michel II, punit sévèrement les meurtriers de Léon V, montra beaucoup d'animosité contre le culte des images, et fut presque continuellement en guerre avec le calife Motassem. Il avait insulté ce prince en détruisant sa ville natale, Zapetra, en Syrie : celui-ci se vengea en saccageant Amorium, patrie de Théophile, qui en mourut de chagrin.

THÉOPHILE, jurisconsulte, enseigna le droit à Constantinople, et fut, avec Dorothée et Tribonien, un de ceux qui rédigèrent les Institutes de Justinien. Il a laissé sur cet ouvrage une paraphrase grecque excellente, qui ne fut découverte qu'au XVIe s., par Politien, et dont les meilleures éditions sont celles de Fabrot, Paris, 1638, de Reitz, La Haye, 1751, grec-latin, et de Schrader, Amst., 1860.

THÉOPHILE, le Moine ou le Prêtre, écrivain du XIIe s., a laissé un ouvrage curieux intit. Diversarum artium schedula (imprimé à Brunswick, 1781, trad. en franc, par L'Escalopier, avec le texte, et une introd. de Guichard, 1843). Il y traite de la peinture, des couleurs à employer sur murs, toile, bois, vélin; de l'art de peindre sur verre, des mosaïques à cristaux colorés, de l'orfèvrerie, de l'art de nieller, et donne une recette pour mêler les couleurs avec l'huile de lin et les sécher sans les exposer au soleil.

THÉOPHILE DE VIAU, plus connu par son seul prénom de THÉOPHILE, poëte, né en 1590 à Boussères, près d'Agen, m. en 1626, vint à Paris en 1610, s'y lia avec Balzac, avec lequel il rompit à la suite d'un voyage en Hollande, se fit connaître par ses saillies et par ses vers qui le mirent en faveur près de quelques jeunes seigneurs, mais s'attira des ennemis par sa causticité, et leur donna des armes contre lui